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CAN 2019 : Une course contre la montre pour l’Egypte


Samedi 12 Janvier 2019

L'Egypte, désignée mardi pays hôte de la Coupe d'Afrique des nations 2019 (15 juin-13 juillet), est engagée dans une course contre-la-montre pour organiser la compétition, mais le défi ne paraît pas insurmontable pour ce poids lourd du continent, selon des experts interrogés par l'AFP.
Pour accueillir le plus grand événement sportif africain, qui regroupera pour la première fois 24 équipes - au lieu de 16 - et se déroulera en été, du 15 juin au 13 juillet, l'Egypte a été préférée à l'Afrique du Sud.
Elle remplace au pied levé le Cameroun, à qui l'organisation a été retirée par la Confédération africaine de football (CAF) en raison de retards dans sa préparation et de l'instabilité politique.
Dès l'annonce officielle mardi, le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération égyptienne de football (EFA) ont réaffirmé que le pays serait prêt, comme ils l'avaient proclamé dès le retrait du Cameroun fin novembre.
"Nous devons être prêt deux mois avant la compétition, nous avons donc trois mois", a dit à l'AFP Ossama Ismaïl, porte-parole de l'EFA.
Un comité organisateur de la compétition "va être formé", a-t-il ajouté. "Il sera composé de toutes les autorités concernées, dont le ministère des Sports, les services de sécurité, des représentants de la Fédération", a précisé M. Ismaïl.
Les détails concernant les préparatifs seront connus "dans les jours qui viennent", a-t-il assuré.
La sécurité reste l'un des principaux défis pour l'Egypte, confrontée à une sérieuse menace jihadiste --une opération armée est en cours dans le Sinaï (nord-est) et des attentats ont récemment endeuillé le pays.
Depuis la révolte de 2011, le pays a également connu des violences meurtrières dans et autour des stades dans le cadre du championnat national.
La sécurité autour des stades a été renforcée mais les autorités ont surtout interdit aux supporters d'assister aux matches locaux, après une série d'affrontements meurtriers. Cette interdiction s'est récemment assouplie.
Ce n'est pas la première fois que l'organisation d'une CAN est ré-attribuée in extremis. Fin 2014, le Maroc s'était désengagé à deux mois de l'édition de 2015, par crainte de l'épidémie d'Ebola. C'est la Guinée équatoriale qui avait alors accueilli la compétition en urgence.
Selon des experts interrogés par l'AFP, l'Egypte, mastodonte du football continental, reste une valeur sûre pour organiser un tel événement, même à échéance resserrée.
"Comparée aux autres pays africains, l'Egypte est considérée comme l'un des meilleurs en termes d'infrastructures", affirme à l'AFP Tarek Talaat, journaliste spécialiste du football africain pour le site "Yalla Kora".
Le président de la Fifa, l'Italo-Suisse Gianni Infantino, s'est lui aussi montré confiant: "je suis sûr que l'Egypte va être en mesure de mettre sur pied une très belle Coupe d'Afrique des nations. On connait le pouvoir des Egyptiens, des Africains en général, c'est un petit peu comme les Italiens, on fait tout à la dernière minute, mais tout est parfait à la fin de toute façon", a-t-il lancé en marge d'un déplacement au Bénin.
En Egypte, qui a déjà accueilli quatre CAN - la dernière en 2006, au moins huit stades sont déjà prêts à l'emploi, notamment au Caire, à Alexandrie (nord), à Ismaïlia et à Suez (nord-est).
Parmi eux, le stade international du Caire, inauguré en 1960 par le président Gamal Abdel Nasser, a connu plusieurs phases de rénovation, dont la dernière a été entamée en 2018.
Avec une capacité d'accueil de 75.000 personnes, il est présenté comme le deuxième plus grand stade de football du monde arabe, après le stade Borg al-Arab situé à Alexandrie.
Ce dernier peut accueillir 86.000 supporters, en comparaison d'autres stades dans le pays pouvant contenir entre environ 10.000 et 40.000 personnes.
Par ailleurs, le pays, qui a l'expérience du tourisme de masse, dispose d'une multitude d'hôtels, de deux aéroports internationaux, au Caire et près d'Alexandrie, et d'un réseau routier reliant les principales villes.
L'Egypte est "techniquement capable" d'organiser la CAN-2019, confirme à l'AFP James Dorsey, analyste en géopolitique du Moyen-Orient et chercheur à l'université RSIS de Singapour.
Selon lui, l'événement tombe même à un moment opportun pour un pays qui tente de revenir sur le devant de la scène et de redorer son image.
Dans un contexte de crise économique, "c'est une opportunité pour le gouvernement de proposer quelque chose qui intéresse" sa population, note l'expert.
Sur le plan international, le régime de M. Sissi reste en effet régulièrement accusé par les organisations de défense de droit de l'Homme de graves violations.
"Je ne pense pas que (la CAN) détournera les critiques du gouvernement égyptien", tempère néanmoins M. Dorsey.


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