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Muni de sa tondeuse dorée et de son peigne blanc, Mike Brown, barbier dans une banlieue modeste de Washington, combat les préjugés sur la Covid-19 auprès de sa clientèle afro-américaine, qui meurt davantage de la maladie mais se vaccine moins. A ce barbier qu’il connaît “depuis que c’est un gosse”, Kerdell Porter, postier sexagénaire, confie avoir eu ses doutes sur le vaccin. C’est un stratagème pour “tuer” des Afro-Américains, lui ont soutenu ses amis. “Je ne fais pas confiance au vaccin: la première personne que je connais qui l’a eu est tombée dans les pommes”, raconte aussi Akeem Momoh, un adolescent noir qui balaye le sol de “The Shop Hair Spa” contre un peu d’argent de poche depuis qu’il est enfant. Mike Brown ne s’étonne pas d’une telle défiance.
Comme lui, tous ses clients ont entendu parler de l’étude de Tuskegee, cette ville de l’Alabama dans laquelle des scientifiques employés par les autorités américaines ont étudié à partir des années 1930 les effets de la syphilis sur des hommes noirs, pendant 40 ans, sans leur fournir de traitement, afin d’observer l’évolution de l’infection. “Il y a une très grande prudence à cause des événements du passé”, assure Brian Ayers, un homme noir de 49 ans, en se faisant tailler la barbe. Pour Mike Brown, les discriminations subies par les Afro-Américains sont la raison de leur méfiance à l’égard du système de santé en général et de la vaccination en particulier. “Ils refusent d’aller chez le médecin jusqu’à ce que leurs bras soient sur le point de tomber”, déplore le quadragénaire aux baskets oranges, qui dit coiffer juges, éboueurs, bandits...
Les Afro-Américains, qui forment moins de la moitié de la population de Washington, représentent 75% de ses morts de la Covid-19. Des inégalités qui se transposent dans l’accès au vaccin, avec par exemple les difficultés dans certains quartiers noirs paupérisés à prendre un rendez-vous en ligne. Alors le coiffeur a cherché à mettre la confiance que lui vouent ses clients, qu’ils considèrent comme une “famille”, à profit.
Après la mort de son père d’une longue maladie, Mike Brown s’est allié à un médecin pour faire de la prévention contre le cancer du côlon et les maladies du cœur. Déjà “conseiller matrimonial et consultant mode”, il s’applique depuis le début de la pandémie à vanter entre deux coups de ciseaux les mérites des gestes barrières et des vaccins. Aux théories complotistes entendues sur les réseaux sociaux, Mike Brown renvoie statistiques, données et citations d’experts. Sur les quatre murs rouges de l’établissement, des affiches de prévention contre la Covid se mêlent désormais aux coupures de presse et à une horloge à l’effigie de Barack Obama. “Je suis fier de relayer des informations fiables à notre communauté”, se félicite-t-il. Ses efforts payent: trois de ses clients un temps vaccino-sceptiques sont depuis allés recevoir leurs doses. A force de pédagogie et, avoue-t-il, de quelques remontrances de sa femme, le facteur Kerdell Porter a décidé de lui aussi retrousser ses manches pour le vaccin: “Je n’attends plus que mon appel!”
Comme lui, tous ses clients ont entendu parler de l’étude de Tuskegee, cette ville de l’Alabama dans laquelle des scientifiques employés par les autorités américaines ont étudié à partir des années 1930 les effets de la syphilis sur des hommes noirs, pendant 40 ans, sans leur fournir de traitement, afin d’observer l’évolution de l’infection. “Il y a une très grande prudence à cause des événements du passé”, assure Brian Ayers, un homme noir de 49 ans, en se faisant tailler la barbe. Pour Mike Brown, les discriminations subies par les Afro-Américains sont la raison de leur méfiance à l’égard du système de santé en général et de la vaccination en particulier. “Ils refusent d’aller chez le médecin jusqu’à ce que leurs bras soient sur le point de tomber”, déplore le quadragénaire aux baskets oranges, qui dit coiffer juges, éboueurs, bandits...
Les Afro-Américains, qui forment moins de la moitié de la population de Washington, représentent 75% de ses morts de la Covid-19. Des inégalités qui se transposent dans l’accès au vaccin, avec par exemple les difficultés dans certains quartiers noirs paupérisés à prendre un rendez-vous en ligne. Alors le coiffeur a cherché à mettre la confiance que lui vouent ses clients, qu’ils considèrent comme une “famille”, à profit.
Après la mort de son père d’une longue maladie, Mike Brown s’est allié à un médecin pour faire de la prévention contre le cancer du côlon et les maladies du cœur. Déjà “conseiller matrimonial et consultant mode”, il s’applique depuis le début de la pandémie à vanter entre deux coups de ciseaux les mérites des gestes barrières et des vaccins. Aux théories complotistes entendues sur les réseaux sociaux, Mike Brown renvoie statistiques, données et citations d’experts. Sur les quatre murs rouges de l’établissement, des affiches de prévention contre la Covid se mêlent désormais aux coupures de presse et à une horloge à l’effigie de Barack Obama. “Je suis fier de relayer des informations fiables à notre communauté”, se félicite-t-il. Ses efforts payent: trois de ses clients un temps vaccino-sceptiques sont depuis allés recevoir leurs doses. A force de pédagogie et, avoue-t-il, de quelques remontrances de sa femme, le facteur Kerdell Porter a décidé de lui aussi retrousser ses manches pour le vaccin: “Je n’attends plus que mon appel!”