
L’Argentine a trouvé son nouveau sujet de discorde nationale, et il ne s’agit ni du dollar, ni du clasico Boca-River. Depuis sa sortie le 14 août, le film "Homo Argentum", signé Mariano Cohn et Gaston Duprat avec Guillermo Francella en vedette, est devenu à la fois un triomphe au box-office et une grenade dégoupillée dans le champ politique.
Avec plus de 467.000 spectateurs en quatre jours, des files interminables devant les cinémas et des salles pleines de rires gênés, le film s’impose déjà comme l’un des succès de l’année. Mais derrière les éclats de rire, c’est un autre bruit qui monte : celui d’un pays qui, pour la énième fois, se divise sur la manière de se regarder dans le miroir.
Le concept du film est simple : 16 séquences où Francella, érigé en maître du déguisement, incarne tous les stéréotypes de “l’Argentin moyen”. Du macho lourd au politicien corrompu, du fanatique de football au bourgeois cynique, tout y passe. Un catalogue de personnages où se mêlent asado, religion, nostalgie, argent et humiliation des pauvres.
Au-delà de l'humour, «Homo Argentum» invite à réfléchir aux interstices de la société argentine. Les histoires abordent tous les sujets, du double langage et de l'opportunisme à l'idolâtrie du football et à la culture du partage, toujours avec un regard critique et humoristique. «Cela reflète ce que nous sommes, nous les Argentins : solidaires, généreux, attachés à la famille et escrocs. Je pense que beaucoup vont pouvoir s’identifier», a déclaré Francella.
Duprat lui aussi avait prévenu : c’est un montage partiel dans lequel l’ironie se révèle et on attend le moment où l’on dit “c’était une blague!”. Mais ce moment ne vient pas. Les lumières se rallument, la salle applaudit, et chacun rentre chez soi avec son petit malaise au travers de la gorge.
A ce stade, l’affaire aurait pu rester une querelle cinéphile entre amateurs de satire et gardiens du politiquement correct. Mais c’était sans compter sur le président Javier Milei, spectateur assidu - il a vu le film deux fois - et promoteur enthousiaste de la bataille culturelle.
«Ce film (les détracteurs de Milei) blesse profondément car il leur tend un miroir qui révèle tout ce qu’ils sont», a-t-il écrit, visant sans surprise ses adversaires “woke”.
Pour faire bonne mesure, il a rappelé que "Homo Argentum" n’avait pas reçu un peso d’argent public, ce qui représente une double victoire pour lui : artistique et idéologique.
En quelques jours, le film est devenu un étendard ultralibéral à tel point que Milei a organisé une projection privée avec son cabinet au complet.
Dans un pays où tout est prétexte au clivage, il n’en fallait pas plus pour que le cinéma devienne l’arme culturelle du moment.
Face à ce soutien présidentiel, l’opposition a dégainé ses critiques. Certains de ses figures culturelles se disent blessées par les propos de Francella contre le “cinéma d’auteur”, accusé de “tourner le dos au public”.
D’autres ont dénoncé l’idée d’une culture soumise aux lois du marché, en plus de la promotion d'une caricature des femmes argentines, réduites à des clichés humiliants, idiotes, manipulatrices ou “folles dangereuses”.
Dans un pays habitué à la surenchère, la controverse s’est enflammée: les uns accusant le film d’être une ode au machisme et au mépris social, les autres applaudissant une “satire courageuse” qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Certains spectateurs sortent hilares, d’autres consternés. Mais tous parlent du film, preuve qu’il a touché une corde sensible. Quant aux critiques, elles oscillent entre “chef-d’œuvre satirique” et “film apatride fait par des idiots”.
Bref, "Homo Argentum" aura réussi à mettre tout le monde d’accord sur une chose : il est très difficile de mettre les Argentins d’accord.
Avec plus de 467.000 spectateurs en quatre jours, des files interminables devant les cinémas et des salles pleines de rires gênés, le film s’impose déjà comme l’un des succès de l’année. Mais derrière les éclats de rire, c’est un autre bruit qui monte : celui d’un pays qui, pour la énième fois, se divise sur la manière de se regarder dans le miroir.
Le concept du film est simple : 16 séquences où Francella, érigé en maître du déguisement, incarne tous les stéréotypes de “l’Argentin moyen”. Du macho lourd au politicien corrompu, du fanatique de football au bourgeois cynique, tout y passe. Un catalogue de personnages où se mêlent asado, religion, nostalgie, argent et humiliation des pauvres.
Au-delà de l'humour, «Homo Argentum» invite à réfléchir aux interstices de la société argentine. Les histoires abordent tous les sujets, du double langage et de l'opportunisme à l'idolâtrie du football et à la culture du partage, toujours avec un regard critique et humoristique. «Cela reflète ce que nous sommes, nous les Argentins : solidaires, généreux, attachés à la famille et escrocs. Je pense que beaucoup vont pouvoir s’identifier», a déclaré Francella.
