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Stress, confiance et communication, l'art d'être co-pilote


Vendredi 17 Janvier 2020

Stress, confiance et communication, l'art d'être co-pilote
Il est le passager de droite, celui dont on oublie parfois le nom, pourtant le co-pilote, maître de la navigation, tient un rôle primordial au sein de la voiture. Cette année sur le Dakar, sa place a pris une importance encore plus grande.
Vainqueur surprise de la huitième étape du Dakar lundi, le Français Mathieu Serradori (Century) n'a pas manqué de souligner le travail de son co-pilote Fabian Lurquin à son retour au bivouac.
"Fabian m'a gardé sur la trace toute la journée, on n'a rien raté jusqu'au bout", s'est-il félicité.
Essentielle, la fonction du co-pilote consiste à annoncer clairement --et au bon moment !-- ce qui va se présenter au pilote sur le parcours.
Pour cela, il ne se sépare jamais du road-book, un livret de plusieurs dizaines de pages avec des petits dessins qui indiquent les obstacles à venir, les changements de cap ou de terrain. Il lui faut lire, déchiffrer puis transmettre ces informations à son pilote au fur et à mesure de l'étape, le tout secoué dans un siège baquet en roulant à des allures pouvant atteindre les 200 km/h.
Mieux vaut se comprendre parfaitement et avoir une confiance totale l'un envers l'autre.
Du haut de ses treize victoires finales dans le Dakar, Stéphane Peterhansel (Mini) a connu cette année des débuts difficiles avec son binôme portugais Paulo Fiuza.
"Monsieur Dakar" devait à l'origine être associé à sa femme Andrea mais celle-ci a dû renoncer à la dernière minute pour des raisons de santé.
Un Français et un Portugais qui communiquent en anglais, cela a donné des premières étapes délicates. "Ça s'améliore un peu", a confié Peterhansel à mi-course. "Mais ça restera toujours un peu compliqué de naviguer ensemble."
Outre la barrière de la langue, le duo doit également gérer des différences de méthode. "Ce n'est pas uniquement un problème de communication, c'est aussi un problème d'annonce des notes, de précisions. Il faut se caler parfaitement, il faut ne faire qu'un avec le co-pilote, et pour l'instant, ce n'est pas tout à fait le cas".
Cette année, le Dakar a introduit une difficulté supplémentaire en distribuant le road-book aux concurrents le matin même de l'étape au lieu de la veille au soir, pour six spéciales sur douze.
"On découvre tout ce qui arrive en roulant", explique Mathieu Baumel, co-pilote français du Qatarien Nasser Al-Attiyah (Toyota), tenant du titre. "(Quand on a le roadbook la veille), je sais à peu près ce qu'on va rencontrer, à quel moment on va traverser la montagne, les dunes... On connaît la spéciale avant de partir".
Désormais, "ça rajoute un peu de stress parce qu'il faut aller chercher des points sans savoir où ils vont être positionnés", détaille-t-il. "Donc il faut savoir intégrer toutes ces infos, les redonner à son pilote tout en roulant à l'attaque, c'est ça le plus dur."
Cette nouveauté, qui modifie la "philosophie de travail" des concurrents selon lui, pourrait à l'avenir être généralisée. Fini donc le travail de recherche en amont.
"Il faut réfléchir encore plus vite", estime Mathieu Baumel. "Parce que ce travail-là, tu le fais pendant la course au moment d'expliquer (au pilote) ce que tu vois sur le road-book par rapport à ce que lui voit en réalité."
Le changement a été accueilli avec prudence par les équipes mais semble aujourd'hui faire l'unanimité.
"A l'époque où on nous a dit qu'on allait avoir le road-book le matin, je me suis dit +Mince, on perd la valeur ajoutée que je peux apporter à l'équipage comparé aux collègues+. Mais finalement c'est encore plus compliqué, donc la place du navigateur a encore pris un grade supplémentaire", estime ce travailleur de l'ombre.


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