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Statu quo pour le taux directeur de Bank Al-Maghrib

La Banque Centrale juge le niveau actuel approprié


Alain Bouithy
Jeudi 26 Septembre 2019

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.
Bank Al-Maghrib a maintenu mardi son taux directeur inchangé à 2,25%, jugeant le niveau actuel approprié au regard de l’évolution récente de la conjoncture économique et des projections macro-économiques pour les huit prochains trimestres.
La décision de maintenir le taux inchangé a été annoncée à l’issue de sa troisième réunion trimestrielle de l’année, au cours de laquelle la Banque centrale a procédé à l’évaluation des prévisions à moyen terme de l’inflation, de la croissance, des comptes extérieurs, des conditions monétaires et des finances publiques, entre autres.
Au regard de la persistance de besoins importants de liquidité bancaire sur l’horizon de prévision, il a été, par ailleurs, également, décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 4% à 2%, permettant ainsi une injection permanente d’un peu plus de 11 milliards de dirhams.
Lors de cette réunion, le Conseil de Bank Al-Maghrib a noté qu’après s’être établie à 1,9% en 2018, «l’inflation a nettement ralenti, se situant à 0,2% en moyenne sur les huit premiers mois de l’année, en relation notamment avec la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils».
Ainsi, selon les prévisions de BAM, l’inflation devrait continuer à évoluer à des niveaux faibles au cours des prochains mois pour ressortir à 0,4% sur l’ensemble de l’année. Avant de s’accélérerait à 1,2% en 2020, grâce à « sa composante sousjacente qui, sous l’effet notamment de la reprise attendue de la demande intérieure, atteindrait 1,6% après 0,7% prévu en 2019 ».
S’agissant de l’évolution de la croissance nationale au premier trimestre, la Banque a relevé que les dernières données du Haut-commissariat au plan (HCP) font état de son ralentissement d’une année à l’autre de 3,5% à 2,8%.
Cette variation est «le résultat d’une diminution de 3,2% de la valeur ajoutée agricole après une hausse de 4% et d’une accélération du rythme des activités non agricoles de 3,3% à 3,8%», a expliqué BAM assurant que ces dernières devraient, selon ses prévisions, connaître une progression de leur valeur ajoutée de 3,6% en 2019 contre 2,6% en 2018.
La Banque a estimé, en outre, que la valeur ajoutée agricole reculerait de 4,7%, ramenant ainsi la croissance de l’économie nationale à 2,7% en 2019 après 3% un an auparavant. Une prévision qui tient compte de la révision à la baisse, par le Département de l’agriculture, de l’estimation de la récolte céréalière de la campagne 2018/2019 à 52 millions de quintaux, a-t-elle précisé.
Quoi qu’il en soit, BAM reste confiante quant à l’amélioration de la croissance nationale en 2020 qui devrait osciller autour de 3,8%, « avec une stabilité du rythme des activités non agricoles à 3,6% et un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 6,3%, sous l’hypothèse d’une production céréalière de 80 millions de quintaux », a-t-elle souligné.
La Banque, qui se base sur les données du HCP relatives au marché du travail, a noté que les créations nettes d’emplois entre les deuxièmes trimestres de 2018 et de 2019 se sont limitées à 7 mille postes, résultat d’une perte de 176 mille dans l’agriculture et d’une hausse de 183 mille dans les activités non agricoles, principalement les services.
«Tenant compte d’une diminution de 0,6% de la population active, le taux d’activité est revenu de 47% à 46% et le taux de chômage a reculé de 0,6 point à 8,5%», a-t-elle indiqué.
En ce qui concerne les comptes extérieurs, BAM a relevé la progression des exportations de biens de 3,3% à fin juillet et un alourdissement des importations de 3,7%, tandis que les recettes de voyage se sont renforcées de 5,8% et les transferts des MRE ont connu un recul de 1%.
Sous l’hypothèse de la concrétisation du programme de production annoncé de l’usine PSA, BAM table sur un accroissement des exportations de 3,9% pour l’ensemble de l’année qui devrait connaître une amélioration notable en 2020 ; alors que les importations ralentiraient sur l’horizon de prévision.  
La Banque table, en parallèle, sur une nette accélération de la progression des recettes de voyage à 76,3 milliards de dirhams, « puis une relative modération en 2020 (à 78,8 milliards), tandis que les transferts des MRE enregistreraient une légère augmentation cette année à 65,9 milliards de dirhams et gagneraient en vigueur l’année prochaine (à 68,3 milliards) ».
BAM, qui tient compte de rentrées de dons des pays du CCG attendues pour des montants de 2 milliards en 2019 et de 1,8 milliard en 2020, dit  s’attendre à un déficit du compte courant qui « s’atténuerait graduellement, passant de 5,5% du PIB en 2018 à 5,1% en 2019 puis à 3,6% en 2020 ».
Pour les flux d’IDE, la Banque a annoncé que les recettes avoisineraient un niveau équivalent à 3,5% du PIB sur l’horizon de prévision et que l’encours des réserves internationales nettes s’établirait à 239 milliards de dirhams à fin 2019 et à 234,3 milliards au terme de 2020.
Abordant les conditions monétaires, BAM a relevé un accroissement trimestriel du taux de change effectif réel de 0,3% au cours du deuxième trimestre. Tandis que les taux débiteurs font état d’une poursuite de la tendance baissière, avec un nouveau recul de 4 points de base globalement à 4,98% au deuxième trimestre.
S’agissant du besoin de liquidité bancaire, il « s’est creusé à 95,5 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en août et devrait s’établir à 77,6 milliards au terme de 2019 avant d’atteindre 96 milliards à fin 2020 », a-t-elle prévenu estimant que le crédit bancaire au secteur non financier devrait terminer l’année en hausse de 3,7% avant de se renforcer de 4,7% au terme de 2020.
Quant aux finances publiques, il apparait que le déficit budgétaire hors privatisations s’est accentué sur les huit premiers mois de l’année de 5,8 milliards de dirhams à 34,9 milliards, les dépenses globales ont augmenté de 5,4%, tandis que les recettes se sont renforcées de 3,4%, avec des hausses de 2,2% pour les rentrées fiscales et de 21,3% pour celles non fiscales.
Ainsi, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, qui tiennent compte de l’impact de l’accord conclu dans le cadre du dialogue social, « le déficit budgétaire hors privatisations devrait se situer, aux alentours de 4% du PIB cette année, avant de s’alléger autour de 3,8% en 2020 », a conclu BAM.


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