Décidé dès la plus jeune enfance à devenir "le meilleur joueur" du monde, Nikola Karabatic, à la fois phénomène de précocité et modèle de longévité, a atteint son but au fil d'une carrière exceptionnellement riche, malgré une sortie décevante avec les Bleus.
"A 12 ans, il jouait avec des 14 ans, et à 14 avec des moins de 18 ans", raconte à l'AFP Daniel Costantini, ancien sélectionneur de l'équipe de France de hand qui, en tant qu'"ami" de son père Branko, l'a connu "gamin".
Dès lors, rien d'anormal à voir Nikola Karabatic inscrire, à seulement 19 ans, 11 des 19 buts de Montpellier en finale de la Ligue des champions 2003, sur le terrain de Pampelune, pour préserver les chances de son équipe (battue 27-19) avant la manche retour.
Le MHB renversera les Espagnols (31-19) pour glaner sa première C1 et remplir d'un premier trophée international majeur l'armoire de "Niko".
Douze autres suivront au fil d'une carrière longue de plus de vingt ans, une longévité exceptionnelle au plus haut niveau dans un sport exigeant physiquement: deux autres Ligues des champions (2007 avec Kiel et 2015 avec Barcelone) et onze titres avec les Bleus (trois JO, quatre Mondiaux et quatre Euros).
Arrière-gauche puis demi-centre, Karabatic (1,96 m pour 108 kg), international dès 2002 (à 18 ans), a notamment été le fer de lance des "Experts" - cette équipe de France qui a régné sur le monde du hand pendant près de dix ans à partir des JO de Pékin en 2008 - tant en attaque par sa qualité de pénétration qu'en défense, formidable alliage "de puissance et de technique" selon Costantini.
"A la différence de Jackson Richardson avec la +roucoulette+, il n'a rien inventé. Mais il faisait tout mieux que les autres, et avec une puissance physique hors normes", développe l'ancien sélectionneur des "Barjots".
Pour le successeur de Costantini à la tête des Bleus, Claude Onesta, le style Karabatic n'était "peut-être pas le plus élégant du handball international mais sûrement le plus efficace, et de loin".
Il lui vaudra d'être élu trois fois meilleur joueur du monde (2007, 2014 et 2017), autre record, partagé avec son ex-compère sous le maillot du Paris SG, le Danois Mikkel Hansen, avec qui il a martyrisé les gardiens adverses.
Fils de Branko, ancien gardien de but croate et international yougoslave, Nikola naît en 1984 à Nis, en Serbie, et ne rejoint son père installé en France que quatre ans plus tard, avec sa mère, serbe.
Ce n'est qu'en 1992, quatre ans après la naissance de Luka (désormais capitaine des Bleus), que la famille s'installe dans l'Hérault, à Frontignan, où Nikola est vite repéré par le grand club local, Montpellier.
Il y fera ses débuts chez les professionnels en première division dès 17 ans, avant de découvrir l'équipe de France un an plus tard, lancé par Onesta, convaincu de tenir en lui "une bête de compétition et une force mentale rare".
Humble, affable et travailleur, Karabatic est un glouton jamais rassasié de titres. "On ne s'habitue jamais à la victoire, autrement je ne serais pas là aujourd'hui", disait-il après avoir décroché en 2021 sa troisième et dernière médaille d'or olympique. "J'aurais aimé terminer avec une médaille autour du cou, mais apparemment j'en avais gagné assez, je n'avais plus le droit", a-t-il plaisanté après la défaite des Bleus en quarts aux JO-2024.
Des trophées, il en a aussi gagné plusieurs sous le maillot de Montpellier, avec qui l'histoire s'est cependant mal finie, avec "l'affaire des paris" en 2012: avec une dizaine de joueurs du "MHB" dont son frère Luka, il a été accusé d'avoir parié contre sa propre équipe sur un match truqué (auquel il ne participait pas lui-même).
Il a toujours clamé son innocence, outré qu'"on puisse le prendre pour un tricheur", mais a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour escroquerie.
L'affaire, survenue un an après le décès de son père, a jeté une ombre sur la réputation de Karabatic, citoyen engagé pour la protection de l'environnement. Et qui a signé avant le deuxième tour de la présidentielle 2022, avec une cinquantaine de sportifs, une tribune appelant à faire barrage à l'extrême-droite.
L'épisode des paris provoque une rupture avec son club formateur, où il avait signé son retour, avant de partir pour Aix-en-Provence, puis Barcelone et enfin le Paris SG, où il retrouvera Zvonimir "Noka" Serdarusic, son mentor déjà côtoyé à Kiel.
Des années plus tard, c'est au Stade Pierre-Mauroy, "la plus grande salle de sport française" selon lui, qu'il a conclu pour de bon son immense carrière, digne du meilleur joueur de l'histoire.
