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La persistance de la domination des centres de décision par les élites traditionnelles, conjuguée à la marginalisation des compétences émergentes issues de la classe moyenne et des acteurs de la société civile, contribue progressivement à l’érosion de la légitimité du système politique à moyen et long termes.
Le recours à des mécanismes dépassés pour le renouvellement des élites ne fait que renforcer la permanence des contestations sociales et perpétuer le fossé entre l’Etat et la société, entraînant un recul de la participation politique, l’un des principaux indicateurs d’une transition démocratique, qui se caractérise par sa nature progressive et continue.
Les recherches sociologiques et la pratique politique ont montré que l’exclusion persistante et la réduction des opportunités de participation politique aggravent la crise de confiance entre le citoyen et l’Etat. Les crises sociales récurrentes en sont une illustration concrète et une véritable expression de cette tension. L’existence d’acteurs non officiels détenant une partie des leviers décisionnels ajoute un niveau de complexité aux réformes politiques. Ces acteurs, souvent mus par des intérêts économiques et politiques particuliers, peuvent entraver les processus de réforme ou les orienter de manière à préserver leurs propres intérêts, devenant ainsi une source potentielle d’instabilité pour le pays.
Il ne faut pas non plus négliger les effets possibles des dynamiques géopolitiques extérieures, notamment en lien avec la rivalité croissante entre puissances internationales et régionales au Maroc, dans le contexte de la résolution de la question du Sahara marocain. Cette compétition pour l’influence en Afrique du Nord – et plus précisément au Sahara – s’intensifie à mesure que des acteurs comme les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël augmentent leurs investissements stratégiques, en réponse à l’émergence d’autres puissances telles que la Russie, la Chine ou encore l’Iran. Cela risque de complexifier davantage la scène politique marocaine et de générer des pressions sécuritaires et stratégiques accrues.
Le soutien international au système politique marocain, qu’il soit politique ou économique – notamment en provenance des pays occidentaux – constitue l’un des piliers du pouvoir et de l’influence du régime marocain, malgré les défis internes. Ce soutien, centré sur la stabilité et la lutte contre l’extrémisme, peut certes renforcer la capacité du système à gérer les crises, mais il ne résout pas nécessairement les causes profondes des problématiques politiques et sociales.
La force du système politique marocain réside dans l’unité et la cohésion entre l’Etat et la société. Les expériences politiques des deux dernières décennies ont montré que l’effondrement de certains régimes a souvent été causé par un élargissement du fossé entre l’Etat et la société, dû à un repli autoritaire et à l’absence d’un véritable renouvellement des élites. Ces effondrements ont également coïncidé avec le retrait du soutien des grandes puissances, qui ont cessé leur appui face à des revendications croissantes et à une intensification des rivalités entre elles.
Par Dr El Mostafa Kacimi
Professeur de science politique et de droit constitutionnel
Président de la Fondation Al Kacimi pour l’analyse politique, les études stratégiques.
Le recours à des mécanismes dépassés pour le renouvellement des élites ne fait que renforcer la permanence des contestations sociales et perpétuer le fossé entre l’Etat et la société, entraînant un recul de la participation politique, l’un des principaux indicateurs d’une transition démocratique, qui se caractérise par sa nature progressive et continue.
Les recherches sociologiques et la pratique politique ont montré que l’exclusion persistante et la réduction des opportunités de participation politique aggravent la crise de confiance entre le citoyen et l’Etat. Les crises sociales récurrentes en sont une illustration concrète et une véritable expression de cette tension. L’existence d’acteurs non officiels détenant une partie des leviers décisionnels ajoute un niveau de complexité aux réformes politiques. Ces acteurs, souvent mus par des intérêts économiques et politiques particuliers, peuvent entraver les processus de réforme ou les orienter de manière à préserver leurs propres intérêts, devenant ainsi une source potentielle d’instabilité pour le pays.
Il ne faut pas non plus négliger les effets possibles des dynamiques géopolitiques extérieures, notamment en lien avec la rivalité croissante entre puissances internationales et régionales au Maroc, dans le contexte de la résolution de la question du Sahara marocain. Cette compétition pour l’influence en Afrique du Nord – et plus précisément au Sahara – s’intensifie à mesure que des acteurs comme les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël augmentent leurs investissements stratégiques, en réponse à l’émergence d’autres puissances telles que la Russie, la Chine ou encore l’Iran. Cela risque de complexifier davantage la scène politique marocaine et de générer des pressions sécuritaires et stratégiques accrues.
Le soutien international au système politique marocain, qu’il soit politique ou économique – notamment en provenance des pays occidentaux – constitue l’un des piliers du pouvoir et de l’influence du régime marocain, malgré les défis internes. Ce soutien, centré sur la stabilité et la lutte contre l’extrémisme, peut certes renforcer la capacité du système à gérer les crises, mais il ne résout pas nécessairement les causes profondes des problématiques politiques et sociales.
La force du système politique marocain réside dans l’unité et la cohésion entre l’Etat et la société. Les expériences politiques des deux dernières décennies ont montré que l’effondrement de certains régimes a souvent été causé par un élargissement du fossé entre l’Etat et la société, dû à un repli autoritaire et à l’absence d’un véritable renouvellement des élites. Ces effondrements ont également coïncidé avec le retrait du soutien des grandes puissances, qui ont cessé leur appui face à des revendications croissantes et à une intensification des rivalités entre elles.
Par Dr El Mostafa Kacimi
Professeur de science politique et de droit constitutionnel
Président de la Fondation Al Kacimi pour l’analyse politique, les études stratégiques.