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Hier s'affichant proche d'Emmanuel Macron et pro-européen, l'ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis, dont le parti fait figure de favori des législatives, se revendique désormais "trumpiste et pacifiste", refusant toute aide militaire à l'Ukraine.
Quand ce milliardaire était aux manettes entre 2017 et 2021, il était certes contre le Pacte vert ou la politique d'asile de l'UE, mais il restait un membre loyal des Ving-Sept. Aujourd'hui, il a rejoint le camp des souverainistes.
L'an dernier, l'ancien communiste d'origine slovaque a co-fondé avec le Hongrois Viktor Orban le groupe parlementaire "Patriotes pour l'Europe", qui accueille des mouvements d'extrême droite, dont le Rassemblement national français.
Multiples casquettes
Ce revirement remonte à sa défaite aux dernières législatives et à la présidentielle, qu'il attribue au "dénigrement" dont il a fait l'objet, et auquel les institutions européennes auraient participé.
Car les accusations de malversations le concernant sont tenaces. Depuis son entrée tardive en politique en 2011, ses adversaires lui reprochent de confondre les intérêts de la République tchèque avec ceux de son groupe chimique et alimentaire.
Selon le magazine Forbes, il est à la tête de la septième fortune du pays, avec 3,9 milliards de dollars engrangés grâce à l'entreprise de production d'engrais Agrofert, créée en 1993 et devenue un important employeur privé.
Il n'a pas apprécié "l'ingérence" du Parlement de Strasbourg qui a voté en 2021 une résolution réclamant une loi pour éviter que des fonds communautaires ne lui profitent.
La Commission a ensuite acté, dans un rapport, que sa double casquette avait compromis un "exercice impartial et objectif de ses fonctions".
Des manifestations massives ont eu lieu pendant son mandat et des poursuites judiciaires ont été lancées par le parquet.
Il est soupçonné d'avoir contribué à sortir de son conglomérat sa ferme, le "Nid de cigogne", pour qu'elle puisse bénéficier d'une subvention de l'UE de deux millions d'euros, destinée aux petites entreprises.
Il a toujours nié les allégations, dénonçant "une campagne de diffamation" aux motivations politiques.
Villa sur la Côte d'Azur
Par ailleurs, la justice française a ouvert en 2022 une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, concernant les conditions d'acquisition, via des sociétés offshores, d'un château pour 5 millions d'euros sur la Côte d'Azur.
L'enquête est toujours en cours, selon une source judiciaire interrogée par l'AFP.
Andrej Babis est parfaitement francophone. Il a été scolarisé en Suisse et à Paris, où son père était diplomate, avant de vivre au Maroc après son diplôme d'économie.
Il affirme avoir bâti sa fortune à la force du poignet: "Je travaille depuis l'âge de 15 ans. J'ai livré du lait, déchargé des colis à la gare, fait de la décoration".
Il avait aussi réussi à se constituer un empire médiatique avant d'être contraint de vendre ses participations dans plusieurs titres dont le deuxième quotidien, DNES.
Alors à la tête du ministère des Finances, il avait été mis en cause en 2017 après la fuite d'enregistrements prouvant qu'il avait exercé des pressions sur les journalistes, et il avait été poussé à la démission.
Outre ces déboires, Andrej Babis doit aussi batailler avec son passé sous la dictature communiste. S'il a regretté de n'avoir "pas été aussi courageux que Vaclav Havel" - le célèbre opposant devenu chef d'Etat - et d'avoir adhéré au parti unique, il dément obstinément en avoir été un agent.
Né à Bratislava le 2 septembre 1954, Andrej Babis avait choisi la nationalité tchèque après la Révolution de Velours qui avait renversé le régime totalitaire en 1989, suivie de la division de la Tchécoslovaquie en deux.
Divorcé, il est père de quatre enfants issus de deux mariages.
