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Du point de vue technique, il est évident que sans une infrastructure adéquate, les cyberacheteurs et e-marchands ne pourraient prétendre à une utilisation performante des techniques de commerce électronique.
Les statistiques émanant des enquêtes de l’ARNT montrent que les Marocains s’orientent de plus en plus vers l’utilisation d’Internet et des outils de la nouvelle technologie.
En effet, le taux d’équipement en ordinateur personnel a fortement augmenté en 2008: 27% des foyers, contre 17% en 2007. Par ailleurs, les intentions d’achat et de renouvellement d’un ordinateur en 2009 sont importantes (37% et 33% respectivement). Rappelons qu’en 2007, le parc des ordinateurs individuels était de 1 100 000 unités, de 920 000 unités en 2006 et de 745 000 unités en 2005. L’accès à l’Internet a fortement augmenté en 2008 étant donné que le taux de pénétration dans les ménages passe de 7% à près de 14%.On compte aujourd’hui près de 3 connexions internet pour 100 habitants.
En revanche, la majorité des personnes interrogées (96,1%) ont confirmé qu’elles « n’ont jamais eu recours à l’achat en ligne, un taux stable par rapport à 2007 et qui confirme le peu d’attrait des Marocains pour ce type de commerce ». De même que le commerce électronique accuse un faible développement au niveau des entreprises aussi bien sur le plan de la vente que de l’achat en ligne étant donné le faible taux d’utilisation et le désintérêt constaté. En effet et à fin 2008, seuls 5% déclarent réaliser des ventes en ligne alors que seulement 2% les pratiquent.
Cette situation du parc des ordinateurs et de la connexion à l’Internet place le Maroc dans une position de retard par rapport à certains pays en voie de développement. Il est vrai que des stratégies sont menées par le département de la Poste, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies (DEPTNT) et le ministère de l’Industrie et du Commerce (MICNT), en vue de pallier ce retard. Des actions concrètes sont réalisées ou doivent l’être dans un proche avenir, avec comme objectif d’encourager le commerce électronique au Maroc.
D’une part, la mise en place d’un CERT national (Computer Emergency Response Team) dont les tâches prioritaires sont, entre autres, la centralisation des demandes d’assistance suite aux incidents de sécurité (attaques) sur les réseaux et les systèmes d’informations : réception des demandes, analyse des symptômes et éventuelle corrélation des incidents dans un premier temps. Le CERT national aura également en charge le traitement des alertes et des réactions aux attaques informatiques: analyse technique, échange d’informations avec d’autres CERT, contribution à des études techniques spécifiques et à l’établissement et à la maintenance d’une base de données de vulnérabilité.
D’autre part, une étude est en cours de finalisation pour l’élaboration d’une politique nationale visant l’instauration de la confiance numérique et la sécurité des systèmes d’information. Un comité de promotion du e-commerce au Maroc a été créé et se réunit tous les trois mois. Il se caractérise par le groupement des opérateurs des secteurs privé et public.
Pour les sites opérationnels, d’autres problèmes se posent, notamment ceux liés à leur accessibilité pour les internautes.
Concernant les contraints juridiques, certains spécialistes estiment que la législation marocaine en matière de commerce électronique est encore embryonnaire et que notre pays ne dispose pas d’un corpus juridique adéquat relatif à ce secteur.
Par ailleurs, on doit signaler l’absence juridiction spécialisée au Maroc sur les transactions commerciales électroniques en vue de leur sécurisation et de leur garantie, comme le souligne M. Mohamed Diyaâ Toumlilt avocat au bureau de Casablanca et docteur en droit de l’informatique et des nouvelles technologies. «Il n’existe pas au Maroc de juridiction spécialisée dans les contentieux afférents au commerce électronique», précise-t-il. Une activité commerciale ne peut se dérouler entre deux partenaires que s’il existe un minimum de juridiction capable de résoudre les litiges et donc de protection des deux parties dans le cadre de l’échange. De même que le Maroc ne dispose pas de moyens humain et technologique pour intervenir rapidement.
Il existe aussi le problème de la signature électronique. Encore peu d’entreprises proposent ce service, et une intervention est nécessaire afin de valider la signature du contrat.
L’absence d’une collaboration internationale constitue l’un des obstacles majeurs au développement de commerce électronique, étant donné que le net est un réseau ouvert. Les lois des pays ne sont pas homogènes concernant la cybercriminalité, d’où la nécessité de développer la coopération internationale car «les solutions les plus pertinentes aux questions posées par la criminalité informatique ne peuvent être qu’internationales», précise M. Toumlilt.
Le contrôle de la fraude passe par la mise en place d’un nouveau module qui sera déployé en plusieurs étapes. La première étape était opérationnelle depuis janvier 2009. De même que le Parlement a adopté la loi de protection des données personnelles le 02 février 2009.
Le facteur psychologique est l’un des obstacles fondamentaux qui entravent le développement du commerce électronique au Maroc. Dans le cadre de ses transactions commerciales, le consommateur marocain préfère la discussion directe qui, d’après lui, est la seule garante du succès de l’opération. Chaque personne veut faire entendre ses arguments et faire prendre en compte ses besoins particuliers.
Il suffit de se rendre au souk pour constater de visu les relations acheteur-vendeur et se rendre compte de l’importance de la discussion directe, mais aussi de voir que les consommateurs ont tendance à tâter le produit avant l’achat, ce qui est difficilement réalisable par Internet.
Face à un taux d’analphabétisme et de chômage élevé, la transaction à distance rend les négociations directes impossibles entre les vendeurs et acheteurs du commerce électronique et l’impossibilité de toucher le produit, présenté sous forme de photos et de fiches techniques descriptives, d’où une certaine appréhension.
Un temps d’adaptation et de mise en confiance est nécessaire aux consommateurs marocains si tous les acteurs se mobilisent pour mettre en place un système d’information et de sensibilisation efficace.