Les Jeux qui ouvrent le 27 juillet à Londres ont leurs mascottes attitrées: "Wenlock" et "Mandeville" dont le look de cyclope très particulier n'est pas du goût de tous. Le logo et les couleurs des JO de Londres (vieux rose, vert d'eau, orange.. ) sont déclinés à l'envi sur toutes sortes d'objets.
Et les parapluies aux couleurs du drapeau "Union Jack", bleu, blanc, rouge, devraient se vendre comme des petits pains si le temps, notoirement humide depuis des mois, ne s'améliore pas.
Au total, le "merchandising" devrait représenter 1 milliard de livres (1,24 milliard d'euros, 1,57 mds de dollars), dont 70 millions de livres pour les mascottes-cyclopes.
Les amateurs de souvenirs originaux risquent en revanche de chercher longtemps. Des T-shirts montrant les Beatles portant les anneaux olympiques sur le célèbre passage piéton d'Abbey Road ont été aperçus sur un marché de la capitale.
Mais les inspecteurs veillent, et l'objet litigieux a vite disparu.
Un boucher de Weymouth, dans le sud de l'Angleterre, a fait la Une de la presse pour avoir été contraint d'ôter de sa vitrine un chapelet de saucisses élégamment arrangées en anneaux olympiques.
Une boutique de lingerie a aussi dû retirer des cerceaux suspendus en vitrine au milieu des petites culottes et soutiens-gorge.
Dorothy Weston, vendeuse chez JJ's Lingerie explique que des inspecteurs ont fait irruption dans la boutique le jour où la flamme olympique traversait la ville de Melton Mowbray (centre) pour lui demander d'ôter les cerceaux. "Ils ont dit que cela contrevenait aux règles de protection du logo olympique ... et que je risquais une amende ou même la prison", décrit-elle, "complètement choquée".
"On ne fait rien de plus que vendre des soutiens-gorge", s'est-elle insurgée.
Pas d'excès de zèle
En vertu d'une loi votée en 1995, les anneaux olympiques, le logo des Jeux et les mascottes sont protégés.
S'y ajoute une loi votée en 2006 au parlement britannique, un an après que Londres a emporté les JO de 2012, donnant aux sponsors et franchisés des droits d'exclusivité dans leurs contrats avec l'organisateur des Jeux. L'organisateur LOCOG explique que ces règles sont indispensables pour protéger les marques des sponsors officiels - Coca-Cola, McDonalds, Samsung, Cadbury ... - qui alimentent les caisses des JO.
Il s'agit d'empêcher les commerçants de faire des affaires en s'associant adroitement à l'événement sans payer de licences.
"Pour organiser les Jeux, nous avons dû lever quelque 700 millions de livres auprès des sponsors, et cela ne peut pas fonctionner si nous n'offrons pas une protection en termes de marque à nos partenaires", a indiqué une porte-parole de LOCOG.
"La marque +London 2012+ rapporte beaucoup d'argent, et si nous ne prenions aucune mesure pour la protéger d'usages abusifs, les droits exclusifs de nos partenaires seraient compromis", explique-t-elle.
"La loi est très sévère mais elle est nécessaire pour assurer que les grands sponsors, qui ont misé des centaines de millions de livres, voient leurs droits d'exclusivité garantis", renchérit Paul Jordan, dont le cabinet spécialisé Bristows représente deux grands partenaires olympiques. Et de recommander aux commerçants qui veulent participer à la fête des Jeux de "jouer la carte du patriotisme", avec les drapeaux et autres calicots aux couleurs britanniques.
Devant certains excès de zèle, le secrétaire d'Etat aux Jeux olympiques Hugh Robertson a insisté mercredi pour que les infractions soient traitées "avec mesure" et "au cas par cas".
"J'ai donné la consigne que la loi soit appliquée de manière raisonnable et proportionnée", a-t-il précisé, à propos des pâtissiers qui rivalisent d'imagination pour décorer leurs gâteaux d'anneaux olympiques.