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Il a émerveillé le public
français, notamment breton. Dans l’un de ses concerts, le public réclamait sa montée sur scène, une heure avant que prévu. «Je suis un Marocain amazigh qui porte un message universel. C’est une mission que je dois assumer». Amnay reste pourtant inconnu chez lui. L’audiovisuel marocain, notamment son volet officiel, est certainement responsable de cette situation. Entretien.
Libé : Tarwa N’idurar est votre dernier album. Qu’en est-il des nouveautés?
Amnay : D’habitude je n’ai pas de temps précis pour la création. Il m’arrive parfois d’écrire un poème ou de composer de la musique. Parfois je fais les deux, en même temps, sans considérer cela comme un travail pour la composition de titres qui vont être dans mon prochain album. C’est une passion, une satisfaction de mes désirs d’abord.
Il arrive parfois que je me retrouve de nouveau avec mes écrits, en train de choisir et peaufiner mes propres chansons. Ainsi en revenant à mes albums, on trouve une richesse au niveau des styles, entre traditionnel et moderne.
Cela aussi n’est pas venu par hasard, car, j’ai appris à jouer de la musique tout seul et à l’oreille, ce qui fait que je suis toujours à la recherche d’autres horizons. Je peux confirmer que ce dernier album est très riche musicalement, d’abord, au niveau des instruments et des styles «bleus, rock, classique, et amazigh » et au niveau des textes, le titre de l’album «Mountain’s Children» donne déjà une première impression sur les thèmes des chansons.
Quels sont les thèmes que vous avez abordés ?
Comme le souligne déjà son titre, l’album est un hommage aux enfants des montagnes. J’ai essayé de confirmer mon engagement artistique et de chanter la vie des gens et inévitablement la mienne, de chanter à voix haute tout ce que les gens pensent tout bas, de dévoiler les souffrances des montagnards, et de faire entendre leurs cris … car la beauté des paysages et le soleil ne suffisent pas toujours pour vivre bien et dignement.
Quand je me souviens des enfants d’Anfgou, ceux qui ont quitté la vie sous la neige, je me sens coupable si j’adhère à la négligence de cette population éprise de justice sociale.
Vous avez effectué récemment une tournée en France. Comment le public là-bas réagit-il à la chanson amazighe ?
Ma tournée en France, plus particulièrement dans la région bretonne était une très belle expérience. Il faut dire que dès mes premiers pas sur le sol breton, je me suis senti chez moi. Cette population est très particulière, chaleureuse et accueillante. Les Bretons, sont des Amazighs français... Et pendant tous mes concerts, il y avait une ambiance très particulière. C’est vrai que les gens ne comprennent pas mes textes, mais ils étaient prêts à tout comprendre à travers mes discours et ma musique. Mon deuxième concert à Saint-Brieuc a commencé avant l’heure, suite à la volonté du public et a fini également très tard que prévu.
Quels sont les problèmes que rencontrent les chanteurs amazighs en général ?
C’est vrai qu’on trace sûrement notre chemin pour mieux faire connaître notre musique, et de transmettre le message amazigh à tous les Marocains, et au monde entier, mais il faut savoir que la plupart des artistes amazighs sont des auto-producteurs. Cela veut dire autonomes, ce qui fait qu’on redouble d’efforts pour se tailler une place sur les scènes nationale et internationale, sans oublier que l’audiovisuel officiel ne maîtrise que la négligence de tout ce qui est amazigh et engagé. Sinon, ce ne sont que des sorties médiatiques rares.
Chanter dans différentes langues vous parait-il nécessaire aujourd’hui?
C’est très important de chanter dans diverses langues. C’est ce que j’ai essayé de faire. «Fidele», la 5ème chanson de l’album est chantée en français. C’est ma première expérience d’écrire dans une autre langue que l’amazigh. Je mesure l’importance de faire une chose pareille, surtout pour un chanteur engagé qui porte un message universel. Personnellement, je ne me suis jamais considéré comme quelqu’un de limité d’appartenance et d’identité. Je suis un citoyen du monde et j’essaye de contribuer grâce à ma chanson au changement de tout ce qui ne va pas là où je suis, et le fait de le transmettre au grand public fait partie de mon engagement. Chanter dans diverses langues reste une voie qui me paraît incontournable pour refléter cette tendance.
français, notamment breton. Dans l’un de ses concerts, le public réclamait sa montée sur scène, une heure avant que prévu. «Je suis un Marocain amazigh qui porte un message universel. C’est une mission que je dois assumer». Amnay reste pourtant inconnu chez lui. L’audiovisuel marocain, notamment son volet officiel, est certainement responsable de cette situation. Entretien.
Libé : Tarwa N’idurar est votre dernier album. Qu’en est-il des nouveautés?
Amnay : D’habitude je n’ai pas de temps précis pour la création. Il m’arrive parfois d’écrire un poème ou de composer de la musique. Parfois je fais les deux, en même temps, sans considérer cela comme un travail pour la composition de titres qui vont être dans mon prochain album. C’est une passion, une satisfaction de mes désirs d’abord.
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Vous avez effectué récemment une tournée en France. Comment le public là-bas réagit-il à la chanson amazighe ?
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Quels sont les problèmes que rencontrent les chanteurs amazighs en général ?
C’est vrai qu’on trace sûrement notre chemin pour mieux faire connaître notre musique, et de transmettre le message amazigh à tous les Marocains, et au monde entier, mais il faut savoir que la plupart des artistes amazighs sont des auto-producteurs. Cela veut dire autonomes, ce qui fait qu’on redouble d’efforts pour se tailler une place sur les scènes nationale et internationale, sans oublier que l’audiovisuel officiel ne maîtrise que la négligence de tout ce qui est amazigh et engagé. Sinon, ce ne sont que des sorties médiatiques rares.
Chanter dans différentes langues vous parait-il nécessaire aujourd’hui?
C’est très important de chanter dans diverses langues. C’est ce que j’ai essayé de faire. «Fidele», la 5ème chanson de l’album est chantée en français. C’est ma première expérience d’écrire dans une autre langue que l’amazigh. Je mesure l’importance de faire une chose pareille, surtout pour un chanteur engagé qui porte un message universel. Personnellement, je ne me suis jamais considéré comme quelqu’un de limité d’appartenance et d’identité. Je suis un citoyen du monde et j’essaye de contribuer grâce à ma chanson au changement de tout ce qui ne va pas là où je suis, et le fait de le transmettre au grand public fait partie de mon engagement. Chanter dans diverses langues reste une voie qui me paraît incontournable pour refléter cette tendance.