Berrada revisite le parcours iconoclaste de Choukri

Dans le cadre des débats de la 20ème édition du SIEL


MAP
Lundi 17 Février 2014

Berrada revisite le parcours iconoclaste de Choukri
Dix années se sont déjà écoulées depuis la disparition du romancier rebelle Mohamed Choukri, mais il reste encore et pour toujours dans les esprits, une véritable icône de la littérature underground.
Un écrivain qui a su avec beaucoup de talent, de sensibilité et surtout d’audace sans précédent, traduire dans ses récits et romans autobiographiques les frustrations d'une existence malheureuse, sans pour autant tomber dans le misérabilisme et céder à l'amertume: c'est en ces termes que le romancier et critique littéraire Mohamed Berrada évoque la mémoire de l'auteur du "Pain nu" lors d'une rencontre, organisée, samedi, au Salon international du livre de Casablanca sous le thème "Mohamed Choukri : dix années après".
Pour Mohamed Berrada, l'écrivain disparu a présenté dans son œuvre "Le pain nu" une forme inédite en matière de récit romanesque, qui a marqué longtemps après son écriture, rançon de la gloire peut-être, sa "non-écriture" puisque Mohamed Choukri, prisonnier volontaire de son passé, est devenu, après coup, peu prolifique, se taillant plutôt et malgré lui le statut d'un auteur oral.
"J'ai beau lui dire de changer de perspective et d'approfondir son expérience et s'affranchir de son passé, en vain. Mohamed Choukri se défendait de rester le porte-voix des marginaux et des exclus", a relevé l'auteur de "Vies voisines" et "Le jeu de l'oubli".
Sur sa relation avec Choukri et les correspondances épistolaires entre les deux amis romanciers, sorties dans un livre intitulé "Des roses et des cendres", Berrada a indiqué que leur première rencontre remonte à 1972. Une rencontre qui lui a permis d'apprécier la valeur de l'homme et de l'écrivain, loin des préjugés et des jugements excessifs qui circulaient à son propos. Choukri était un romancier également angoissé à telle enseigne qu'il avait dit, agonisant, à ses proches, de brûler toutes ses œuvres et ses affaires personnelles de peur qu'elles ne soient vulgairement mises en vente dans les marchés aux puces. 
Pour préserver son héritage littéraire, une Fondation portant son nom a été créée à Tanger par ses amis et admirateurs et ce, pour entretenir sa mémoire et réaliser des rééditions et des traductions de ses œuvres.


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