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Pire, selon lui, «le code du commerce maritime n’est pas non plus refondu, alors que la concurrence de plus en plus rude des flottes de pavillon de complaisance comme ceux de Panama ou du Liberia diminue la part de Marché des opérateurs nationaux». Et pourtant, à titre d’exemple, «les armateurs privés marocains principalement les Groupes IMTC et Comarit ont réalisé en 2007-2010 des investissements de l’ordre de 5 milliards de DH pour le renouvellement et la modernisation de leur flotte», poursuit-il. Et ce, dans l’objectif de suivre le développement du secteur qui couvre plus de 95% du commerce extérieur. Mais, selon les professionnels, «la conjoncture économique défavorable au transport maritime international au niveau mondial durant les années 90 et le vieillissement de la flotte nationale en ont décidé autrement puisque l’armement marocain subit une profonde restructuration : réduction des effectifs et de la flotte principalement des compagnies maritimes publiques (Comanav et Marphocean)».
D’après le secrétaire général du CCAM, «cette restructuration ne s’accompagne guère de mesures de mise à niveau de ses entreprises qui continueront à connaître une situation déficitaire, car la libéralisation n’a inclus aucune réciprocité pour le pavillon national dans les pays dont les flottes pourraient opérer librement au Maroc». D’où l’actuelle grogne des armateurs marocains qui avaient, selon eux, tiré la sonnette d’alarme depuis bien longtemps. Leur inquiétude avait, par ailleurs, poussé le ministère de tutelle à commanditer à la hâte, en 2005, une étude stratégique et Institutionnelle pour réformer le secteur du transport maritime. Une initiative qui a donné naissance à une nouvelle politique adoptée et qui se définit en deux objectifs majeurs, à savoir «la mise en place d’un secteur du transport maritime, à faible coût, pérenne, au profit de l’économie du pays» et «la mise à niveau de la compétitivité des opérateurs marocains pour leur permettre de prospérer dans un marché compétitif». Et afin d’accompagner ses objectifs majeurs, l’Etat a lancé une série de «mesures qui ont été identifiées pour mettre à niveau le pavillon marocain et relever sa compétitivité surtout au niveau fiscal. Sans oublier la refonte du cadre législatif avec l’adoption d’un nouveau code du commerce maritime au lieu de celui en vigueur et qui datait de 1919», dixit le secrétaire général du CCAM.
Tous ces efforts déployés, sans avoir recours aux professionnels nationaux, se sont soldés par un échec lamentable. «La nouvelle politique du secteur du transport maritime n’a pas atteint ses objectifs au regard des chiffres puisque le coût du fret maritime est resté stable soit par rapport à la facture des échanges extérieurs ou par rapport au PIB», précise El Mostafa Fakhir. En un mot : «La libéralisation ne peut à elle seule assurer la compétitivité du secteur du transport maritime dominé au niveau mondial par de grands majors, l’existence d’opérateurs nationaux constitue la seule garantie pour produire la concurrence nécessaire à la baisse des taux de fret, mais encore faut-il qu’ils bénéficient des mêmes avantages comparatifs que leurs concurrents étrangers», conclut-il.
Rappelons que durant les années 70-80, sous l’impulsion de Feu S.M Hassan II, le Maroc a entrepris une politique ambitieuse de modernisation et de développement de sa flotte marchande. Il disposait à l’époque de 66 navires (vraquiers, pétroliers, chimiquiers, conteneurs, passagers, RORO) pour une capacité de port en lourd de 660.000 tonnes. C’est d’ailleurs cette politique qui avait permis de couvrir la facture du fret à hauteur de 25% et créé plus de 5000 emplois directs. Ainsi, le Maroc a pu alors se prévaloir dans les années 70 et 80, de titre de Nation maritime de par les compétences de ses ressources humaines et l’importance de sa flotte.