Son nouveau dada n’est autre que le « social business », une forme pour le moins originale d'activité économique, qui permet de faire du social en ayant recours aux lois du marché.
Tout comme le microcrédit, le social-business dont le prix Nobel de la Paix est actuellement le chantre infatigable pourrait, selon nombre d’experts, renouveler le capitalisme et lui donner un visage à la fois plus acceptable parce que plus humain et socialement mieux engagé.
Quid donc de ce business social ? Il est le fait d’entreprises qui gagnent de l'argent mais dont la finalité première n'est pas tendue exclusivement vers la maximisation du profit et sa redistribution aux nantis. Des entreprises qui consacrent leurs bénéfices à la production d'avantages sociaux et qui, par conséquent, ne rémunèrent pas leurs actionnaires.
Une utopie ? Les premiers social business créés témoignent du contraire. Non seulement la nouvelle révolution à laquelle invite le professeur Yunus ouvre la voie à un capitalisme plus juste, mais elle permet d’atténuer les méfaits de certaines ONG et autres fondations dont la recherche de financements constitue une priorité autrement plus importante que leur emploi.
De fait, le social business est tout « bénéf » pour les pays dits émergents. Particulièrement ceux où le développement humain pose problème et où la redistribution des richesses n’opère que dans le sens des couches aisées.
L’absence de transparence tant dans la gestion des deniers publics que de la répartition des enveloppes financières destinées à permettre aux populations indigentes de survivre à leurs malheurs, permet, en pareils cas, tous les dérapages possibles. Y compris la gabegie, les détournements de fonds, l’enrichissement illicite et les financements occultes des organes et instances politiques qui permettent à ce genre de malversations de se perpétuer autant que faire se peut.
Le business social a au moins le mérite d’introduire le respect des lois du marché et la transparence qui manquent tant quand il s’agit de simple bénévolat ou d’emploi de deniers publics directement via des comptes spéciaux, ou indirectement par le biais des fondations et des ONG, et ce pour initier non pas une création de richesse, mais pour conforter, à titre provisoire, un bien-être social qui n’existe souvent qu’au niveau des discours officiels et des discussions de salons.
Ne serait que pour cela, ce genre de business mérite qu’on s’y attache.