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De même que le soleil et la terre forment un tout indissociable, il ne peut y avoir de réussite universitaire sans une bonne santé mentale et inversement. Etudiants à l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique de Mohammedia (ENSET-M), Firdaouss Nadif, Boughaba Othmane, Ezzarhmouti Imane et Nasser Allah Yassine en sont conscients. C’est la raison pour laquelle ils ont pris la courageuse décision d’y consacrer leur projet d’initiative personnelle. Courageuse car ils n’ont pas hésité à s’embarquer dans un domaine qui leur échappe sans pour autant y être insensibles.
Inscrit dans un des modules de leurs cursus en ingénierie informatique Big Data et Cloud Computing, ce projet d’initiative personnelle consacré à la santé mentale en milieu universitaire devrait permettre au quatuor de se conditionner au mieux à un futur proche où ils auront à assumer un rôle actif au sein de la société marocaine. Une initiative supposée également développer leur esprit de communication, d’initiative et de groupe.
De fait, ses futurs ingénieurs ont eu la bonne idée de contacter l’Association Ruban d’espoir. Fondée il y a un an par sept jeunes femmes psychologues, Ruban d’espoir est un rouage essentiel du projet d’initiative, car particulièrement sensible à la volonté de Firdaouss et ses amis «de consacrer leur projet à l’importance d’une bonne santé mentale chez les étudiants et d’un accompagnement thérapeutique des écoles et administrations. D’autant plus que cette problématique peut entraver la réussite des élèves ou autres étudiants universitaires en limitant leurs capacités d’apprentissage, ce qui conduit à des situations d’échec scolaire», nous confie Ruban d’espoir. «Nous avons été très touchés par des cas récents», embraye Firdaouss Nadif, «ceux d’un étudiant en cycle d'ingénieur génie civil et d’un autre en ingénierie de l'économie circulaire qui se sont suicidés parce qu'ils n'avaient pas validé leur année et une étudiante qui s’est donné la mort à cause de la pression et du stress générés par ses études ainsi que d'autres problèmes personnels», se désole-t-elle.
Cette triste réalité est corroborée par les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé qui assure que 48,9% des 15 ans et plus présentent un trouble mental telles l’insomnie, l’anxiété, la dépression. En conséquence, ils sont forcément plus vulnérables aux aléas de la vie universitaire et à l’échec notamment. Vulnérabilité qui se traduit parfois par des tentatives de suicide. Alors comment l’enrayer?
«Après avoir contacté les membres de l’Association Ruban d’espoir pour tirer avantage et s’appuyer sur leurs expériences et connaissances», souligne Firdaouss Nadif, il a été décidé d’organiser deux journées de sensibilisation afin de libérer la parole et d’encourager les étudiants à témoigner, en leur nom ou de façon anonyme. «Firdaousss et ses camarades ont également prévu d’installer des box dans lesquels il sera possible de déposer des lettres anonymes relatant les expériences vécues par les étudiants, avec les différentes affections psychiques et psychologiques ainsi que la stigmatisation de la société, parfois plus déplorable que la maladie elle-même», complète l’association dans un communiqué qui souligne la programmation de visites et d’ateliers dans plusieurs structures «avec des enfants, à la section régionale du Centre national Mohammed VI des handicapés, des patients de services psychiatriques souffrant de maladies mentales et des groupes de parole avec des femmes victimes de violence psychologique pour que les étudiants sachent exactement de quoi il s’agit».
Mais tout cela a évidemment un coût. Etant dans l’incapacité de couvrir les frais relatifs à ces journées de sensibilisation prévues dès le mois prochain, une opération de collecte de fonds a été lancée et à laquelle tout un chacun peut contribuer en contactant l’Association Ruban d’espoir via les réseaux sociaux.