L'espoir est toutefois de mise. Et il consiste à voir déguerpir ceux qui, cinq années durant, se seront appliqués à tourner le dos à ces myriades de promesses qu'ils avaient lancées à tous vents, le but étant d'épater, de berner plutôt, la galerie électrice.
Où en est-t-on, au fait, de ces fameux 8% annoncés comme seuil minimal de leur taux de croissance? Aujourd'hui, ils se font assez mystérieusement, et même un peu trop effrontément, fiers de leurs piètres 3%, alors qu'ils avaient tout loisir de tirer plein profit d'une conjoncture économique mondiale particulièrement favorable avec, à la clé, une baisse inespérée du coût du pétrole. Mais au vu de leur nature de gens foncièrement timorés et de leur trop effarant manque d'imagination, ils n'ont rien fait d'autre que de collectionner les mesures les plus antisociales. Il n'y a qu'à voir, entre autres failles béantes dans leur ultime PLF, les restrictions imposées à l’investissement public et, par là, à la création d'emplois. Il n'y a pas à dire, le flagrant délit d'incompétence est plus que manifeste.
Au fait, il n'y a pas que vers la fin que ces ratages annoncés et forcément programmés pour ce qui reste comme période de survie à ce gouvernement se sont fait jour. Au fil des semaines, des mois et des quatre années écoulés, ils nous en ont servi à toutes les sauces.
Magnanimes de par leur nature, gentils comme personne, les Marocains avaient cherché à leur accorder le bénéfice du doute. "Ils sont en train d'apprendre", se plaisait-on à répéter, sachant qu'en politique, il n'y a pas de place pour les bleus, surtout quand en guise de programme et de perspectives d'avenir, ils ne font qu'à s'en remettre au Ciel, mais sans toutefois que cela ne les incite à plus d'humilité. Ils étaient là à débiter discours creux et autres fanfaronnades, genre "On est les meillleurs. On est les sauveurs". Et patati, patata...
En guise de réalisations, rappelons quelques joyeusetés servies par ce gouvernement gravement sauveur.
Ni auprès de ceux qui, après des années, des décennies, de lutte sans relâche, devaient s' estimer, en toute logique, en droit d'accéder à une parité et à une égalité sans équivoque. Histoire de concrétiser les dispositions de la Loi suprême.
Concrétisation? Ce serait trop provocateur pour Benky & Co. Le gars a toujours du mal à saisir qu'il est le premier "chef du gouvernement" de l'histoire du Maroc.
Il ne faut surtout pas chercher à lui rappeler à qui il doit d'être là où il est. Il n'est sûrement pas sans le savoir. Sauf que ce n'est pas très...catholique que de chercher à l'oublier. Se cacher derrière un certain printemps, c'est, non pas prendre les vessies pour des lanternes, mais c'est trop se réjouir d'un automne tristement morne, ou d'un hiver dangereusement terne, alors que, par ailleurs, sous d'autres cieux, de loin mieux inspirés, on a bravé les tabous et nargué les préjugés pour le bien et dans l'intérêt de ...son semblable.
Pardon Monsieur le chef du gouvernement (and Co, of course), si, ce coup-ci, on fait plus que vous titiller. On sollicite non pas votre opportunisme, ô combien confirmé, mais votre sens de la logique. Pardon de nous permettre de vous soupçonner d'en avoir un minimum (au moins!)
Car, voyez-vous, eu égard à vos inénarrables sorties et dépassements, nous serions plutôt enclins à nourrir quelque insurmontable doute.
Loin de nous l'idée de vous rappeler vos écumages sous l'Hémicycle ou ailleurs. Hurler, pester, entre deux blagues indigestes ou lancer des accusations à bras-le-corps, tels ont été vos seuls arguments. Des pétards mouillés au fait dont vous tenez à gratifier tout un chacun qui vous contesterait votre façon de faire ou celle de voir les choses. Quand bien même les uns et les autres auraient développé les raisonnements les plus fondés.
Le HCP, le CMC, le CNDH...entre autres organismes ou institutions connus et reconnus en savent quelque chose. Sans parler des voix opposantes qui se voient assimilées à des démons ou à des alligators ou carrément qualifiées d’apostats pour avoir suggéré l'organisation de débats fondés et responsables sur des questions à grande portée sociétale. Devrait-on rappeler ces aboiements commandés qui ont fait suite à la proposition, pourtant posée et réfléchie, de discuter de l'héritage en terme de parité ?
Purée (ô pardon) mais c'est des dispositions de la Constitution qu'il s'agit. C'est clair! Comme dirait le porte-parole de l'actuel gouvernement,
Que reste-t-il donc? Ces veuves démunies avec une ribambelle de gosses à charge (condition sine qua non, paraît-il) qui attendent toujours la petite misère promise ? Ou ces villes sans bidonvilles qui ne montrent toujours pas le bout du nez ? Ou ces milliers de victimes de la route alors qu'ils sont deux ministres payés justement pour arrêter l'hécatombe ou encore ce ministre de la Justice et des Libertés (sic) qui s’est mis à dos tous les corps dépendant de son département ?
Mais à vrai dire, à quoi peut-on s'attendre de la part d'une majorité bouffée par celui qui se trouve en être le chef et qui a poussé le ridicule jusqu'à passer un savon à un ministre de son propre gouvernement en public et en live.
C'était là une basse manigance électoraliste, dirait-on
Et justement Benkirane a toujours eu trop de mal à se comporter en chef de gouvernement. C'est sans doute trop demander à quelqu'un qui s'est toujours conduit en chef de tribu. Meilleurs vœux tout de même. Et vivement des lendemains meilleurs!