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Des stades sans public pour un pays sans Covid

Lundi 15 Novembre 2021

Serait-ce l’unique rapport de cause à effet ?

Des stades sans public pour un pays sans Covid
Au grand dam des supporters, le retour du public dans les stades n’est toujours pas d’actualité. Privés de tribunes depuis mars 2020, leur absence se fait ressentir à tous les échelons, des recettes des clubs au rendement des joueurs, en passant par les droits télévisuels et les contrats de sponsoring. Sans eux, c’est toute une partie du spectacle qui s’est évaporée et pour certains d’entre eux, c’est un rendez-vous social de tous les week-ends, fait de grands moments de partage, de joie et de convivialité, qui a soudainement disparu.

Pas de finale de Coupe du Trône à huis clos
En septembre dernier, un communiqué de la Fédération Royale marocaine de football (FRMF) annonçait la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire pour préparer le retour imminent des supporters dans les stades de football de manière progressive. Mais la situation épidémique avait tellement inquiété en plus haut lieu au sein du gouvernement que les responsables avaient fini par balayer l'idée d'un revers de main. 
Si aucune date n’est pour l’instant fixée, nous savons d’ores et déjà que les supporters vont devoir prendre leur mal en patience avant de pouvoir retrouver les tribunes et chanter de nouveau à pleins poumons. «La situation sanitaire s’améliore nettement dans notre pays, mais nous devons encore être patients», a souligné le président de la FRMF, Faouzi Lekjaa au micro de Radio Mars. Une grande frustration pour tous les passionnés de football qui peuvent toutefois avoir de bonnes raisons d’espérer puisque, selon Faouzi Lekjaa, la finale de la Coupe du Trône qui opposera l’AS FAR au MAT ne se jouera pas à huis clos. «Pas question d’imaginer une finale de Coupe en l’absence de supporters», a-t-il tranché. «Si nous n’avons pas encore programmé ce match, c’est parce que nous sommes dans l’obligation d’attendre la levée des restrictions sur les stades par les autorités concernées», a-t-il précisé, faisant allusion au fait que le dossier n’est pas du ressort de la Fédération, mais plutôt des ministères de l’Intérieur et de la Santé qui se montrent encore hésitants.
Même si nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise liée à l’évolution de l’épidémie dans notre pays, les déclarations du président de la FRMF faisant état de la condition sine qua non de tenue de la finale nous donnent une raison d’être relativement optimistes. En attendant, les bouillants stades de Casablanca et Rabat ou encore ceux de Tanger et Fès, entre autres, n’attendent qu’une chose: s’enflammer à nouveau.

