A quel jeu joue Netanyahou ?

Décidément Netanyahou se perd en conjectures ! Un jour, il se dit opposé à la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, un autre jour, il affirme oui, mais à condition !
Sous la pression des Américains et des Européens, le Premier ministre israélien semble céder. Cependant, il impose son diktat. Les Palestiniens doivent accepter l’Etat juif d’Israël. Pas seulement ! La question des réfugiés palestiniens devra être réglée dans ce qui sera l’Etat palestinien et non dans Israël.
Voilà comment Benymine Netanyahou veut se débarrasser du problème palestinien et éviter de se trouver devant une évidence, celle de septembre prochain lorsque l’Assemblée générale des Nations unies prononcera à la majorité la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Ce jour-là, non seulement Israël sera dans l’embarras, mais également ses fervents supporters comme les Etats-Unis. Certains pays européens seront dans une situation gênante vis-à-vis des alliés et amis arabes sans parler de la rue arabe à laquelle les Américains veulent plaire.
En fait, ce n’est qu’un nouveau tour de passe-passe des gouvernants israéliens pour gruger le monde. Ils voudraient bien faire un effort imposé, mais à leurs conditions.
Or, Benyamine Netanyhou et ses acolytes ont assez abusé de la «bienveillance» de leurs alliés les plus irréductibles qui se trouvent aujourd’hui confrontés à un dilemme cornélien.
L’espace de manœuvre des Israéliens se réduit de plus en plus et aucun subterfuge ne pourra tenir longtemps.
En fait, les membres du gouvernement israélien se partagent les rôles. Alors que les uns semblent jouer les colombes et se montrer conciliants, d’autres…, c’est le cas du ministre des Affaires étrangères dont on connaît le passé douteux quand il était en Union soviétique, se montrent plus intransigeants. En agissant ainsi, ils mènent par le bout du nez tous les intervenants américains et européens dans l’affaire israélo-palestinienne.
Pendant que certains émissaires pensent avoir réussi à mener à la raison leurs interlocuteurs israéliens, ce n’est en fait qu’une victoire à la Pyrrhus. En somme des succès sans grande valeur !
Les Israéliens pensent gagner du temps et arriver à leur fin sans coup férir. Ils veulent le beurre et l’argent du beurre. Ils veulent la reconnaissance de l’Etat juif israélien, Jérusalem comme capitale réunifiée de l’Etat juif, pas de retour des réfugiés palestiniens de 1948 et 1967, pas de réconciliation inter-palestinienne, donc entre les Palestiniens de Ramallah et ceux de Gaza.
Autant d’exigences pour enfin reconnaître un pseudo-Etat palestinien !
A condition cependant que les Palestiniens n’aillent pas devant l’Assemblée générale des Nations unies !
Si Tel Aviv et ses soutiens américains et autres européens pensent que les Palestiniens d’abord et les Arabes ensuite vont accepter ces contraintes, c’est manquer de discernement, de réalisme.
Nous avons maintes fois répété ici même que le monde est en train d’évoluer et pas dans le sens que le voudraient les Israéliens, ni leurs alliés américains et européens. Le réveil risque d’être dur pour les uns et les autres.
Le problème israélo-palestinien ne pourra trouver une solution équitable que si les Israéliens abandonnent une fois pour toutes leur rêve du Grand Israël juif avec capitale, Jérusalem réunifiée. C’est une utopie, c’est une vue de l’esprit!