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Après la violente répression, lundi à Rabouni, d’un sit-in de femmes séquestrées, venues exiger la libération d’une dizaine de jeunes interpellés la veille et transférés au bagne de Dhaibia, un groupe de jeunes armés a appelé, mardi, à la vengeance contre les miliciens du Polisario en solidarité avec les femmes brutalisées lors dudit sit-in. Mercredi, un autre groupe de jeunes, appartenant au clan tribal des Rguibat Souaâd, a pris part aux tensions grandissantes en incendiant plusieurs véhicules appartenant aux services de l’ordre ou plutôt de désordre dans le camp de Smara pour dénoncer les pratiques d’esclavagisme et toute forme de traite, d’exploitation et de torture des séquestrés.
De même, une pharmacie, appartenant au fils de la prétendue ministre de l’Intérieur des séparatistes, Mariem Salek Hamada, a été elle aussi incendiée. Le ciblage de cette pharmacie entièrement saccagée s’explique non seulement par le fait qu’elle a été montée grâce aux détournements des aides médicales internationales, destinées aux populations séquestrées, mais également parce que son propriétaire est soupçonné d'être un agent des services algériens, qui l'auraient utilisé pour liquider, par injections létales et autres produits douteux, certains détenus dans les bagnes de Dhaibia et de Rachid, sous prétexte de leur administrer des soins.
Pour le politologue marocain, Mohamed Benhamou, la situation dans les camps de Tindouf est actuellement explosive. Dans une publication sur Twitter, l'expert a révélé des informations faisant état des intentions des autorités algériennes de recourir à des «exécutions physiques» à la fois au sein des camps de la honte et parmi les opposants, dans le but de semer la terreur et de «faire porter la responsabilité au Maroc» afin de reprendre le contrôle de la situation.
«Les camps de Tindouf sont en proie à des troubles majeurs, et le chaos règne à Rabouni. Les séquestrés se sont rendu compte de l'illusion de la séparation et des mensonges véhiculés par les mythes de la victoire. De nombreux individus rêvent désormais d'une migration massive vers leur patrie, le Maroc. Selon des sources, il existe des possibilités que l'Algérie envisage d'éliminer physiquement les dirigeants du Polisario, qu'ils soient favorables à l'Algérie ou membres de l'opposition, et de faire peser ces crimes sur le Maroc», lit-on dans le tweet du politologue.
Pour plusieurs spécialistes, les cas d'escalade de la tension et de ras-le-bol des séquestrés dans les camps de la honte augurent d'un imminent effondrement du Polisario, surtout que l’entité fantoche n’arrive plus à maintenir sa prétendue autorité dans ces camps qui connaissent la fuite de centaines de personnes vers le nord de la Mauritanie dont la plupart en sont originaires.
Les observateurs qui suivent l’évolution de la situation confirment que l'état de rébellion, d’insurrection et de tension que connaissent les camps de Tindouf depuis des semaines, a mis en évidence les carences du Polisario qui peut s'effondrer à tout moment malgré le grand soutien que lui apporte le régime politico-militaire algérien. Selon eux, le Polisario vit ces jours-ci des conditions internes difficiles, en plus des multiples revers qu’il subit sur le plan international, suite aux nombreuses percées diplomatiques du Maroc, traduites par un large soutien de la communauté internationale à l’initiative d'autonomie.
Mahjoub Salek, membre fondateur de l’entité séparatiste, emprisonné et torturé pour avoir exprimé son opposition à la bande polisarienne et actuellement exilé en Espagne, a indiqué, dans un message adressé aux séquestrés vivant sous le joug des généraux algériens, que «le Polisario est en voie d'extinction à cause d'une direction corrompue, injuste et tribale, et parce qu’il a démontré concrètement qu'il n'est rien d’autre qu'une marionnette entre les mains de l'Algérie qui rêve de dominer la région nord-africaine en s’en prenant au Maroc qu’elle cherche par tous les moyens à affaiblir».
Mahjoub Salek, également fondateur du premier mouvement d’opposition au Polisario de l’intérieur des camps, a précisé que «le Maroc est désormais le pays qui a le plus de poids en Afrique du Nord et qu'il ne peut en aucun cas être comparé à l'Algérie». Se référant aux succès de la diplomatie marocaine à propos du conflit artificiel autour du Sahara marocain, Mahjoub Salek a tenu à rappeler que «le Maroc, fort de ses acquis, ne peut accepter une solution autre que le plan d’autonomie sous sa pleine souveraineté».
L'ancien membre de la direction de l’entité séparatiste a, dans ce sens, appelé les séquestrés de Tindouf à répudier les pantins du Polisario, à créer un comité indépendant de l'Algérie et du gang de Rabouni et à cesser d’être une marionnette entre les mains des officiers algériens. En connaisseur de la situation dans la sous-région, Salek a indiqué que «par l'ouverture de dizaines de consulats arabes et africains et par la reconnaissance des Etats-Unis d'Amérique de la marocanité du Sahara, le Maroc a damé le pion à l'Algérie». Il a affirmé que «le retrait par des dizaines de pays et d'organisations internationales de leur reconnaissance de la prétendue république sahraouie illustre, par ailleurs, cette victoire».
Mahjoub Salek a également tenu l'Algérie pour responsable de la dissimulation des violations qui se produisent dans les camps de Tindouf. «Les Nations unies et les organisations internationales confirment la responsabilité de l'Etat algérien dans ce qui se passe dans les camps qui relèvent de son autorité». Il a ainsi qualifié la direction actuelle de « criminelle, autoritaire et corrompue», rejetant toute possibilité de réconciliation avec elle en raison de son manque total de crédibilité.
Ce n’est pas la première fois que d’anciens dirigeants du Polisario révèlent les abus de l’actuelle direction des pantins séparatistes dans les camps de Tindouf. En effet, des sources à l'intérieur même des camps indiquent que les violations des droits de l’Homme, les meurtres et les interpellations arbitraires sont le lot quotidien des séquestrés dans les camps de Tindouf.
Des militants des droits de l'Homme ont, par ailleurs, souligné que les camps de Tindouf constituent un parfait exemple des pratiques dégradantes et des violations des droits de l'Homme dans les zones de conflit, dont sont principalement victimes les femmes et les enfants.
À l'occasion d'une conférence, tenue récemment à Genève, les intervenants ont pointé du doigt la fébrilité de la situation des femmes et des enfants dans ces camps, qui se trouvent confrontés à la fois aux abus du Polisario et à la négligence du pays hôte, l'Algérie.
Elisa Pavon, coordinatrice de la plateforme "La libertad es su derecho", a livré un témoignage poignant sur la situation des femmes et de leurs enfants dans les camps, sur la base d'une expérience longue de 12 ans, dans le cadre d'enquêtes sur le fléau du trafic d'êtres humains.
La triste conclusion est que l'exploitation des enfants est au cœur des pratiques du Polisario qui fait régner la loi du silence en ce qui concerne leur enrôlement, a-t-elle indiqué, relevant que ces enfants sont des victimes de la propagande politique des pantins du polisario, qui les incite à la haine.
De son côté, la militante italienne Giorgia Botera a fait part de son inquiétude quant aux violations de l'intégrité physique et morale des femmes, des enfants et de l'ensemble des séquestrés dans les camps de Tindouf, dénonçant particulièrement le mariage forcé des jeunes filles et son impact sur leur état de santé. «Le monde ne peut continuer à ignorer ces faits», a-t-elle conclu, appelant à «enclencher les mécanismes méditerranéens pour mettre un terme à ces violations».
Mehdi Ouassat