L’artiste populaire Abdelaziz Stati a donné, dimanche soir à Fès, la preuve que les artistes marocains pouvaient remplir leur mission de médiateurs interculturels. En soirée de clôture du festival international de la culture amazigh à Fès, Stati connu pour ses chansons populaires dialectales, a surpris son public à la monumentale place de Bab Lmakina, par son interprétation de chansons amazighes, des grands artistes de l’Atlas. Avec un accent qui n’a rien à envier aux amazighophones, il a donné une leçon magistrale sur la personnalité marocaine plurielle. «Nous sommes pareils, amazighophones et arabophones, car nous sommes toutes et tous des Marocains fiers de leur personnalité multidimensionnelle », dit le chanteur populaire. Par ailleurs, il n’a pas omis d’enchanter la foule par ses célèbres « visa et passeport » et « l’babour »… une véritable liesse. Pour tout ce grand effort déployé par l’artiste, le directeur de ce rendez-vous mémorable de la musique amazighe, Moha Naji lui a décerné le trophée du festival. Un hommage rendu aux acteurs culturels faisant preuve de cette multiple facette qu’est la marocanité.
Et dans la même optique, la troupe espagnole « Tablao » de la Catalogne qui a interprété un cocktail de chants et rythmes puisés dans le registre du Flmaenco, ont aussi fait dans l’inter-culturalité. En compagnie d’une troupe marocaine de Hmadcha, le groupe espagnol a interprété des morceaux alliant Nass El Ghiwan et des chants andalous (espagnols).
Auparavant, l’un des «Imdyazen» (poètes) de l’Atlas a exécuté, le temps d’une tamawayt, des airs d’amour, de brassage, d’amitié, de fraternité. Une voix limpide et en toute spontanéité. A l’instar des poètes « naturels », El Baz a eu droit, à maintes reprises lors de cette manifestation, à un stand ovation mérité.