On ne s'habitue jamais à la victoire, autrement je ne serais pas là aujourd'hui, dixit le champion"Vingt-deux ans d'aventure en bleu, ça a été un rêve de gamin", a résumé Karabatic, 40 ans, après la "cruelle" défaite française en quart des JO de Paris mercredi contre l'Allemagne, concluant un triste tournoi. "J'ai dépassé mes rêves plus d'une fois", a ajouté ce surdoué.
"A 12 ans, il jouait avec des 14 ans, et à 14 avec des moins de 18 ans", raconte à l'AFP Daniel Costantini, ancien sélectionneur de l'équipe de France de hand qui, en tant qu'"ami" de son père Branko, l'a connu "gamin".
Dès lors, rien d'anormal à voir Nikola Karabatic inscrire, à seulement 19 ans, 11 des 19 buts de Montpellier en finale de la Ligue des champions 2003, sur le terrain de Pampelune, pour préserver les chances de son équipe (battue 27-19) avant la manche retour.
Le MHB renversera les Espagnols (31-19) pour glaner sa première C1 et remplir d'un premier trophée international majeur l'armoire de "Niko".
Douze autres suivront au fil d'une carrière longue de plus de vingt ans, une longévité exceptionnelle au plus haut niveau dans un sport exigeant physiquement: deux autres Ligues des champions (2007 avec Kiel et 2015 avec Barcelone) et onze titres avec les Bleus (trois JO, quatre Mondiaux et quatre Euros).
Arrière-gauche puis demi-centre, Karabatic (1,96 m pour 108 kg), international dès 2002 (à 18 ans), a notamment été le fer de lance des "Experts" - cette équipe de France qui a régné sur le monde du hand pendant près de dix ans à partir des JO de Pékin en 2008 - tant en attaque par sa qualité de pénétration qu'en défense, formidable alliage "de puissance et de technique" selon Costantini.
"A la différence de Jackson Richardson avec la +roucoulette+, il n'a rien inventé. Mais il faisait tout mieux que les autres, et avec une puissance physique hors normes", développe l'ancien sélectionneur des "Barjots".
Pour le successeur de Costantini à la tête des Bleus, Claude Onesta, le style Karabatic n'était "peut-être pas le plus élégant du handball international mais sûrement le plus efficace, et de loin".
Il lui vaudra d'être élu trois fois meilleur joueur du monde (2007, 2014 et 2017), autre record, partagé avec son ex-compère sous le maillot du Paris SG, le Danois Mikkel Hansen, avec qui il a martyrisé les gardiens adverses.
Fils de Branko, ancien gardien de but croate et international yougoslave, Nikola naît en 1984 à Nis, en Serbie, et ne rejoint son père installé en France que quatre ans plus tard, avec sa mère, serbe.
Ce n'est qu'en 1992, quatre ans après la naissance de Luka (désormais capitaine des Bleus), que la famille s'installe dans l'Hérault, à Frontignan, où Nikola est vite repéré par le grand club local, Montpellier.
Il y fera ses débuts chez les professionnels en première division dès 17 ans, avant de découvrir l'équipe de France un an plus tard, lancé par Onesta, convaincu de tenir en lui "une bête de compétition et une force mentale rare".
Humble, affable et travailleur, Karabatic est un glouton jamais rassasié de titres. "On ne s'habitue jamais à la victoire, autrement je ne serais pas là aujourd'hui", disait-il après avoir décroché en 2021 sa troisième et dernière médaille d'or olympique. "J'aurais aimé terminer avec une médaille autour du cou, mais apparemment j'en avais gagné assez, je n'avais plus le droit", a-t-il plaisanté après la défaite des Bleus en quarts aux JO-2024.
Des trophées, il en a aussi gagné plusieurs sous le maillot de Montpellier, avec qui l'histoire s'est cependant mal finie, avec "l'affaire des paris" en 2012: avec une dizaine de joueurs du "MHB" dont son frère Luka, il a été accusé d'avoir parié contre sa propre équipe sur un match truqué (auquel il ne participait pas lui-même).
Il a toujours clamé son innocence, outré qu'"on puisse le prendre pour un tricheur", mais a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour escroquerie.
L'affaire, survenue un an après le décès de son père, a jeté une ombre sur la réputation de Karabatic, citoyen engagé pour la protection de l'environnement. Et qui a signé avant le deuxième tour de la présidentielle 2022, avec une cinquantaine de sportifs, une tribune appelant à faire barrage à l'extrême-droite.
L'épisode des paris provoque une rupture avec son club formateur, où il avait signé son retour, avant de partir pour Aix-en-Provence, puis Barcelone et enfin le Paris SG, où il retrouvera Zvonimir "Noka" Serdarusic, son mentor déjà côtoyé à Kiel.
Des années plus tard, c'est au Stade Pierre-Mauroy, "la plus grande salle de sport française" selon lui, qu'il a conclu pour de bon son immense carrière, digne du meilleur joueur de l'histoire.