Un public qui s’impatiente
Sur les réseaux sociaux, les voix réclamant la réouverture des stades se sont multipliées au lendemain de l’annonce de toute une série de mesures visant à alléger les restrictions liées à la pandémie de Covid-19, dont la levée du couvre-feu nocturne surtout le territoire national ou encore l’obligation de présenter le pass vaccinal pour pouvoir accéder à différents espaces fermés, tout en maintenant la fermeture des lieux abritant les grands rassemblements ou ceux enregistrant une grande affluence.
Si cette récente réouverture de nombreux espaces fermés attise le désir de retrouver les gradins, elle pousse également de nombreux passionnés du ballon rond à pointer du doigt l’incohérence de cette décision qui échappe à toute logique épidémiologique. «Comment peut-on permettre aux gens de s’entasser dans une salle fermée et quasi remplie, alors que l’on ne songe même pas à un retour, au moins partiel et progressif, des fans de football dans les tribunes ?», s’est demandé Mouhssine Dahmani, supporter du Raja de Casablanca passionné depuis son plus jeune âge. «Si on avait vraiment la volonté de trouver un moyen permettant aux supporters de retrouver les gradins, les solutions ne manquent sans doute pas», a-t-il indiqué, avant de nous énumérer une panoplie de procédés qu’il pense être des solutions réalistes. «On pourrait simplement, comme c’est le cas dans de nombreux pays, obliger les clubs à assurer l’application de stricts protocoles sanitaires et plier les supporters à des conditions précises, comme le principe de jauge proportionnelle adopté notamment en Tunisie et en Egypte», a-t-il précisé. «Je ne comprends pas pourquoi les autorités estiment que le fait de permettre à 5.000 spectateurs d’être présents, soit 7% de la capacité totale du Complexe Mohammed V, un espace à ciel ouvert où la transmission du virus reste très rare, serait plus dangereux», a-t-il ajouté. Le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, est du même avis que ce Rajaoui de 32 ans. Interrogé sur BFMTV, il a tenu à affirmer que «lorsque les spectateurs se contaminent, cela se passe surtout dans les bistrots et les cafés à proximité des stades mais très rarement dans les enceintes sportives à ciel ouvert».
Ayoub Kanoun, supporter connu dans les milieux wydadis, estime, quant à lui, que le fait de «permettre aux gens d’accéder aux stades en présentant un pass vaccinal incitera de nombreux jeunes, encore réticents à se faire vacciner, à franchir le pas». Ce jeune père de famille ne manque pas de citer de nombreux exemples comme celui de la France qui, dit-il, «a été l’un des premiers pays en Europe à avoir permis l’organisation de matchs en présence du public, en respectant une jauge liée à la capacité des stades et avec l’obligation de présenter un pass vaccinal». «En septembre, le Tour de France avait également eu lieu dans le respect de conditions sanitaires strictes, mais avec du public sur le bord des routes. Même chose pour Roland-Garros. Dans les salles fermées, qui posent plus de difficultés, les spectateurs ont aussi été autorisés à revenir, que ce soit pour des matchs de basket ou de handball», assure-t-il. Et d’ajouter : «Même constat en Angleterre, où les supporters devaient se soumettre à une prise de température avant d’accéder au stade, porter un masque en permanence et s'asseoir à distance les uns des autres. Aujourd’hui, avec le pass vaccinal, même cette histoire de distanciation est déjà derrière eux, comme on peut le constater chaque semaine lors des matchs de Premier League», explique-t-il, avant de rappeler que «même aux Etats-Unis, le pays le plus touché par la pandémie au monde, les équipes de football américain et de basket ont été autorisées à accueillir du public avec des jauges représentant 40 à 50% de la capacité totale des stades et des salles». 

