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Dans un récent article relativisant les dégats de la marée noire, un journaliste du Time interviewait le scientifique marin Ivor Van Heerden, qui lui disait:
«Je n’ai aucun intérêt à faire que BP ait l’air sympathique, et je pense qu’ils ont menti sur l’ampleur de la marée noire, mais nous n’avons pas affaire à des impacts catastrophiques.»
Aucun intérêt à faire que BP ait l'air sympathique? Van Heerden est également consultant pour la compagnie et, outre ce potentiel et assez évident conflit d'intérêt, le blog de France Culture En quête de science relève que BP a une facheuse tendance à chercher à contrôler la communauté scientifique. La firme propose ainsi un contrat bien particulier aux chercheurs qui voudraient travailler pour elle, et dont les études lui serviront à se défendre lors de tous les procès qui lui sont intentés suite à la marée noire, révèle un journaliste spécialisé du Press-Register, en Alabama:
Le contrat interdit aux scientifiques de publier leurs résultats, de les communiquer à d'autres scientifiques ou de parler des données qu'ils collectent sans l'accord préalable de BP, pendant au moins les trois prochaines années.
Les résultats qui déplaisent à BP ne risquent ainsi pas d'être médiatisés, et l'image de la compagnie encore plus écornée. D'après le Press-Register, BP a contacté de nombreux scientifiques de la région, mais la compagnie a refusé de lui dire combien de personnes elle avait cherché à recruter, et combien avaient accepté.
Pour l'un des scientifiques approchés par l'entreprise, BP fait plus que se payer les services de scientifiques avec ses contrats:
« Cela me donne l'impression qu'ils sont plus intéressés par le fait de s'assurer qu'on ne pourrait pas témoigner contre eux que par le fait de nous faire témoigner pour eux.»
Quand BBC News a contacté BP, son communiqué de presse a affirmé que l'entreprise «n'impose pas de restrictions aux chercheurs qui parlent de données scientifiques».
Mais pour le directeur de l'Association américaine des professeurs d'université, c'est exactement ce que fait l'entreprise, et ces manœuvres pourraient avoir de graves conséquences:
«Notre capacité à évaluer le désastre et à mettre en place des politiques publiques et à prendre des décisions, en tant que pays, peut être affectée par le silence de chercheurs scientifiques qui regardent les conditions [de leur contrat]. C'est très destructif. A un certain niveau, ça veut dire que c'est vraiment BP contre le peuple des Etats-Unis.»
«Je n’ai aucun intérêt à faire que BP ait l’air sympathique, et je pense qu’ils ont menti sur l’ampleur de la marée noire, mais nous n’avons pas affaire à des impacts catastrophiques.»
Aucun intérêt à faire que BP ait l'air sympathique? Van Heerden est également consultant pour la compagnie et, outre ce potentiel et assez évident conflit d'intérêt, le blog de France Culture En quête de science relève que BP a une facheuse tendance à chercher à contrôler la communauté scientifique. La firme propose ainsi un contrat bien particulier aux chercheurs qui voudraient travailler pour elle, et dont les études lui serviront à se défendre lors de tous les procès qui lui sont intentés suite à la marée noire, révèle un journaliste spécialisé du Press-Register, en Alabama:
Le contrat interdit aux scientifiques de publier leurs résultats, de les communiquer à d'autres scientifiques ou de parler des données qu'ils collectent sans l'accord préalable de BP, pendant au moins les trois prochaines années.
Les résultats qui déplaisent à BP ne risquent ainsi pas d'être médiatisés, et l'image de la compagnie encore plus écornée. D'après le Press-Register, BP a contacté de nombreux scientifiques de la région, mais la compagnie a refusé de lui dire combien de personnes elle avait cherché à recruter, et combien avaient accepté.
Pour l'un des scientifiques approchés par l'entreprise, BP fait plus que se payer les services de scientifiques avec ses contrats:
« Cela me donne l'impression qu'ils sont plus intéressés par le fait de s'assurer qu'on ne pourrait pas témoigner contre eux que par le fait de nous faire témoigner pour eux.»
Quand BBC News a contacté BP, son communiqué de presse a affirmé que l'entreprise «n'impose pas de restrictions aux chercheurs qui parlent de données scientifiques».
Mais pour le directeur de l'Association américaine des professeurs d'université, c'est exactement ce que fait l'entreprise, et ces manœuvres pourraient avoir de graves conséquences:
«Notre capacité à évaluer le désastre et à mettre en place des politiques publiques et à prendre des décisions, en tant que pays, peut être affectée par le silence de chercheurs scientifiques qui regardent les conditions [de leur contrat]. C'est très destructif. A un certain niveau, ça veut dire que c'est vraiment BP contre le peuple des Etats-Unis.»