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Quand Ons Jabeur la “ guerrière ” tapait ses premières balles

Vendredi 20 Mai 2022

Quand Ons Jabeur la “ guerrière ” tapait ses premières balles
"On la surnommait Roger Federer". Quinze ans avant que la Tunisienne Ons Jabeur ne devienne la première femme arabe à accéder aux sommets du tennis mondial, son ancien partenaire d'entraînement avait déjà compris qu'il avait affaire à une future star.
 
 Pendant leur adolescence à Tunis, Omar Laabidi était régulièrement battu à plate couture par la prodige de 12 ans.
 "Ce que l'on voit sur le terrain d'Ons, la guerrière, la combative qui se bat sur tous les points, c'est son caractère depuis toujours", souligne-t-il auprès de l'AFP.

 Après une saison 2021 où elle s'était hissée dans le Top 10, une première pour une joueuse arabe, Ons Jabeur, qui s'apprête à participer au tournoi de Roland-Garros, vient, à 27 ans, de grimper au 6e rang mondial, son meilleur classement.

 Elle y est parvenue grâce à son titre dans le WTA 1000 de Madrid et à sa finale à Rome, où elle s'est inclinée face à la numéro un mondiale, l'intouchable Polonaise Iga Swiatek.

 "On lui disait que ses amorties étaient comme celles de Federer quand nous nous entraînions ensemble en équipe nationale. Elle m'a fait une amortie, j'ai couru pour la récupérer et je me suis foulé la main", ajoute le joueur de 28 ans devenu entraîneur.
 Quand ils évoquent ensemble cette époque, Ons Jabeur le taquine en le décrivant comme son "souffre-douleur".

Quand Ons et lui étaient petits, il n'y avait pas de courts dans leur ville côtière de Hammam Sousse (centre-est), mis à part ceux des hôtels de cette cité balnéaire où la championne a tapé ses premières balles.

 La benjamine d'une fratrie de quatre, au regard déterminé sur des photos de l'époque, avait déjà un caractère bien trempé.
 Son entraîneur d'alors, qui l'a suivie pendant 10 ans, ne cache pas sa fierté.
 "Je me souviens d'elle petite. Elle avait comme un feu en elle. Elle n'arrêtait pas de bouger", explique Nabil Mlika, 55 ans.

 Elle apprenait tellement vite que son entraîneur était souvent confronté à un dilemme: "Fallait-il élever le niveau des exercices pour elle ou attendre que ses camarades puissent suivre le rythme?".

 "Elle avait des capacités physiques et de grandes facilités avec la balle à tel point que certains entraîneurs voulaient qu'elle fasse du handball", se remémore M. Mlika. "Elle y a réfléchi mais elle a décidé de rester dans le tennis".

 Née dans le village côtier de Ksar Hellal, elle a déménagé dès l'âge de 12 ans à Tunis pour intégrer un prestigieux lycée sportif.

 M. Laabidi a suivi le même parcours. "Ons, même blessée dans un match, essayait de le terminer en se donnant à fond", se rappelle-t-il.

 "Elle était toujours blagueuse et avait déjà le contact facile. Mais elle était aussi un peu provocatrice et aimait débattre de tous les sujets", se remémore-t-il.

 Tous ceux qui l'ont connue jeune assurent qu'elle n'a pas beaucoup changé. "Elle continue de courir après toutes les balles à l'entraînement, ce qu'elle a toujours fait depuis ses débuts", souligne son ancien entraîneur.

 Son premier fait d'armes international remonte à 2011, lorsqu'elle a remporté, à 16 ans, le titre juniors à Roland-Garros. Puis elle est devenue la première joueuse arabe à atteindre les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem à l'Open d'Australie en 2020.

 Grâce à sa notoriété, son ancien club de Hammam Sousse, qui a baptisé un court à son nom, a connu un boom des inscriptions, passées de 320 en 2018 à plus de 700 adhérents aujourd'hui.

 Consciente de son rôle, Ons Jabeur, mariée depuis 2015 à son préparateur physique Karim Kammoun, ancien escrimeur professionnel, clame régulièrement son attachement à la Tunisie, pays en proie à une grave crise économico-politique et qui a peu de moyens à consacrer au sport.

 Ons est "un exemple d'espoir pour nos enfants", explique à l'AFP Yousra Koubaa, maman de Yasmine, dynamique fillette de 8 ans inscrite à l'ancien club de son idole.

Libé

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