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Que disent les études sur les risques du vapotage ?


Mercredi 3 Juillet 2019

Que disent les études sur les risques du vapotage ?
San Francisco a décidé d'interdire d'ici 2020 la vente de cigarettes électroniques, dans le but d'empêcher les jeunes de vapoter. Le consensus scientifique actuel est que vapoter est sans doute moins dangereux que fumer, mais on ignore encore les risques absolus sur la santé à long terme.
Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d'un liquide à l'intérieur de la cigarette électronique.
Les liquides contiennent, la plupart du temps, de la nicotine. La nicotine est bien étudiée depuis des décennies: elle est addictive et elle affecte le développement du cerveau avant 25 ans, martèle le gouvernement américain.
En revanche, les cigarettes électroniques n'incluent pas de nombreuses substances cancérigènes que l'on trouve dans les cigarettes combustibles, comme le goudron.
Mais la vapeur contient des particules fines qui pénètrent les poumons. Il y a de "nombreuses substances potentiellement toxiques", a conclu un rapport des Académies américaines des sciences, publié en 2018 sur demande du Congrès, et qui a analysé l'ensemble des études publiées.
On y trouve notamment des métaux (nickel, plomb...), venant probablement de la bobine utilisée pour chauffer le liquide. Et des additifs considérés sûrs dans l'industrie agroalimentaire, mais liés à des maladies pulmonaires ou non étudiés sous leur forme vaporisée.
Il est possible que ces substances aient des effets toxiques à long terme sur les cellules du corps. Mais pour en avoir la certitude, il faudrait des études sur plusieurs décennies, qui n'existent pas encore.
Vendues depuis le milieu des années 2000, les cigarettes électroniques sont relativement nouvelles. Les chercheurs disposent donc de peu de recul.
Pour les personnes qui fument déjà, il semble que remplacer la cigarette par le vapotage ait des effets positifs: la nicotine resterait, mais les substances présentes dans les cigarettes et dont on sait avec certitude qu'elles sont cancérigènes ne seraient plus inhalées.
Une étude réalisée dernièrement au Royaume-Uni et publiée dans le New England Journal of Medicine a observé que les e-cigarettes étaient plus efficaces que les patchs, gommes et autres produits de substitution pour arrêter de fumer. En revanche, de plus en plus d'études montrent que les jeunes non-fumeurs qui se mettent au vapotage sont plus susceptibles de se mettre à fumer.
Les pouvoirs publics s'inquiètent donc de voir les progrès des dernières années partir en fumée: aux Etats-Unis, des générations de collégiens et lycéens, qui fumaient moins, s'accoutument désormais à la nicotine par le vapotage, porte d'entrée probable vers le tabac.
L'industrie du vapotage, et ses défenseurs, disent tous qu'il faut absolument empêcher les jeunes de vapoter. Les cigarettes électroniques sont déjà interdites à la vente aux moins de 18 ou 21 ans aux Etats-Unis, selon les Etats.
Mais l'interdiction de la vente est selon eux la pire des solutions, car elle néglige les adultes qui aimeraient arrêter de fumer.
"Priver ces fumeurs de cigarettes électroniques, dont on sait qu'elles sont bien moins nocives que les cigarettes, est une décision très mauvaise", dit à l'AFP Neil McKeganey, codirecteur du Centre for Substance Use Research, un centre de recherche britannique partiellement financé par l'industrie.
Le paradoxe est qu'à San Francisco, la vente d'alcool, de cigarettes et de cannabis restera légale (pour les plus de 21 ans). Les risques de santé sont biens connus pour l'alcool (cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, cirrhose...) et le tabac (cancers, maladies cardiovasculaires, insuffisance respiratoire chronique...). Quant au cannabis, des études ont montré son effet néfaste sur les cerveaux encore en développement, chez les adolescents et jeunes adultes.
A la place d'une prohibition, un contrôle plus strict des ventes de cigarettes électroniques est recommandé par l'industrie.
Il y a encore du travail: une analyse publiée lundi dans la revue médicale Jama a montré que la moitié des commerces vendant des e-cigarettes ne vérifiaient pas l'âge des acheteurs en Californie.


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