Des liens sociaux rompus
Après avoir perdu leurs habitudes au stade et avec la rupture de leurs liens sociaux, une grande partie des supporters éprouve une profonde frustration. Selon le sociologue Nicolas Hourcade, professeur de sciences sociales à l’Ecole centrale de Lyon, spécialiste des supporters, «pour ceux qui allaient au stade, c’est un changement radical de la consommation du sport. Cela engendre une frustration très forte parce qu’aller au stade c’est avoir un lien avec le club, avec les gens qui nous accompagnent, mais aussi avec ceux qu’on retrouve d’habitude dans les tribunes». «Aller au stade, c’est trouver une ambiance, de la convivialité mais également un exutoire pour se débarrasser du stress de toute une semaine. Le fait d’être privé de cette pratique sur une très longue durée, certains le vivent assez mal. Il existe une sorte de sevrage», estime-t-il dans une enquête réalisée par quatre journalistes français.
Membre du groupe de supporters wydadis «Ultras Winners», Yassine El Belghiti nous raconte que lors des rencontres, désormais très rares, avec les autres membres du groupe, il ressent une profonde déprime chez ses compagnons. «Avant, on se rencontrait plus souvent, notamment avant et après les matchs. Mais aujourd’hui, nous avons perdu tout lien social», témoigne-t-il, avant de rappeler que les stades font partie «des derniers endroits qui brassent les populations». «J’ai toujours eu une passion pour les foules, la ferveur, les gens passionnés, exaltés, et aussi pour les rassemblements derrière une même cause», tient-il à faire savoir en riant, un peu fier. Et d’ajouter: «Dans les tribunes, il y a du savoir, de la culture, des traditions, de l’amour et de la joie». «Il suffit d’y passer cinq minutes pour s’en rendre compte», affirme ce membre de l’Ultras Winners. Pour rien au monde, il ne renoncerait à ces moments partagés avec ses potes des tribunes Nord du stade Mohammed V. Surtout quand il s’agit de battre le rival local, le Raja de Casablanca. «En 2006, on jouait le Raja, il ne fallait absolument pas perdre le match pour remporter le titre de champion et on marque le but d’égalisation à la dernière minute, la fameuse réalisation de Hicham Louissi, «Tsunami» comme aiment l’appeler les supporters wydadis», raconte-t-il. Et de poursuivre : «Jamais je n’oublierai cette explosion du sentiment de soulagement, mêlée de joie et d’excitation qui faisait tanguer le stade entier. Rien dans la vie ne peut te procurer ces mêmes vibrations». «Aujourd’hui même si je ne suis pas satisfait de la façon dont le football est géré, ce sont ces moments-là qui font que je suis incapable de lui tourner le dos», conclut-il.
De son côté, Tarik Boukdir, un autre fervent supporter du Raja de Casablanca, nous confie que son premier match, il l’a vécu avec son père au stade Mohammed V au début des années 90. «C’était incroyable. Une sensation que je ne peux pas décrire. Tu rentres dans un truc énorme, qui vibre de partout. C’était dingue pour moi qui n’avais jamais fréquenté de stade de football», se remémore-t-il. «C’était le début d’une grande histoire d’amour, je voulais tout le temps y retourner. Depuis, entre le Raja et moi, c’est irrationnel. Il y a la ferveur, les épopées africaines, des jours heureux et d’autres moins», ajoute-t-il. «Et puis, un match est un véritable spectacle, autant en tribune que sur le terrain. Les chants, les lumières, les drapeaux… et la communion unique entre le public et les joueurs. Il s’agit, pour moi, d’un grand lien, à la fois social et sportif, qui m’unit aux joueurs mais également au reste du public», assure ce supporter rajaoui qui reconnaît que même au niveau de la télévision, il est difficile de suivre un match qui se joue à huis clos. «Quand les supporters sont dans les tribunes, même si le niveau technique du match est médiocre, l’ambiance des gradins compense largement cette lacune et retient l’attention. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil», conclut-il.
Pourtant, la joie du public, qu’il soit derrière sa télé ou dans les tribunes, égale souvent, voire dépasse, celle des joueurs eux-mêmes en cas de victoire. Et lorsque c’est la défaite qui est au rendez-vous, l’intensité de la déception est tout aussi profonde.
Les tribunes offrent aux supporters des frissons, certes, mais avant tout, elles leur fournissent l’occasion de partager des moments de joie et d’angoisse avec leurs amis, leur famille, ou leur communauté. De même qu’elles créent des souvenirs collectifs et consolident ainsi la cohésion de la communauté, en donnant un ancrage dans le temps et dans l’espace. Bref, elles créent des liens sociaux.
Selon différentes enquêtes conduites dans le cadre du projet FREE (Football Research in an Enlarged Europe), 61% des citoyens européens interrogés par ledit projet dans neuf pays considèrent que le football unit les Européens. Soit autant que pour les arts et la culture, et très loin devant les institutions européennes ou la monnaie unique, voire même la démocratie.
Si la situation actuelle contraint l’ensemble des amoureux du ballon rond à se contenter de la diffusion télévisée poursuivre leurs équipes favorites, ils sont nombreux à partager l’avis de Tarik Boukdir et à estimer que là aussi l’expérience n’est plus la même qu’avant. «Quand j’étais plus jeune, je ne ratais aucun match de l’AS FAR au stade Moulay Abdellah de Rabat. Mais depuis quelques années, j’avais pris l’habitude de suivre les rencontres de mon équipe à la télé. J’ai toujours été un grand passionné de ballon rond, mais depuis quelques mois j’ai énormément de mal à suivre les rencontres. Je ne prends plus autant de plaisir qu’avant et ça, je pense que c’est à cause de cette absence des supporters dans les tribunes», regrette Jamal. Z, un retraité de 64 ans, avant de préciser :«J’ai même pris la décision de ne plus suivre de match de foot avant le retour du public aux stades», lance-t-il avec l’air espiègle d’un enfant ayant bravé un interdit. Il tient également à souligner que «le football est l’une des rares formes d’expression culturelle ou sportive qui réussit à établir de la complicité et de la convivialité à travers les âges». «Contrairement à la musique, dont chaque nouvelle génération se saisit de son propre style pour se distinguer des plus anciens, le football reste un domaine où l’initiation par le père reste la norme», dit-il. «Et quand l’incompréhension entre les générations prend le dessus, quand les mots commencent à manquer, le football demeure un sujet qui permet échanges vifs et controverses, mais toujours dans une ambiance bon enfant», conclut-il.
Si les supporters sont unanimes sur le fait que l’absence du public se fait ressentir même à la télévision, le sociologue Nicolas Hourcade estime qu’il s’agit d’une situation facilement explicable. «Ces dernières années, le football renvoyait une image de ferveur. On voyait des vidéos de chants, de tifos, d’ambiances qui tournaient partout sur les réseaux sociaux. Et cela fait désormais partie du football. Alors que lorsque l’on est devant sa télé et qu’on n’entend que le sifflet de l’arbitre et les consignes des coaches, on ne se reconnaît plus dans l’expérience que l’on vivait avant», avance-t-il.
Mediapro, ancien diffuseur du championnat de France (Ligue 1), avait également soulevé ce point et avait refusé de payer les droits TV, en estimant que l’offre actuelle avec des stades vides ne correspondait pas à ce qui a été convenu lors de la signature du contrat avec les ayants droit. Une énième preuve que la présence du public est essentielle et indispensable pour le spectacle, surtout quand il s’agit du sport le plus populaire et le plus pratiqué dans le monde, le football.

