Rabat et Madrid reprendront langue en février

Tant de questions à débattre dans un contexte particulier


Mourad Tabet
Mardi 5 Janvier 2021

La réunion de haut niveau entre les gouvernements espagnol et marocain se tiendra en février prochain. C’est la ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González Laya, qui a annoncé lundi cette information, tout en affirmant qu’elle s’est entretenue avec son homologue marocain, Nasser Bourita, en vue de préparer cette réunion. Lors d’un entretien sur Canal Sur Radio, la ministre espagnole a assuré que les relations avec le Maroc sont parfaitement normales, soulignant que l’entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères a porté sur les relations bilatérales entre les Royaumes du Maroc et d’Espagne, sur des questions régionales relatives à la Méditerranée, au Sahel et au Proche-Orient, ainsi que sur d’autres thèmes relatifs à l’Union européenne et au voisinage sud de l’Europe. Il convient de rappeler que le sommet entre les deux gouvernements prévu mi-décembre a été reporté à une date ultérieure. «L'Espagne et le Maroc ont constaté que la situation épidémiologique actuelle ne permet pas de tenir la réunion de haut niveau à la date prévue avec les garanties de sécurité sanitaire jugées appropriées par les deux délégations», indique-t-on dans un communiqué conjoint, soulignant que les deux pays ont convenu de la reporter au mois de février 2021 «de telle manière à ce qu’elle puisse se dérouler avec fluidité, en intégrant les formats habituels qui sont propres à une réunion de cette envergure». Dans l’entretien accordé lundi dernier à Canal Sur Radio, la ministre des Affaires étrangères espagnole a insisté encore une fois sur le fait que le report de la réunion de haut niveau avec le Maroc en décembre dernier était strictement dû à la pandémie. Arancha González Laya répond ainsi à ceux qui estiment que ce report n’est pas dû à la pandémie, mais plutôt à d’autres raisons que la ministre a préféré passer sous silence. Selon la revue Altayar, le report pourrait être dû au mécontentement du Maroc des attitudes hostiles et des propos irresponsables de Unidas Podemos, qui fait partie de la coalition gouvernementale en Espagne, à l’égard du Royaume et de son intégrité territoriale. La revue espagnole a ajouté qu’«il est surprenant que cette annonce soit faite quelques heures seulement après que le président américain Donald Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara». L’on sait que le leader de Podemos et ministre des Droits sociaux, Pablo Iglesias, a été évincé par le gouvernement espagnol lui-même de la liste des ministres qui devaient accompagner le chef du gouvernement Pedro Sanchez lors de son déplacement à Rabat le 17 décembre dernier pour présider avec son homologue marocain, Saâd Dine El Othmani, cette réunion de haut niveau. A noter que la ministre espagnole des Affaires étrangères avait nié que cet évincement soit lié aux positions hostiles de Pablo Iglesias à l’égard du Maroc contrairement à certains observateurs et analystes. Par ailleurs, Arancha González Laya a assuré que la base américaine de Rota (Cadix) "n'est pas en danger" après que des informations ont circulé ces derniers jours au sujet d’un éventuel transfert de cette base américaine au Maroc. Selon la ministre, la base «n'est pas en danger» et «il n'y a aucune raison de craindre» pour son avenir, soulignant que «les relations entre les Etats-Unis et l'Espagne par rapport à Rota et Morón sont très étroites et dans une grande harmonie». Pour sa part, le porte-parole du parti d’extrême droite Vox, à la Commission de défense et député représentant Cadix au Parlement espagnol, Agustín Rosety, a averti ce lundi de la catastrophe économique que le transfert de la base militaire américaine au Sahara marocain signifierait pour la ville de Rota, estimant les pertes à 600 millions d'euros, selon Europa Press. En ce sens, il a rappelé la récente proposition présentée par Vox à la Commission de défense afin d'améliorer les relations entre l'Espagne et les Etats-Unis en matière de défense, et d'accepter la demande du gouvernement nord-américain d’agrandir cette base. Il a également souligné que son parti est conscient de l'importance «vitale» que l'accord hispano-américain représente pour la préservation de la base militaire de Rota, car la perdre «signifierait la perte de l'influence de l'Espagne dans une zone d'une importance particulière, à savoir le contrôle du détroit». 


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