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Ladite association, prenant conscience de ses objectifs et des missions qui lui sont assignées, et de la valeur historique et écologique de cet arbre ancestral, qualifie son déboisement de crime contre l’environnement, et d’acte illégal commis par les responsables censés entretenir et protéger cet héritage. La plainte déposée auprès du procureur du Roi au tribunal de première instance condamne cette agression et réclame l’ouverture d’une enquête pour définir les responsabilités et prendre des mesures à l’encontre des agresseurs de cet héritage.
La plainte se base sur le constat réalisé par l’agent judiciaire qui s’est déplacé le 14 décembre 2011 au siège de l’ensemble artisanal sur la demande de l’association plaignante. A cet effet, le procès-verbal précise clairement que les grandes et petites branches de l’arbre, objet de la plainte, ont été coupées à l’exception d’une branche toujours reliée au tronc, tout en notant que les branches coupées sont toujours sur place.
«Pas un Souiri, pas un visiteur ne possède une photo sous les branches géantes perchées sur le tronc phénoménal siégeant majestueusement au cœur de la cour considérée comme passage obligé pour les amoureux de la ville des alizés. C’est une perte à plus d’un titre. On se sent tous blessé, c’est un pan de notre mémoire collective qui disparaît» nous a confié un acteur associatif scandalisé, non sans mettre à l’index les responsables de l’ensemble artisanal et de la délégation de l’Artisanat.
Contactée par Libé, la déléguée du ministère de l’Artisanat a tenu à préciser que l’arbre n’a pas été coupé, mais déstabilisé par les travaux de réaménagement du réseau d’assainissement liquide de l’ancienne médina. L’arbre, a-t-elle ajouté, n’a pas pu résister aux secousses causées par les travaux entrepris tout près de l’ensemble artisanal. “De ce fait, précise-t-elle toujours, nous avons été surpris par la chute successive de ses branches sur les locaux de l’ensemble artisanal”. Pour elle, l’arbre centenaire souffre d’une certaine pathologie qui nécessite un traitement pour le sauver et ainsi faire repousser ses branches.
Effectivement, nous nous sommes déplacés au sein de l’ensemble, et avous rencontré quelques artisans qui ont confirmé la chute accidentelle de la première branche.
« Je travaillais dans mon atelier, lorsque j’ai ressenti une secousse accompagnée d’un énorme bruit au niveau du toit. J’ai constaté après qu’il s’agissait d’une gigantesque branche qui s’est détachée du tronc. C’était accidentel. Je crois que ce sont les travaux entrepris auparavant près de l’ensemble qui ont déstabilisé l’arbre », nous a confié un artisan sur place.
Même en admettant la chute accidentelle de la première branche, qu’a-t-on fait pour préserver le reste ? Combien de temps ont- elles des pris les autres branches avant de craquer? Ont-elles vraiment chuté, ou étaient-elles coupées comme le précise le constat de l’agent judiciaire, et le montrent clairement certaines photos? Représentaient-elles un danger pour la sécurité des bâtiments de l’ensemble artisanal? A-t-on fait appel aux services compétents, les eaux et forêts par exemple, pour apporter le soutien technique en pareil cas en vue de préserver ce monument particulier? Quelles sont les causes réelles de cette prétendue pathologie ? S’agit- il vraiment d’un acte intentionnel comme l’avancent certaines rumeurs?
Des questions qui s’imposent, dans un climat tendu susceptible de provoquer des protestations de la part des différentes composantes d’une ville indignée par cette perte qui vient alimenter le lot de médiocrités au niveau de sa gouvernance en général, et de la protection de l’environnement en particulier. L’âge de l’arbre en question dépasse deux siècles. Sa physionomie était assez spéciale, car son gigantesque tronc avait la forme d’un iceberg dont la plus grande partie était dissimilée au-dessous de la surface, tandis que ses branches phénoménales cohabitaient harmonieusement, embrassaient l’espace et tendaient vers la grande place de l’ensemble artisanal.
Essaouira qui recèle un patrimoine écologique, ne cesse donc de cumuler les crimes écologiques que nous avons condamnés à maintes reprises: l’avancée des dunes dont la fixation avait nécessité un travail de longue haleine de 1912 jusqu’au début des années 80; la catastrophe qui a ravagé plusieurs kilomètres de forêt, dans une zone humide répertoriée RAMSAR et de nombreuses espèces de la flore et de la faune, suite au déversement des eaux usées provenant de la station d’épuration faute de réalisation des travaux d’installation de l’émissaire reliant la station à la mer, entre autres.
La polémique va bon train, une compagne de solidarité a été lancée par différents acteurs associatifs, alors que la justice s’est saisie du dossier.