Selon le magazine Forbes, Babis est à la tête de la septième fortune du pays, avec 3,9 milliards de dollars engrangés grâce à l'entreprise de production d'engrais Agrofert, créée en 1993 et devenue un important employeur privéLe fondateur septuagénaire du mouvement fourre-tout Action des citoyens mécontents (ANO, "Oui" en tchèque) espère prendre sa revanche les 3 et 4 octobre, après quatre années dans l'opposition.
Quand ce milliardaire était aux manettes entre 2017 et 2021, il était certes contre le Pacte vert ou la politique d'asile de l'UE, mais il restait un membre loyal des Ving-Sept. Aujourd'hui, il a rejoint le camp des souverainistes.
L'an dernier, l'ancien communiste d'origine slovaque a co-fondé avec le Hongrois Viktor Orban le groupe parlementaire "Patriotes pour l'Europe", qui accueille des mouvements d'extrême droite, dont le Rassemblement national français.
Multiples casquettes
Ce revirement remonte à sa défaite aux dernières législatives et à la présidentielle, qu'il attribue au "dénigrement" dont il a fait l'objet, et auquel les institutions européennes auraient participé.
Car les accusations de malversations le concernant sont tenaces. Depuis son entrée tardive en politique en 2011, ses adversaires lui reprochent de confondre les intérêts de la République tchèque avec ceux de son groupe chimique et alimentaire.
Selon le magazine Forbes, il est à la tête de la septième fortune du pays, avec 3,9 milliards de dollars engrangés grâce à l'entreprise de production d'engrais Agrofert, créée en 1993 et devenue un important employeur privé.
Il n'a pas apprécié "l'ingérence" du Parlement de Strasbourg qui a voté en 2021 une résolution réclamant une loi pour éviter que des fonds communautaires ne lui profitent.
La Commission a ensuite acté, dans un rapport, que sa double casquette avait compromis un "exercice impartial et objectif de ses fonctions".
Des manifestations massives ont eu lieu pendant son mandat et des poursuites judiciaires ont été lancées par le parquet.
Il est soupçonné d'avoir contribué à sortir de son conglomérat sa ferme, le "Nid de cigogne", pour qu'elle puisse bénéficier d'une subvention de l'UE de deux millions d'euros, destinée aux petites entreprises.
Il a toujours nié les allégations, dénonçant "une campagne de diffamation" aux motivations politiques.
Villa sur la Côte d'Azur
Par ailleurs, la justice française a ouvert en 2022 une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, concernant les conditions d'acquisition, via des sociétés offshores, d'un château pour 5 millions d'euros sur la Côte d'Azur.
L'enquête est toujours en cours, selon une source judiciaire interrogée par l'AFP.
Andrej Babis est parfaitement francophone. Il a été scolarisé en Suisse et à Paris, où son père était diplomate, avant de vivre au Maroc après son diplôme d'économie.
Il affirme avoir bâti sa fortune à la force du poignet: "Je travaille depuis l'âge de 15 ans. J'ai livré du lait, déchargé des colis à la gare, fait de la décoration".
Il avait aussi réussi à se constituer un empire médiatique avant d'être contraint de vendre ses participations dans plusieurs titres dont le deuxième quotidien, DNES.
Alors à la tête du ministère des Finances, il avait été mis en cause en 2017 après la fuite d'enregistrements prouvant qu'il avait exercé des pressions sur les journalistes, et il avait été poussé à la démission.
Outre ces déboires, Andrej Babis doit aussi batailler avec son passé sous la dictature communiste. S'il a regretté de n'avoir "pas été aussi courageux que Vaclav Havel" - le célèbre opposant devenu chef d'Etat - et d'avoir adhéré au parti unique, il dément obstinément en avoir été un agent.
Né à Bratislava le 2 septembre 1954, Andrej Babis avait choisi la nationalité tchèque après la Révolution de Velours qui avait renversé le régime totalitaire en 1989, suivie de la division de la Tchécoslovaquie en deux.
Divorcé, il est père de quatre enfants issus de deux mariages.