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Bale officiellement au Real Madrid

Pendant la crise, les folles emplettes continuent

Mardi 3 Septembre 2013

Bale officiellement au Real Madrid
Entre 91 et 99 millions d'euros pour le Gallois Gareth Bale selon la presse: la folle dépense du Real Madrid pour un joueur peu expérimenté peut laisser perplexe dans un contexte de crise économique et de fair-play financier imposé aux clubs de football. Elle répond pourtant à une logique de survie pour le géant espagnol.
"La stratégie du Real, club le plus puissant et le plus valorisé au monde, c'est de vendre du rêve", décrypte Lionel Maltese, spécialiste en marketing.
"Quand votre principale adversaire (le FC Barcelone, ndlr) fait signer (le Brésilien) Neymar (pour 57 ME), quand le PSG et Monaco se mettent sur le même créneau de marchands de rêve, quand il y a des rumeurs de départ de (Cristiano) Ronaldo, votre meilleur joueur, il faut assurer derrière pour rester le meilleur vendeur de rêve", poursuit Maltese, professeur à la Kedge Business School de Marseille.
Pour parvenir à ses fins, le club le plus titré en Coupes européennes (9 Ligues des champions, deux Coupes de l'UEFA), a toujours été prêt à toutes les folies. "Lorsque Zinédine Zidane a signé au Real pour un record (à l'époque) de 75 ME en 2000, il s'était ému auprès du président Florentino Perez du montant d'un transfert qu'il jugeait quasi indécent", raconte Didier Primault, économiste au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges où il dispense des cours à l'ancien N.10 français. "Perez lui avait alors répondu que le Real aurait été prêt, si besoin, à payer beaucoup plus pour l'arracher à la Juve."
Vexé par la bataille perdue sur Neymar, Cavani (finalement parti au PSG pour 64 ME) et Falcao (transféré à Monaco pour 60 ME), fragilisé par les velléités de départ de Ronaldo, incapable de présenter à ses socios le moindre transfert d'un joueur de renom, confronté à un club vendeur (Tottenham) extrêmement bien géré et maître de la surenchère, à des agents surpuissants, le Real aurait donc mis le paquet sur Bale comme on montre ses muscles. "C'est une manière de dire, +on reste les patrons+", juge Maltese.
Quitte à surpayer un joueur jeune, sans beaucoup d'expérience et issu d'une équipe nationale faible. "Bale, ce n'est ni Messi ni Ronaldo, ce n'est pas non plus Beckham qui permet d'envisager une économie parallèle", renchérit Didier Primault. "On peut donc s'étonner de les voir mettre une somme pareille sur un tel joueur dans le contexte du fair-play financier et de la crise. Il y a sans doute, c'est vrai, un peu de démonstration de force."
Un coup dénoncé d'ailleurs comme tel par les rivaux du FC Barcelone, dont l'entraîneur Gerardo Martino a qualifié le transfert de Bale de "quasi manque de respect pour le reste du monde".
Mais cet achat indécent, dans une Espagne plombée par la crise, est aussi un vrai pari sur l'avenir. Bale n'est pas Beckham mais possède peut-être, aux yeux des stratèges merengue, un potentiel de nouveau Spice Boy. "Il est beau gosse, il n'est pas marqué par un club et reste à façonner. Pour le marketing, c'est un atout. A Madrid, ce n'est pas le joueur qui fait le club mais le club qui fait le joueur", reprend Lionel Maltese. "On est dans un cycle où le duel Messi/Ronaldo touche à sa fin. Comme Nadal/Federer. Il s'agit pour le Real de provoquer le renouveau."
D'autant plus que le Real, tout endetté qu'il soit, n'est pas réellement menacé par les principes du fair-play financier. Sa dette, estimée à 500 millions d'euros, est ancienne et ne sera pas prise en compte au moment où, dès 2014, l'UEFA imposera des sanctions aux clubs coupables de s'être endettés pour plus de 45 millions d'euros sur les trois dernières années. "Le Real peut éponger sa dette sur un gros coup avec un sponsor. Et un transfert, ça ne s'amortit pas sur une année", explique Lionel Maltese. "Ils ne prennent pas beaucoup de risques. Ce joueur a tout de même une valeur, même si elle n'est pas de 100 ME. Si ça ne marche pas, et bien ils revendent."

AFP

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