De l’échec des islamistes à la désillusion néolibérale

Qui en tire profit ? Qui en paie le prix ?


Mohamed Assouali
Lundi 16 Juin 2025

De l’échec des islamistes à la désillusion néolibérale
I. Un gouvernement puissant, mais sans résultats pour les citoyens

Dans le Maroc d’aujourd’hui, rester silencieux n’est plus possible. Face à la montée des inégalités, à la colère dans la rue et à un sentiment de déception générale, le gouvernement – bien qu’il détienne tous les pouvoirs – reste incapable de changer la vie quotidienne des Marocains. Ce contraste entre force politique et impuissance réelle nourrit une méfiance croissante envers l’État.

Entre ce que disent les responsables et ce que vit la population, l’écart est énorme. Le gouvernement parle de croissance économique, mais les citoyens parlent de survie. Les statistiques officielles ne reflètent plus la réalité sur le terrain. Selon plusieurs enquêtes récentes, la confiance des Marocains dans les institutions s’effondre. Ce malaise dépasse le domaine économique pour devenir une crise morale et sociale.

De plus en plus de jeunes et de professionnels qualifiés quittent le pays, faute d’opportunités. Ce n’est plus un simple choix personnel, mais une forme de rejet du système actuel. Plus de 8 000 médecins marocains travaillent à l’étranger, alors que nos hôpitaux manquent de personnel. Et chaque semaine, des jeunes risquent leur vie pour fuir le pays. Cette fuite massive reflète un modèle de développement qui oublie l’humain.

Par ailleurs, les fameuses «réformes» annoncées depuis dix ans – sur les retraites, les subventions ou la protection sociale – n’ont fait qu’aggraver la précarité. Les prix augmentent sans explication claire, et l’économie informelle devient une échappatoire pour des milliers de familles. La classe moyenne s’efface progressivement, victime du coût de la vie. Les chiffres de l’inflation sur les produits de base parlent d’eux-mêmes.

II. Un pouvoir sourd, même aux appels royaux

Les discours royaux insistent souvent sur l’importance de la justice sociale, de l’éducation, de la santé et de l’emploi. Mais le gouvernement n’arrive pas à transformer ces priorités en décisions concrètes. La couverture santé pour tous reste incomplète. L’école publique est toujours en difficulté. La réforme du système de santé avance lentement, sans vision claire. Le décalage entre les annonces royales et la réalité prouve le manque d’écoute et d’efficacité du gouvernement.

Même au niveau local, rien ne change. Les partis au pouvoir, majoritaires dans les conseils municipaux et régionaux, n’ont pas proposé d’alternatives solides. On continue de voir les mêmes pratiques : partage de postes, absence de compétences, décisions lentes… Résultat : les Marocains se sentent de plus en plus étrangers dans leur propre pays.

III. Une alternative existe : le projet social et progressiste de l’USFP

Face à ce constat, l’Union socialiste des forces populaires défend une autre voie. Un projet réaliste et proche des citoyens, fondé sur des priorités claires:

1.    Investir dans les personnes: santé, école, culture.
2.    Réformer le système fiscal pour plus de justice.
3.    Valoriser les emplois publics et l’économie productive.
4.    Mettre fin aux privilèges et à l’économie de rente.
5.    Offrir une vraie place aux jeunes et aux femmes.
6.    Construire un État social qui donne de la dignité à tous.
7.    Renforcer les processus de régionalisation et de déconcentration

Depuis son dernier congrès, le parti a relancé ses structures et impliqué de nombreux jeunes. 2025 est pour nous l’année du dialogue et de l’ouverture. Notre objectif : reconnecter la politique aux préoccupations réelles des citoyens et redonner espoir à ceux qui ont perdu confiance.

IV. Pour un vrai changement, chaque voix compte

Ce texte est un appel, non pas une plainte. Le Maroc a besoin d’un sursaut collectif. Le changement ne viendra pas d’experts ou de slogans, mais de décisions justes et courageuses. Voter n’est pas un geste banal : c’est un acte de responsabilité. L’USFP croit que les élections de 2026 et 2027 peuvent marquer un tournant. Chaque voix peut casser le cycle de l’échec et ouvrir la voie à un Maroc plus équitable.

La démocratie commence dans les urnes. Pas avec des cris, mais avec des choix clairs. Le moment est venu de dire non à l’injustice, et oui à un avenir construit par tous.

Par Mohamed Assouali
Membre de la Commission nationale d’arbitrage et d’éthique de l'USFP


Lu 230 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe


Flux RSS