Nicola Salvatore, une œuvre entre mythe et réalité


PAR ABDESLAM EL KHATiB
Samedi 16 Octobre 2010

La Galerie d'art Venise Cadre abrite du 14 octobre au 7 novembre une exposition de Nicola Salvatore, qui sera organisée sous le thème " Au Sud de mon Sud, Passage à Casablanca ".
D'origine italienne, cet artiste va ainsi présenter des travaux entièrement réalisés au Maroc. Il s'agit, en fait, d'une exposition qui remonte aux origines du bassin méditerranéen, à la recherche de racines et similitudes : l'artiste cherche et découvre de nouveaux mondes, voit et interprète des dissonances, stimule et crée des interrelations, interprétant les symboles des lieux qui l'entourent.
Salvatore se relit à travers une comparaison avec la Méditerranée ; il s'ouvre à un nouveau rapport avec ce pays et reconsidère  les périodes culminantes de son parcours artistique. Des ombres aux baleines, des Mestoli aux Cavalli (chevaux), à travers peinture, sculpture, installation vidéo digitale. Son imaginaire absorbe, en outre, les atmosphères du territoire et s'enrichit aussi de sujets tels Camelli et palme. Le travail actuel est au fond, la poursuite d'un parcours entamé déjà depuis des années.
Différentes formes se sont succédé dans l'œuvre de l'artiste durant les dernières décennies, des formes profondément ancrées dans sa mémoire. Mais aujourd'hui, il se sent encore plus proche de cet imaginaire autour de la baleine qu'il  perçoit à travers un important bagage symbolique, presque stéréotypique, un de ses points cardinaux.
En fait, cet artiste a traversé beaucoup d'épreuves, tant sur le plan technique que conceptuel. Voilà que se présente à nouveau le sujet original de ses œuvres, ces baleines avec lesquelles il a débuté son itinéraire, mais enrichies cette fois-ci de modifications subtiles, d'ombres et de volumes acquis de par son parcours inédit.
L'iconographie de la baleine accompagne depuis longtemps son travail, se déclinant dans les formes les plus  variées. L'image de la baleine est parfois évoquée uniquement  à travers la représentation de son seul squelette. Il s'agit de formes à la fois ataviques, qui renvoient à ce qui est imposant et grand dans la nature. En effet, la baleine dans la réalité comme dans la mythologie a toujours véhiculé crainte, respect et admiration.
Ombres précises et nettes, sans remords - dans un pays où les contrastes entre lumière et ombre sont forts- apparaissent encore plus riches avec toute la puissance stéréotypée  et expressive. Les aspects antinomiques se concilient à travers la mémoire et s'accompagnent de restes poussiéreux  de Cavalli, des Mestoli (ustensiles), presque similaires à des armes d'autrefois.
Observer les œuvres de Nicola Salvatore, c'est se trouver devant une sorte d'archéologie fossile : de fascinantes trouvailles d'où émane une sorte d'aura sacrée, à même de restituer la force du mythe, chargée d'une mémoire du monde.


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