Marion Cotillard, membre du jury du FIFM

Pour le film “The immigrant”, j'ai dû travailler énormément pour acquérir l'accent polonais en anglais

Jeudi 5 Décembre 2013

Marion Cotillard, membre du jury du FIFM
Membre du jury de la compétition longs métrages du 13ème FIFM, Marion Cotillard a reçu
plusieurs récompenses grâce notamment à son
interprétation d'Edith Piaf dans "La Môme". Rôle
qui lui a valu un César, un Golden Globe, un Bafta ainsi qu'un Oscar. Elle est
la deuxième Française à être désignée "meilleure actrice" par la prestigieuse Académie hollywoodienne des Oscars, après ses performances dans "Taxi", "Big Fish",
"Les petits mouchoirs", "Public Enemies", "Inception" ou encore "The dark knight rises".
L'égérie de la célèbre marque Dior a également collaboré avec de grands cinéastes américains et britanniques tels que Tim Burton, Woody Allen, Christopher Nolan et très récemment James Gray pour le tournage du film "The immigrant". Entretien.


Libé : Vous êtes sur le point de jouer le rôle de Macbeth, l’une des pièces les plus connues de Shakespeare. Que pourriez-vous nous dire à ce propos ?

Marion Cotillard : J'en ai rêvé et j'ai toujours été persuadée que je jouerais un jour Lady Macbeth. Seulement dans mon esprit, cela se passerait sur scène et en français. J'ai travaillé sur l’une de ses scènes lorsque j'étais étudiante et c’est là que j'ai su qu'un jour j'interpréterais ce personnage. Par contre, je n'ai jamais pensé que je pourrais jouer la pièce de Shakespeare en version originale. Le script est compliqué à comprendre, mais je suis très ravie de l’opportunité qui m’a été offerte. Je suis consciente que le fait de demander à une Française d'interpréter Lady Macbeth est un risque pour les réalisateurs. J'espère donc être à la hauteur.

Dans "The immigrant", est-ce que, comme Lady Macbeth, Ewa se bat contre la vie?

Ewa est l’opposée de Lady Macbeth. Elle est entièrement dévouée à sa grande sœur; c'est une infirmière qui dédie sa vie aux autres.

Au sujet du personnage d’Ewa, combien de temps avez-vous consacré pour apprendre le polonais?

Cela m'a pris trois mois de travail intense. Il faut préciser que c'est un film à faible budget. D’autre part, faute de temps, j'ai dû travailler énormément pour apprendre les 20 pages de script en polonais, mais également  acquérir l'accent polonais en anglais. Cela a été un grand défi.

A ce moment précis de votre carrière, comment choisissez-vous vos rôles?

Je lis toujours les scripts avant de m’engager. Afin de mieux comprendre l'histoire et le personnage que je suis censée interpréter. J'ai connu différents tournants au cours de ma carrière. Le premier a été avec Jean-Pierre Jeunet qui m'a offert un très beau rôle dans "Un long dimanche de fiançailles" et le second était pour "La vie en rose" qui a changé ma vie d'actrice. C'est grâce à cette dernière expérience que  j'ai commencé à avoir des propositions de réalisateurs américains. Ce qui était mon rêve d’enfance.

Comment cela se passe-t-il quand votre mari, Guillaume Canet, vous dirige sur le tournage?

J’apprécie beaucoup son travail sur le plateau et je me sens bien plus impliquée que d'habitude quand je travaille avec lui. Certes, tous les réalisateurs sont différents, mais avec lui j’ai confiance. Désormais, je sais à quel point il est difficile de réaliser un film, et je suis alors plus sensible aux problèmes que peuvent rencontrer les réalisateurs.
Je me rappelle qu'à un moment, James Gray sur le tournage de "The immigrant", semblait préoccupé. Je suis donc allée le rejoindre pour lui demander si tout allait bien. Il m'a expliqué que s'il voulait tourner la scène de la manière dont il voulait, il faudrait doubler le budget du film. J'ai été très affectée par cette déclaration, car depuis que j'ai un "réalisateur à la maison", je connais cette frustration.

Avez-vous l’intention de passer derrière la caméra?

Je pense qu'il est très complexe de diriger un film. Je ressens parfois le besoin et le désir de raconter une histoire, et la meilleure manière serait alors de réaliser un film. Je pense alors qu'un jour je le ferais. Seulement, je ne suis pas encore à ce tournant de ma carrière. Je ne sais pas si j’en serais capable, car c'est une entreprise très difficile.

En dehors du FIFM, connaissez-vous le cinéma marocain?

Je connais peu le cinéma africain. En tant que membre du jury du FIFM, je vais visionner des films que je n'aurais peut-être pas eu l’occasion de voir. Ce qui est alors très intéressant pour moi qui adore le cinéma mais manque souvent de temps d’aller au cinéma.

Propos recueillis par Danaé Pol

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