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Du point de vue de ce dernier, «la pandémie provoquée par le coronavirus ne sera pas la dernière et les tentatives pour améliorer la santé humaine sont vouées à l'échec si on ne s'attaque pas au changement climatique et au bien-être animal». Et pour cause, toujours d’après le directeur de l’OMS, «la pandémie a mis en évidence les liens intimes entre la santé des humains, celle des animaux et de la planète». A dire vrai, les craintes de l’OMS ne sont pas totalement infondées. Le Dr. Adhanom Ghebreyesus a fustigé notamment un monde qui a longtemps fonctionné selon un cycle de panique et de négligences. «Nous jetons de l'argent sur une épidémie et quand elle est terminée, nous l'oublions et ne faisons rien pour empêcher la suivante», a-t-il regretté.
Ce constat ne date pas d’hier. La problématique a été traitée dans le premier rapport annuel du Global Preparedness Monitoring Board de septembre 2019. Axé sur l'état de préparation de la planète aux urgences sanitaires, ce rapport rendu public quelques mois avant l'apparition du nouveau coronavirus, soulignait que la planète était terriblement mal préparée à des pandémies potentiellement dévastatrices. D’autant que «l'histoire nous dit que ce ne sera pas la dernière pandémie et les épidémies sont une réalité de la vie», a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus dans son message.
En effet, l’histoire de l’humanité a été marquée par de grandes pandémies. A commencer par la première pandémie documentée de l'histoire : la peste d'Athènes. En réalité, cette pandémie qui aurait fait 200.000 victimes et précipité le déclin d'Athènes, a probablement été due à une fièvre typhoïde venue d’Ethiopie. Puis entre 1347-1352, la pandémie de peste noire a fait des ravages en Asie centrale. Mais pas que.
Surnommée «la grande peste», elle a fait entre 25 et 40 millions de morts en Europe, soit entre un tiers et la moitié de sa population de l'époque. Le siècle dernier, la grippe espagnole (1918-1919) d’origine asiatique et causée par un virus de type A H1N1 particulièrement virulent, a tué 20 à 30 millions de personnes en Europe et près 50 millions à l'échelle mondiale, n'épargnant aucune région du globe. On estime qu'un tiers de la pollution mondiale a été infecté.
Des décennies plus tard, le virus du sida apparaît au grand jour en 1981. Le VIH n'est identifié qu’en 1983, grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs de l'Institut Pasteur. A compter du début du 21ème siècle, deux millions de personnes succombent chaque année au virus et 36,9 millions de patients vivent aujourd'hui avec le VIH.
Au moment où l’on écrit ces lignes, la pandémie du nouveau coronavirus a, quant à elle, fait au moins 1,73 million de morts dans le monde depuis fin décembre, et plus de 78,6 millions de cas de contamination ont été officiellement diagnostiqués. Au Maroc, 430.562 contaminations ont été recensés depuis mars dernier pour 7204 personnes décédées. Bref, à l’évidence, le combat de l’humanité contre les pandémies ne risque pas d’être conjugué au passé de sitôt.
A la lumière de ces éléments, nous sommes donc condamnés à vivre avec la crainte de l’apparition d’une nouvelle pandémie dans les décennies à venir, comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. C’est la raison pour laquelle, le chef de l’OMS, ancien ministre éthiopien de la Santé, demande à «tous les pays d’investir dans des capacités de préparation pour éviter, détecter et atténuer les urgences de toutes sortes». Puis de conclure en estimant qu’à travers des investissements conséquents dans la santé publique, «nous pouvons faire en sorte que nos enfants et leurs enfants héritent d'un monde plus sûr, plus résistant et plus durable».
C.E