Sommet islamique en Egypte

Les dirigeants des pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), réunis en sommet au Caire, vont appeler à des discussions entre l'opposition syrienne et des représentants du régime "non impliqués dans la répression".
Dans leur projet de déclaration finale, que Reuters s'est procuré mardi, ils ne mentionnent pas le président Bachar Al-Assad et estiment que le gouvernement syrien porte la responsabilité principale de la poursuite des violences. Ils appellent parallèlement l'opposition syrienne, dont le principal représentant se dit désormais prêt à discuter avec le vice-président syrien Farouk Al Chara, à accélérer la formation d'un gouvernement de transition et "à se tenir prête à assumer la responsabilité politique pleine et entière jusqu'au terme du processus de changement politique voulu". "Nous condamnons fermement les effusions de sang en cours en Syrie et soulignons la responsabilité première du gouvernement syrien dans la poursuite des violences et les destructions de propriété", peut-on lire dans le projet débattu mardi par les ministres des Affaires étrangères des 56 pays membres de l'OCI. L'OCI, qui a suspendu la participation de la Syrie en août dernier, "enjoint au régime syrien de faire preuve de sagesse et appelle à un dialogue sérieux entre la Coalition nationale de la révolution syrienne, les forces d'opposition et les représentants du gouvernement syrien engagés dans une transformation politique en Syrie et qui n'ont pas été directement impliqués dans la répression, sous quelque forme que ce soit".
"Nous exprimons une grave inquiétude face à la détérioration de la situation, à l'accroissement de la fréquence des meurtres qui coûtent la vie à des milliers de civils désarmés et aux massacres commis par les autorités syriennes dans des villes et des villages", poursuit la déclaration.
On ignore si l'Iran, allié du régime syrien qui participe au sommet de l'OCI, s'associera à cette formulation sévère pour Damas.  Le sommet de l'OCI, qui se tiendra mercredi et jeudi au Caire, intervient alors que le président de la principale instance représentative de l'opposition syrienne, Moaz al Khatib, a modifié son approche d'un règlement de la crise en se disant la semaine dernière disposé à des discussions, hors de Syrie, avec des émissaires du gouvernement syrien. Lundi, il a précisé les choses en se déclarant prêt à discuter avec le vice-président Farouk Al Chara, en retrait depuis le début de la crise, en mars 2011. "Je demande au régime, s'il accepte l'idée, d'envoyer Farouk Al Chara, afin que nous puissions nous asseoir (et discuter)", a dit le président du Conseil national syrien (CNS), interrogé par la chaîne de télévision Al Arabia.
"La balle est maintenant dans le camp de l'Etat (syrien), pour qu'il accepte des négociations en vue d'un départ, avec le moins de pertes que possible", a-t-il ajouté. Ce week-end, Moaz Al Khatib s'est entretenu avec les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l'Iran, les deux principaux soutiens de Damas, en marge de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité.
De source proche de l'opposition syrienne, on précise que la Coalition nationale syrienne n'a pas été invitée à participer aux travaux du sommet de l'OCI, même si les bureaux de Khatib sont installés au Caire.