Faute de moyens humains et financiers…
Si les supporters sont tellement chauds à l’idée de reconquérir les tribunes pour soutenir leurs équipes, ces dernières ne semblent pas partager les mêmes préoccupations. Il y a quelques semaines, le président de la FRMF avait invité les clubs de la Botola Pro à prendre toutes les mesures nécessaires d’un point de vue logistique pour préparer le processus de retour des supporters dans les stades. Il avait également exhorté les présidents des clubs à sensibiliser leurs supporters sur la nécessité de la vaccination et sur l’obligation de se faire vacciner dans les plus brefs délais dans l’espoir de retrouver le chemin des gradins. Une commission constituée de membres du Comité scientifique et des autorités publiques avait par la suite effectué plusieurs visites dans différents stades pour évaluer la situation et a pu constater que les clubs n’ont vraisemblablement rien accompli pour instaurer les mesures réclamées par les autorités, lesquelles doivent être mises en place préalablement au retour des supporters. «Les clubs n’ont tout simplement pas les moyens humains, ni financiers pour appliquer pareil protocole sanitaire», nous explique une source au sein du bureau dirigeant de la Jeunesse sportive de Soualem.«Sans la contribution directe de la FRMF et des autorités compétentes, je ne vois pas comment les clubs marocains réussiront à mettre en place les mesures réclamées», ajoute notre source, avant de préciser que «tous ces mois passés avec des tribunes vides ont permis aux dirigeants des clubs, confrontés à un manque à gagner important, de comprendre exactement ce que recouvre l’expression "12ème homme", du moins sur le plan financier». «Il est donc certain que la volonté ne manque pas mais la situation économique des clubs marocains ne leur permet pas de respecter un tel engagement», affirme notre interlocuteur. «Tout le monde sait que l’ambiance des tribunes est capable d’influer l’impression qu’on peut avoir sur une rencontre, de donner vie à un match médiocre et d’inciter les joueurs à davantage d’engagement. Mais aujourd’hui, on s’est également rendu compte de la réelle contribution du public sur le plan financier», conclut-il.
En effet, l’absence des supporters a coûté aux deux clubs phares de Casablanca, le Wydad et le Raja, entre 10 et 12 millions de dirhams en termes de manque à gagner sur la billetterie. Sans parler du désistement de certains sponsors découragés et démotivés par l’absence du public.