Duprat lui aussi avait prévenu : c’est un montage partiel dans lequel l’ironie se révèle et on attend le moment où l’on dit “c’était une blague!”. Mais ce moment ne vient pas. Les lumières se rallument, la salle applaudit, et chacun rentre chez soi avec son petit malaise au travers de la gorge.
A ce stade, l’affaire aurait pu rester une querelle cinéphile entre amateurs de satire et gardiens du politiquement correct. Mais c’était sans compter sur le président Javier Milei, spectateur assidu - il a vu le film deux fois - et promoteur enthousiaste de la bataille culturelle.
«Ce film (les détracteurs de Milei) blesse profondément car il leur tend un miroir qui révèle tout ce qu’ils sont», a-t-il écrit, visant sans surprise ses adversaires “woke”.
Pour faire bonne mesure, il a rappelé que "Homo Argentum" n’avait pas reçu un peso d’argent public, ce qui représente une double victoire pour lui : artistique et idéologique.
En quelques jours, le film est devenu un étendard ultralibéral à tel point que Milei a organisé une projection privée avec son cabinet au complet.
Dans un pays où tout est prétexte au clivage, il n’en fallait pas plus pour que le cinéma devienne l’arme culturelle du moment.
Face à ce soutien présidentiel, l’opposition a dégainé ses critiques. Certains de ses figures culturelles se disent blessées par les propos de Francella contre le “cinéma d’auteur”, accusé de “tourner le dos au public”.
D’autres ont dénoncé l’idée d’une culture soumise aux lois du marché, en plus de la promotion d'une caricature des femmes argentines, réduites à des clichés humiliants, idiotes, manipulatrices ou “folles dangereuses”.
Dans un pays habitué à la surenchère, la controverse s’est enflammée: les uns accusant le film d’être une ode au machisme et au mépris social, les autres applaudissant une “satire courageuse” qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Certains spectateurs sortent hilares, d’autres consternés. Mais tous parlent du film, preuve qu’il a touché une corde sensible. Quant aux critiques, elles oscillent entre “chef-d’œuvre satirique” et “film apatride fait par des idiots”.
Bref, "Homo Argentum" aura réussi à mettre tout le monde d’accord sur une chose : il est très difficile de mettre les Argentins d’accord.
Bouillon de culture
Congrès
La 4e édition du Congrès de la langue arabe et des industries créatives se tiendra les 14 et 15 septembre à Abou Dhabi, avec la participation de créateurs, entrepreneurs et décideurs arabes et internationaux des mondes de la culture, de la technologie et des médias.
Organisé par le Centre de la langue arabe (ALC) d’Abou Dhabi relevant du Département de la culture et du tourisme, l’événement vise à renforcer la place de la langue arabe dans les industries créatives et dans le dialogue culturel mondial, a rapporté l’agence de presse émiratie WAM.
Cette édition s’inscrit dans la continuité des éditions précédentes et ambitionne un changement dans la perception mondiale de la créativité arabe, à la hauteur de la richesse linguistique et culturelle de la région, a déclaré le président de l’ALC, Ali Bin Tamim, cité par WAM.
Le congrès mettra également à l’honneur des voix féminines de premier plan, qui débattront du rôle des femmes dans les industries créatives et dans la redéfinition du récit culturel arabe, selon les organisateurs.
Par ailleurs, des ateliers pratiques et des formations seront encadrés par des experts et professionnels du monde arabe et d’ailleurs, dans le but de renforcer les compétences créatives et techniques des jeunes talents, créateurs et développeurs de contenu.
Placée sous le thème "Réinventer la créativité arabe : innovation dans la narration et engagement du public", l’édition 2025 abordera aussi les grandes tendances du secteur culturel et créatif à l'échelle mondiale.
La 4e édition du Congrès de la langue arabe et des industries créatives se tiendra les 14 et 15 septembre à Abou Dhabi, avec la participation de créateurs, entrepreneurs et décideurs arabes et internationaux des mondes de la culture, de la technologie et des médias.
Organisé par le Centre de la langue arabe (ALC) d’Abou Dhabi relevant du Département de la culture et du tourisme, l’événement vise à renforcer la place de la langue arabe dans les industries créatives et dans le dialogue culturel mondial, a rapporté l’agence de presse émiratie WAM.
Cette édition s’inscrit dans la continuité des éditions précédentes et ambitionne un changement dans la perception mondiale de la créativité arabe, à la hauteur de la richesse linguistique et culturelle de la région, a déclaré le président de l’ALC, Ali Bin Tamim, cité par WAM.
Le congrès mettra également à l’honneur des voix féminines de premier plan, qui débattront du rôle des femmes dans les industries créatives et dans la redéfinition du récit culturel arabe, selon les organisateurs.
Par ailleurs, des ateliers pratiques et des formations seront encadrés par des experts et professionnels du monde arabe et d’ailleurs, dans le but de renforcer les compétences créatives et techniques des jeunes talents, créateurs et développeurs de contenu.
Placée sous le thème "Réinventer la créativité arabe : innovation dans la narration et engagement du public", l’édition 2025 abordera aussi les grandes tendances du secteur culturel et créatif à l'échelle mondiale.