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Des attentats du 16 mai 2003 à celui du 28 avril 2011 : La vigilance contre le terrorisme demeure toujours de mise


AHMED SAAIDI
Lundi 16 Mai 2011

Des attentats du 16 mai 2003 à celui du 28 avril 2011 : La vigilance contre le terrorisme demeure toujours de mise
16 mai 2003-28 avril 2011. Huit ans séparent les attentats de Casablanca et de Marrakech. Huit ans de mobilisation contre le terrorisme et de vigilance à toute épreuve ont permis au Maroc de jouir d’une stabilité et d’une quiétude que certains pays des alentours n’ont pu avoir malgré un déploiement de forces sans égal et d’une lutte acharnée qui ne cesse de faire des victimes tant parmi les forces de l’ordre que parmi les terroristes, voire les civils.
Flash back. A Casablanca ce furent une série de cinq attentats. Ils se sont produits quelques jours après des attaques visant des intérêts occidentaux à Riyad en Arabie Saoudite, et furent perpétrés par une dizaine d'islamistes radicaux originaires du bidonville Thomas, faisant un total de 41 victimes et d'une centaine de blessés. Ces attentats visaient des lieux soigneusement sélectionnés par les terroristes : un hôtel et un restaurant accueillant des clients étrangers, le bâtiment de l'Alliance israélite et le cimetière juif de la ville ainsi que le consulat de Belgique.
Le 17 mai 2004, le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ (décédé en novembre 2007), avait indiqué dans un entretien au quotidien arabophone «Asharq Al Awsat», que les tribunaux marocains avaient inculpé 2.112 islamistes depuis les attentats du 16 mai 2003, et prononcé 903 condamnations définitives dont 17 peines de mort.
A Marrakech, changement de décor et de mode opératoire, mais pas d’objectifs. Un attentat terroriste a visé le café Argana à Marrakech, faisant 16 morts et 21 blessés plus ou moins graves.
Les services de sécurité ont procédé à des investigations minutieuses et approfondies, qui leur ont permis d'arrêter trois ressortissants marocains, dont l'auteur principal de cet acte terroriste.
Ce dernier, imprégné de l'idéologie jihadiste, aurait fait allégeance à l'organisation Al Qaïda.
L’hydre était donc toujours là, tapie quelque part et prête à commettre le plus abject et le plus vil des actes : celui de donner la mort à autrui sans raison aucune, ni justification  valable. N’eût été la vigilance à toute épreuve des forces de sécurité et la mobilisation de tous les Marocains, elle aurait pu frapper davantage et peut-être de plus en plus fort.
En huit ans, le courage et la volonté de vivre ont permis de vaincre le signe indien, même s’ils ne pouvaient à eux seuls venir à bout de la lâcheté et la méchanceté de ceux qui commettent pareilles forfaitures. Qu’ils fassent partie des fous d’Allah ou des simples fous furieux. La mobilisation doit donc demeurer au même diapason pour faire échec à leurs tristes desseins.
Ceci d’autant plus que les avancées réalisées en matière de droits de l’Homme par notre pays sont de nature à immuniser le corps marocain contre pareilles déviances. Pour jauger de ces avancées, il suffit de se rappeler le nombre d’arrestations qui ont fait suite aux attentats de Casablanca et de Marrakech.
Mais au-delà de la riposte sécuritaire, force est de constater que derrière la guerre déclarée au terrorisme, il y a "une guerre cachée, plus sale que la guerre elle-même, une guerre où le Bien ressemble au Mal qu'il prétend combattre, où l'inhumanité devient la règle et le crime la norme, où la terreur répond à la terreur", avait écrit notre confrère Aziz Khamliche dans un ouvrage qu’il avait consacré à cette problématique.
Les attentats terroristes ne se multiplient pas parce que, comme on l'entend trop souvent, l'islamisme radical "se répand particulièrement facilement grâce à Internet", mais plutôt parce que, de la Palestine à l'Irak et de la Tchétchénie à l'Afghanistan, la violence de l'environnement occidental augmente objectivement, les frustrations ont atteint des seuils critiques et les discriminations font rage.
Ce qui est néanmoins sûr, c’est que la Toile a plutôt permis au Printemps arabe de bourgeonner et de recentrer les revendications des masses vers des questions autrement plus urgentes et infiniment plus nationales telles que la démocratie, la liberté et les droits de l’Homme.
Certes, il ne s'agit là que d'un aspect d'une problématique comp0lexe, insaisissable et inscrite dans une action qui ne connaît aucune frontière.
Le 16 mai nous a donc permis de découvrir que nous étions en péril d'aveuglement, comme disait Edwy Plenel, dans un texte fort et poignant, intitulé "La solitude du guetteur". Menacés de ne plus savoir ce qui nous arrivait, ce que l'on fait de nous, du monde, de l'humanité. De ne plus saisir ce qui est arrivé au monde d'après la chute du Mur et des Tours, d'après 1989 et 2001.
Or, comprendre, c'est ne plus se sentir exclu du monde tel qu'il va et tel qu'il évolue. C'est entrevoir la possibilité d'agir, d'échapper à la fatalité, de sortir de la passivité et de reprendre sa part de liberté.
C’est ce dont augurent à la fois les revendications du Mouvement du 20 février et la volonté de changement exprimée au plus haut niveau de l’Etat par S.M. le Roi Mohammed VI et consistant en des réformes institutionnelles et en une révision constitutionnelle.

Conférence

À l'occasion du 8ème  anniversaire des évènements terroristes survenus le 16 mai 2003 dans la capitale économique du Royaume, l'Association "Espace moderniste pour le développement  et la coexistence"  organise aujourd’hui à Casablanca une conférence-débat sur l’avenir de Maroc et la problématique du terrorisme, avec la participation de nombreux politiques et intellectuels. 


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