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Quarante huit ans après : L’Emir Abdelkrim El Khattabi devrait retourner au bercail


Rachida Alami
Mercredi 30 Mars 2011

Les tractations relatives au rapatriement de la dépouille de l’Emir du Rif Abdelkrim El Khattabi, dit Moulay Mohand, vont bon train. La famille aurait donné son accord pour le rapatriement de sa dépouille, vers un Maroc en changement, dit-on. Un signe de confiance de la part des autorités qui pourrait apaiser l’atmosphère d’après le 20 février.
Plusieurs personnalités publiques ont pris contact avec des parties marocaines et égyptiennes afin de finaliser les formalités qui sont très difficiles, du fait de l’enchevêtrement de ce dossier. Le lieu d’enterrement de la dépouille, une fois rapatriée, ne fait que rendre la question assez ambigüe.
Pour les uns, la région d’Ajdir est l’endroit le plus approprié, étant donné que c’est son village natal. Pour d’autres, Abdelkrim était d’abord un héros de la résistance nationale et est, par conséquent, un symbole de toute une nation, d’où la nécessité de l’inhumer à Rabat.
Pour l’instant, ce débat laissera la place à la question du rapatriement de la dépouille. Un facteur avait, cependant, motivé davantage les initiateurs : le cimetière Achouhadaa (les martyrs) à Abbassiya, en Egypte, où gît l’Emir Abdelkrim El Khattabi avait connu en 2009 des actes de profanation. Les discussions au sujet du rapatriement de la dépouille de l’héros de la guerre du Rif, geste à portée significative certaine, n’ont pas cessé depuis son décès en 1963.
Certains défenseurs des droits humains de la région du Rif affirment cependant que cette question «n’a jamais été abordée de manière sérieuse et objective et a toujours été traitée avec un ton formel et sans consistance». Plusieurs ripostent que le pouvoir au Maroc n’est pas encore favorable à un tel rapatriement, ce qui semble sans fondement aucun. La preuve est que M’hamed  El Khattabi, frère de l’émir et vice-président de ce qui a été «république rifaine», avait été inhumé dans son village natal à Ajdir en 1968. Les objections affichées par certaines parties relevant du «Makhzen» à l’époque, n’ont rien changé dans la décision prise à haut niveau. Il suffit de rappeler que la délégation officielle était composée de personnalités très connues : le général Oufqir, le général Abdelhafid Alaoui, Mahjoubi Aherdane, Mohamed Bargach (ministre des Habous de l’époque), Abou Bakr El Kadiri, Abdelkerim Ghellab et d’autres encore. Pourquoi donc l’Etat ne s’était pas opposé à l’inhumation de ce «Moujahid» dans son village natal? D’autre part, plusieurs sources accusent les tenants de la thèse du rapatriement de n’avoir pas fait le nécessaire avec l’épouse de l’Emir, décédée à Casablanca et qui a été enterrée dans l’indifférence.


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