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Brusque changement de cap concernant la SAMIR: Les solutions trop floues de madame la ministre

Mercredi 20 Juillet 2022

La Samir a perdu un grand nombre de ses compétences parties sans avoir transmis leurs connaissances et leur savoir-faire aux nouvelles générations d’ouvriers

Brusque changement de cap concernant la SAMIR: Les solutions trop floues de madame la ministre
«Les propos du ministre de la Transition énergétique et du Développement durable sur la Samir (Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage) demeurent imprécis et versent dans les généralités ». C’est ainsi qu’un des anciens cadres de cette entreprise a qualifié l’intervention de Leïla Benali lundi devant les parlementaires lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. En effet, la ministre a révélé que son département examine les scénarios possibles pour la réouverture de la raffinerie «Samir», en arrêt depuis 2015. Il s’agit, selon elle, de scénarios techniques et économiques pour trouver des solutions appropriées qui seront annoncées dès que possible tout en démentant avoir déclaré que le Maroc n'avait pas besoin de cette raffinerie, comme cela a été rapporté par certains médias auparavant. « Il s’agit bien d’un dossier d'investissement qui doit être traité de manière raisonnable, avec la nécessité de formuler une vision claire concernant sa gestion et la prise en compte de l'intérêt de l'Etat marocain en tant qu'investisseur potentiel », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter que ce dossier « se caractérise par une complexité sans précédent du fait de l'accumulation de problèmes entre l'investisseur et l'Etat marocain durant plus de vingt ans, ce qui a entraîné la suspension de la raffinerie et le renvoi du dossier devant la justice». Pour notre interlocuteur, cette sortie de la ministre entreverrait probablement une entente prochaine à l’amiable entre les parties en conflit puisque Leïla Benali a toujours refusé d’évoquer ce dossier sous prétexte qu’il est entre les mains de l’arbitrage international. Notre interlocuteur reste également perplexe concernant les scénarios envisagés. « La ministre n’a rien indiqué et n’a même pas fait allusion à quelconque piste à suivre. Pourtant, il estime qu’il y a trois pistes à envisager : stockage, raffinage ou création d’une unité de production pétrochimique.« La première piste demeure la solution la plus envisageable vu les capacités de stockage qui s’élèvent à 2 millions de m3 dont 30% peuvent être exploitées immédiatement », a-t-il noté. Et de préciser : « Nous avons déjà proposé cette solution notamment lors de la période où les prix du pétrole étaient en baisse. Mais, malheureusement, rien n’a été fait alors qu’il s’agit d’une solution qui aurait pu générer des ressources pour payer au moins les cotisations sociales ou les assurances ». Notre interlocuteur nous a rappelé, dans ce sens, que les droits d'exploitation desréservoirs de la société de raffinage Samir ont été confiés à l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), conformément à la demande du gouvernement El Othmani et après approbation du Tribunal de commerce. « Cette opération n’a pas abouti en fin de compte puisqu’il y a eu une faille juridique », nous a-t-il confié. La ministre a indiqué, de son côté, que «les bonnes pratiques internationales recommandent de relever les niveaux de stockage au moment où les prix du pétrole sont bas», tout en précisant que « le système national n'a enregistré aucune pénurie d'approvisionnement en énergie, car les besoins du marché national ont été satisfaits, sauf le cas du gaz naturel dont le problème a été résolu malgré ses prix très élevés sur le marché international». S’agissant de la deuxième piste, il nous a expliqué que ce scénario demeure le plus dur à mettre en place vu les contraintes qui entourent la question du raffinage. « Pour s’engager dans cette piste, il faut prévoir de gros budgets estimés à deux milliards de DH, des assurances et des opérations d’entretien qui peuvent prendre six mois voire plus puisque certains matériaux se trouvent dans un état de dégradation avancé. Certains estiment qu’il faut un entretien général. Il faut rappeler que l’entreprise est en arrêt depuis sept ans. D’autant plus que La Samir a perdu un grand nombre de ses compétences parties sans avoir transmis leurs connaissances et leur savoir-faire aux nouvelles générations d’ouvriers. Aujourd’hui, il n’y a plus de relève et le nombre des travailleurs est en chute libre passant de 1.200 à 500 personnes. Plusieurs ont préféré lâcher l’affaire », a-t-il souligné. Pourtant, Leïla Benali sous-estime la centralité de l'activité de raffinage exercée par la raffinerie la Samir avant qu'elle ne cesse de fonctionner en déclarant que «le Maroc n'est pas un producteur de pétrole pour que l'activité de raffinage soit un pilier de sa politique énergétique, comme cela a été indiqué dans la stratégie énergétique pour l'année 2009». Pis, ladite ministre estime que le redémarrage de l’activité du raffinage n’aura pas d’impact sur les prix des hydrocarbures sur le marché local. Elle a aussi indiqué que «les techniques de raffinage ont changé, et qu’il ne s’agit plus des mêmes processus adoptés dans les années 70» tout en ajoutant que pour que le Maroc dispose d'une raffinerie compétitive, la taille de cette installation doit être équivalente à quatre fois celle de l'actuelle raffinerie de Mohammedia. «Je ne suis pas la première à le dire. Deux de mes prédécesseurs partagent le même avis. Au risque de déplaire à certains, le Maroc n’a pas besoin d’une raffinerie de pétrole puisque le marché pétrolier est plus liquide qu’en 1970», a-t-elle lancé. Affaire à suivre.

Hassan Bentaleb

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