Un impact direct sur le rendement des joueurs...
Mais depuis le départ des supporters des stades de football et après tant de matchs dans des tribunes tristement vides, il n’y a pas que la rupture des liens sociaux, le côté spectacle, ou encore l’aspect financier qui préoccupent. Une autre question intéressante revient régulièrement. Celle des répercussions directes de cette absence sur le rendement sportif des équipes. Les joueurs ont-ils été impactés par l’absence de leurs supporters? Y a-t-il eu des changements au niveau de leur engagement physique et psychologique ? C’est ce que pense le sociologue Nicolas Hourcade. «Il y a eu beaucoup de témoignages de joueurs, tous sports confondus, sur le fait que c’était très étrange de jouer sans supporters. Il n’y a plus de lien avec le public et c’est donc plus dur de trouver de la motivation avant les rencontres», explique-t-il.
Lors d’une conversation que nous avons eue avec Jawad Issen, ancien joueur du Raja et du Wydad, ce dernier nous a confirmé que plusieurs joueurs sont impactés par l’absence du public. «Il faut souligner qu’il y a des joueurs qui ont la force de s’auto motiver et d’autres qui ont besoin de se nourrir de l’ambiance des tribunes», explique-t-il. Et de préciser :«Sur une grande partie des matchs de la saison actuelle, on voit bien que certaines équipes n’y sont pas du tout parce que les tribunes sont vides. Ceci n’incite pas les acteurs sur le terrain à s’impliquer à 100% dans les rencontres».
Il y a quelques mois, le capitaine du Raja, Mouhcine Metouali s’était également exprimé à ce sujet, à l’occasion de la défaite de son équipe face au Zamalek d’Egypte, en Ligue des champions et avait regretté l’absence du public rajaoui. «Les supporters du Raja, ça te pousse à être meilleur sur le terrain. S’ils étaient là, on aurait certainement fait un match meilleur et la situation aurait été largement différente. Sans supporters c’est pas facile du tout», avait-il déclaré.
Si l’impact de l’absence des supporters est donc palpable chez les joueurs, il est, par contre, difficile d’établir si elle a pu influer sur la saison d’une manière ou d’une autre. Des chercheurs allemands de l’Université de Cologne ont pourtant tenté d’évaluer cet impact. Dans une étude publiée dans la revue scientifique anglophone PlosOne, ils ont constaté que les conséquences de l’absence des supporters étaient moins importantes que ce que l’on pourrait croire. Ils ont, en effet, comparé plus de 1.000 matchs joués sans supporters avec 35.000 autres ayant accueilli du public, dans six pays et dix ligues différentes.
«Sur les 10 dernières saisons, avec du public, les équipes jouant à domicile ont gagné 45% des matchs, les équipes jouant à l’extérieur 28%, et les 27% restants représentaient des matchs nuls», explique Fabian Wunderlich, l’un des auteurs de l’étude. Et de poursuivre: «Pendant la pandémie, les équipes à domicile ont gagné 43% des matchs, celles jouant à l’extérieur 32%, et il y a eu match nul dans 25 % des cas». Les chercheurs ont conclu que la baisse était trop faible pour être considérée comme fiable statistiquement et que le hasard a pu jouer un rôle. «Il est impossible d’affirmer de façon certaine que l’absence du public ait joué un rôle», ont-ils souligné.
Les chercheurs allemands ont également mis en lumière d’autres points essentiels dans cette étude. Ils ont notamment constaté une baisse du nombre de tirs et de tirs cadrés chez les équipes jouant à domicile. Ce qui laisse croire qu’en l’absence de leurs supporters, les joueurs semblent donc beaucoup moins tentés par l’idée de tirer au but.

...et les arbitres ?
Toujours selon la même étude, les décisions et les choix des joueurs ne sont pas les seuls à être impactés par l’absence du public. Les chercheurs ont constaté que lors des matchs avec du public, les équipes à domicile ont reçu moins de sanctions disciplinaires que les équipes évoluant à l’extérieur. Cela peut s’expliquer par la réaction du public qui peut être perçue comme indicateur de la gravité des fautes et peut influer les arbitres, sans que ces derniers ne s’en rendent compte. «Avec le départ des supporters, les équipes jouant à l’extérieur ont, par ailleurs, été moins sanctionnées avec moins de fautes sifflées à leur encontre, moins de cartons jaunes et moins de cartons rouges aussi», conclut ladite étude. 


 

Mehdi Ouassat

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