Ce que les jeunes de gauche veulent


Par Mounir BENSALAH
Mercredi 18 Mars 2009

Ce que les jeunes de gauche veulent
L’espace de Casablanca de dialogue de gauche et Action jeunesse ont organisé les 7 et 8 Mars 2009 le premier « forum de dialogue des jeunes de gauche ». Rassemblant sur le même lieu plus de 150 jeunes, de divers partis, associations, organisations, … pour débattre en toute
transparence et respect sur les questions brûlantes qui les concernent. Quatre plates-formes étaient proposées au débats : Jeunes et action associative, jeunes et action politique, jeunes et mouvance estudiantine et jeunes et représentations culturelles.
Fidèles à leur doctrine idéologique, les jeunes ont parlé en toute franchise, sans tabous, avec audace de leurs préoccupations. 150 jeunes de diverses formations politiques, associatives et estudiantines de gauche, deux jours, quatre ateliers, … c’est le tableau dressé à Mohammadia le week-end dernier.
Action politique : Les participants sont longuement revenus sur la responsabilité de l’Etat quant à la situation ( économique, culturelle, politique et social ) de la jeunesse et sur la situation politique morose du pays.
L’abstention massive, surtout au milieu des jeunes, n’est que le reflet du refus de l’Etat de traduire son nouveau langage par des actions palpables pour la jeunesse.   Ils demandent plus de libertés, un renforcements de leurs droits à l’éducation, à la santé, au travail, …Ces jeunes n’ont pas oublié au passage d’exiger des partis politiques de gauche de permettre une politique claire vis-à-vis des jeunes, leur permettant de s’épanouir. Ils appellent à l’instauration d’un nouveau langage de gauche, proche des espérances des population, clair et pragmatique à travers un projet d’union de la gauche marocaine.
Action associative : Comment concilier l’indépendance, le professionnalisme et la proximité des associations avec le refus de récupération politique tout en gardant communément la plate-forme commune de l’idéologie de la gauche ? Telle était la grande problématique de cet atelier.
Dans ce sens, les participants ont appelé la gauche partisane à concevoir une approche claire dans sa relation avec les associations de la société civile, tout en demandant à ces associations de s’attacher aux valeurs commune et un plan d’action commun. Ils ont aussi convenu de s’investir dans des études plus poussée de la topologie et la typologie du monde associatif, afin d’acquérir des bases réelles et scientifique d’une analyse de la relation gauche / associations.
Mouvement estudiantin : De tous les ateliers, celui relative à la problématique estudiantine a été le plus « populaire » (vu le nombre de participants) et le plus animé. D’une approche nostalgique de l’action de gauche au sein de l’université marocaine à l’emblématique UNEM, les participants ont balayé le sujet, pour le moins difficile. Ressusciter l’UNEM ? Quelle attitude adopter vis-à-vis des conseils des universités ? Devant la prolifération des écoles et instituts supérieurs et privés, faut-il renforcer la présence de la gauche en leur sein ou croire qu’ils ne font qu’amplifier le sectarisme estudiantin ? … maintes questions et peu de réponses. C’est ainsi que les participants ont convenu de donner à ce débat plus de temps et de maturité, tout en appelant les bonnes volontés à y participer et réfléchir à une structure de dialogue qui pourrait faire durer le débat.
Représentations culturelles : Sans réserve, les jeunes de gauche ont exposé leur point de vue sur l’aspect religieux, les langues, l’identité, l’art, les médias, … Quelles sont les bases philosophiques qu’adopte la gauche dans sa dialectique avec l’individu, la liberté, la participation, l’égalité et l’association ? Comment rétablir une identité tout en s’interdisant le chauvinisme et le passéisme ? Telles étaient quelques problématiques posées par les jeunes de gauche.
Les participants ont appelé à une relecture de l’histoire. Encourager, entretenir et faire interagir les cultures, les langues et les us dans leur diversité est un défi de la gauche. Cette dernière doit encourager l’émergence de culture alternative, une culture de jeune, moderne, ouverte et ancrée dans son espace tempo-géographique. La promotion de l’art, l’encouragement de la diversité linguistique et l’enracinement de la tolérance sont les principaux axes du plan d’action communément adopté par les participants.
Les participants n’ont pas oublié au passage d’exprimer leur solidarité avec les détenus de l’action estudiantine tout en appelant à adopter la vertu du dialogue. Un message particulier, à l’occasion de la journée de la femme, en guise de solidarité avec la cause féminine a été lancé contre toute forme de discrimination, d’obscurantisme et d’inégalité.
A la clôture des travaux du forum, les participants ont lancé un appel fort, traduisant le fruit de leurs conversations.
« Conscients des métamorphoses profondes que connaît le paysage politique marocains, de la crise profonde de confiance dans l’action politique, spécialement au milieu des jeunes, à cause de plusieurs accumulations, et face à la crise politique générale, y compris la crise que traverse la gauche », les participants ont mis le doigt sur ce qui leur paraît les pistes à creuser. C’est ainsi que les participants exige que l’Etat dépasse son approche, « fondée sur la patriarcat, la tutelle, le spectacle et la sélectivité », vis-à-vis de la question de la jeunesse. Ils l’ont appelé à adopter une approche qui coïncide avec leurs « ambitions sur les niveaux économique, social, politique et culturel ».
Une approche capable de leur rendre espoir en leurs « légitimes aspirations dans les domaines de l’éducation, du travail, de la santé, de liberté d’expression, … et qui s’harmonise avec toutes les formes d’expression que les jeunes choisissent sur les plans culturel, artistique et intellectuel ».
A la fin, les participants ont appelé en chœur tous les jeunes, sympathisants de gauche, militants, à continuer le débat en vue d’une fondation d’un grand mouvement de jeune de gauche.




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