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Nouveau cinglant camouflet à Vox au Sénat espagnol

La chambre haute a rejeté une nouvelle motion de ce parti extrémiste et xénophobe demandant au gouvernement de Pedro Sanchez de prendre des mesures contre le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie à cause de l’immigration irrégulière


M.T
Jeudi 19 Mai 2022

Nouveau cinglant camouflet à Vox au Sénat espagnol
Les populistes d’extrême droite en Europe exploitent la peur de l’étranger et la question de l’immigration irrégulière le plus souvent à des fins électoralistes. Le Parti espagnol d’extrême droite, Vox, en est l’exemple le plus éloquent.

Ce parti extrémiste et xénophobe  a présenté une motion au Sénat (la chambre haute du Parlement espagnol) par laquelle il a exhorté le gouvernement de Pedro Sanchez à prendre des mesures de contrôle des flux d'immigration irrégulière, tout en appelant notamment l'Union européenne (UE) à imposer des sanctions économiques contre le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie.

Toutefois, Vox a subi un cinglant camouflet à la commission des affaires étrangères du Sénat qui a rejeté mercredi dernier sa proposition par  26 voix contre une seule voix l’ayant approuvée et une abstention (celle du parti Ciudadanos).

Selon Europa Press, cette proposition de Vox visait également à ne pas accorder de visas aux citoyens des trois pays maghrébins jusqu'à ce que ces derniers  réadmettent les immigrants illégaux.

Le porte-parole du groupe parlementaire mixte, le sénateur Vox José Manuel Marín, a justifié la proposition de son parti par le fait que lesdits pays maghrébins «ont violé» la frontière de l'Espagne par «une invasion migratoire» et a expliqué que la motion envisageait également de dénoncer devant les organisations internationales « l'agression» des pays d'Afrique du Nord contre l'Espagne « en ne contrôlant pas le trafic irrégulier des personnes ».

Le sénateur du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), César Mogo, a indiqué que cette motion émane d’un parti «d'extrême droite» qui «parle constamment d'agression, défigurant complètement ce que sont la mondialisation et la réalité migratoire de même que le plus grave, c’est qu’il associe immigration et terrorisme», a-t-il dit.

Ce n’est pas la première fois que le parti d’extrême droite espagnol surfe sur le sujet de l’immigration qui préoccupe l’opinion publique espagnole. Lors d’un débat sur la question migratoire au Parlement espagnol, ce même parti avait appelé en février 2021 le gouvernement espagnol et l'Union européenne à prendre des mesures contre trois pays, en l’occurrence le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie, consistant à ce que «les visas ne soient pas accordés aux citoyens de ces pays» et à ce que «des sanctions leur soient imposées» à la suite de toute «invasion migratoire».

Cette proposition a été rejetée par tous les groupes parlementaires espagnols, notamment le PSOE qui a mis l’accent sur l'intérêt stratégique de l’Afrique du Nord pour l'Espagne et l'Union européenne, pour des questions telles que la lutte contre le terrorisme, tout en soulignant que les mesures défendues par Vox ne pourraient en aucun cas apporter des solutions à la situation mais pourraient plutôt l'aggraver.

Déjà en 2019, ce parti populiste avait soulevé un tollé en présentant une proposition de loi au Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol) dans laquelle il avait exhorté le gouvernement à procéder à la construction d’un mur séparant les deux présides occupés de Sebta et Mellilia du reste du Maroc, pour faire face au problème de l’immigration.

Cette idée a été jugée farfelue et contre-productive par des formations politiques et par d’éminentes personnalités. En effet, le Parti populaire (PP) avait assuré à l’époque que la construction d’un tel mur ne "résoudra" pas le problème de la migration et qu’il "nous isolera du monde”, avant de critiquer, dans un communiqué relayé par l’agence espagnole EFE, «la démagogie de ceux qui croient en des solutions simples pour des problèmes complexes». Et de marteler que la construction d'un mur « ne résoudra pas les problèmes migratoires auxquels la ville fait face» et qu’ «il s'agit seulement de savoir qui est prêt à transformer Sebta en un ghetto isolé de son environnement et qui préfère l’étouffer économiquement et socialement pour assouvir sa haine».

Pour sa part, le cardinal archevêque de Madrid, Carlos Osoro, avait rejeté cette proposition de Vox, affirmant qu’on ne pouvait résoudre les problèmes du monde «en construisant des murs, mais en jetant des ponts», tout en invitant ledit parti à «construire des maisons et non des forteresses» et surtout à les doter de portes afin que l’on puisse «passer d'une pièce à l'autre». Et le cardinal archevêque de Madrid de préciser : «Sommes nous tous prêts à édifier ensemble une maison où nous serons tous utiles ?». En tout état de cause, aux fascistes de ce parti d’extrême droite, le fameux slogan de Dolores Ibárruri : «No pasarán» s’applique.

M.T 


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