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Tuchel, une poigne de fer derrière une gestion de velours

Mercredi 31 Octobre 2018

Adepte du "happy management", entre jours de vacances supplémentaires et signes d'affection réguliers, l'entraîneur parisien Thomas Tuchel sait aussi manier le bâton si "nécessaire". Quitte à laisser sur le banc son meilleur buteur Kylian Mbappé dans une rencontre aussi importante que le "clasico" contre Marseille.
Derrière le sourire et les accolades franches, une poigne de fer quand les règles ne sont pas respectées. Presque trois mois après avoir chanté "Happy" de Pharrell Williams, dans un bizutage arrosé devant les médias et l'oeil complice de ses joueurs, pour fêter le premier titre de son mandat (victoire 4-0 au Trophée des Champions), le technicien allemand a dévoilé une nouvelle facette de sa personnalité dimanche.
L'entraîneur parisien a été contraint de se passer des services de ses tauliers Mbappé et Adrien Rabiot au coup d'envoi de son premier "clasico", pour motif "disciplinaire". L'origine de cette sanction ? Un retard manifeste à la causerie d'avant-match comptant pour la 11e journée de Ligue 1, selon plusieurs médias.
"Nous avons décidé avant le match dans l'hôtel qu'ils ne commencent pas. C'était dommage parce que je n'aime pas jouer sans Kylian (Mbappé) et Adrien (Rabiot). Mais c'était nécessaire", a-t-il expliqué après la victoire (2-0).
"C'était une décision très difficile à prendre avant un grand match comme le clasico", a-t-il ajouté, l'air peiné. "Je n'aime pas ce genre de chose. On prépare des plans depuis quelques jours et après on doit changer (au dernier moment). Aujourd'hui, je suis un peu triste de ça. Cela me préoccupe."
Ce choix fort a pourtant failli se retourner contre lui. Longtemps tenue en échec par des Marseillais accrocheurs, son équipe a réussi à faire la différence quelques minutes après l'entrée en jeu de... Mbappé. Auteur de l'ouverture du score, le meilleur buteur du championnat (10 buts) est aussi impliqué sur le second but signé Julian Draxler en fin de match.
Pourquoi avoir pris un tel risque sportif, alors que le PSG avait l'occasion d'égaler le record européen de victoires d'affilée dès le début de saison détenu par Tottenham depuis 1960-61 ? Une manière d'affirmer que l'institution PSG est plus grande que ses individualités ? "Clairement, oui", a-t-il répondu, le ton ferme et le record en poche.
Lors de son passage à Dortmund (2015-2017), Tuchel avait déjà montré qu'il n'avait aucun état d'âme à se passer de sa star de l'époque Pierre-Emerick Aubameyang, coupable en 2016 d'une escapade non autorisée à Milan qui avait fuité sur les réseaux sociaux...
Une décision bienvenue dans le compliqué vestiaire parisien ? "L'entraîneur a bien montré que le club était plus important que les individus", a salué Julian Draxler. "Il a fait ce qu'il pensait. C'est au coach de gérer ça, s'il y a des erreurs, et de juger s'il y aura des sanctions", a ajouté le capitaine Marquinhos.
Si Tuchel a annoncé qu'il allait "réfléchir" à la suite qu'il souhaite donner à ces comportements, l'affaire devrait en rester là dans un club souvent brocardé pour sa capacité à passer l'éponge facilement sur les écarts de ses stars.
L'acte audacieux de l'entraîneur allemand (45 ans) tranche en effet avec la gestion de ses prédécesseurs Unai Emery (2016-2018) et Laurent Blanc (2013-2016), critiqués par le passé pour leur manque d'autorité.
Emery a été incapable de prévenir l'épisode du "penaltygate" entre Neymar et Cavani l'an dernier, laissant des traces sur la complicité sportive entre les deux joueurs. Et Blanc, traité de "fiotte" par Serge Aurier sur le réseau social Periscope, avait fait rejouer l'ancien latéral lors du match le plus important de la saison: un quart de finale aller de Ligue des champions 2016 contre Manchester City.
Pari perdant puisque le joueur écarté, sans doute à court de rythme, avait provoqué l'égalisation des Citizens, qui élimineront le PSG à l'issue du match retour...
Les dirigeants qataris, qui ont dépensé une fortune pour s'attacher les services de Neymar et Mbappé, peuvent-ils accepter de ne pas les voir jouer en cas de nouveau dérapage ? Pour continuer d'avoir carte blanche, Tuchel sait que sa méthode devra porter ses fruits dès le 6 novembre à Naples, match crucial en Ligue des champions.


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