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La simulation en format réel a été établie pour sensibiliser au risque que court le port, au regard de ses infrastructures et des matières dangereuses qu’il traite.
Le scénario s’appuyait sur le fait que le port est composé de produits hautement inflammables, ce qui constituerait alors un endroit propice à l’explosion et à l’incendie. Pendant le déchargement d’un navire, une fuite de gaz de pétrole liquéfié (GPL) déclencherait un incendie qui se propagerait en direction d’un dépôt de produits chimiques hautement inflammables.
De l’alerte au regroupement de l’information jusqu’à la maîtrise totale de l’incident, la simulation a duré plus d’une quarantaine de minutes, durant lesquelles le temps semblait extrêmement long.
Bien évidemment, les objectifs de ce plan de simulation sont importants, c’est-à dire qu’il est plus que nécessaire de tester l’efficacité du plan d’urgence, ou encore la réactivité et la capacité des intervenants concernés. Il faut bien sûr entraîner et sensibiliser le personnel, mais personne ne semble avoir pris le soin d’en informer quiconque ne travaillant pas au sein du port.
Visuellement, il était complexe d’évaluer l’état de gravité de la situation durant l’exercice. La fumée rouge se dégageant de la citerne devait représenter le feu, seulement celle-ci ne semblait pas vraiment s’étendre ou diminuer, et le bruit de l’explosion fut difficilement audible. Un spectacle peu représentatif si une telle situation se produisait.
Le port de Mohammedia devait évaluer ses risques, mais il était plutôt évident que l’exercice allait se passer dans de bonnes conditions : les pompiers étaient réunis, prévenus et tous étaient à l’affût en cas de problème. Plus de 3000 litres d’eau lancés par les tuyaux, des moyens techniques poussés pour contenir le «feu», des pompiers en plein effort, des ambulanciers qui transportaient une victime faussement touchée; une mise à l’épreuve des facultés de réaction et d’intervention qui exigeait certes une forte synchronisation de la part de chaque corps d’intervenants, mais ne représentait après tout qu’un exercice dont tout fut calculé au préalable. Après avoir assisté à l’événement, il y avait toujours ce drôle de sentiment dans l’air, toutes ces pancartes environnantes indiquant «produits inflammables» ou encore «ne pas fumer » avaient caractère à paniquer quiconque se trouverait au milieu de ces grosses citernes remplies de GPL, prêtes à exploser en cas de problème.
Quand on sait que le port de Mohammedia est un port important, et que la plupart des industries chimiques et parachimiques sont localisées dans la zone Casablanca et Mohammedia (31,8% d’après un rapport du gouvernement), cela n’a en effet rien de bien sécurisant de se retrouver en pareille situation.
Cet exercice de simulation a permis à la population marocaine de se sentir rassurée: l’ANP semble pouvoir contrôler la situation en cas de panique. Mais les différents acteurs seraient-ils aussi réactifs lors d’un véritable sinistre ? Pour Nadia Laraki, directrice générale de l’ANP, le port de Mohammedia nécessite « un environnement sûr et sécurisé permettant le traitement des navires et des marchandises conformément aux standards internationaux». Ses propos doivent impérativement être appuyés par une vigilance constante de la zone.
Une réussite pour l’ANP, mais cela n’induisait pas le besoin d’en informer la population. La réalité est que tout port ou entreprise manipulant des matériaux et produits qui peuvent s’avérer dangereux devrait s’assurer de leur sécurité sans que cela ne tienne de l’exception ou n’induise l’organisation toutes les années bissextiles d’un tel événement.