Décidément, l'ère où le tennis national s'illustrait sur les courts d'ici et d'ailleurs est bel et bien révolue. L'époque où Younès El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami damaient le pion aux grosses raquettes du circuit, ou encore celle des Khalid Outaleb et Arafa Chekrouni qui se distinguaient sur la scène méditerranéenne n'est pas prête de revenir avec cette armada de jeunes et moins jeunes tennismen du cru toujours en exercice. Pourtant, l'ancienne génération de joueurs n'a pas été aussi gâtée et mise dans de parfaites dispositions comme celle d'aujourd'hui. Autrefois, les sponsors étaient pratiquement à l'heure des abonnés absents et les joueurs devaient compter sur eux-mêmes pour aller disputer des tournois à l'étranger pour glaner des points et aller jusqu'à faire partie du top 20 du classement ATP. Pour le moment, les conditions sont tout autres. Un vrai joueur de tennis, et non pas celui des dimanches, ne devrait en aucun cas se plaindre et pour toute piètre prestation, il n'a qu'à s’en prendre à lui-même. Les bailleurs de fonds sont présents et apportent leur soutien financier, tout comme l'instance fédérale qui a fait du Maroc le pays où se déroule le plus grand nombre de tournois au niveau continental. Pas moins de 31 rendez-vous d'envergure internationale, dont un ATP et un WTA, en plus du circuit « Morocco Tennis Tour », sans omettre les Futures et les ITF. Apparemment, s'il y a quelques années les raquettes du terroir devaient aller sous d'autres cieux pour pouvoir se produire, aujourd'hui cette excuse ne tient plus debout pour ces tennismen des temps modernes. Ils bénéficient de wild card pour évoluer à la maison, donc à moindres frais, et ils trouvent le moyen de se faire balayer dès le tour de chauffe. Au grand dam des organisateurs et parraineurs, acculés à faire disputer leurs tournois respectifs devant des gradins vides.