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Le monde du cinéma se retrouve jusqu'au 25 mai, pour une édition marquée une nouvelle fois par une forte présente de l'industrie hollywoodienne sur la Croisette, à deux mois des JO de Paris.
Après Scorsese et Harrison Ford l'an dernier, l'un des événements les plus attendus est la présentation en compétition de "Megalopolis", de Francis Ford Coppola, 45 ans après le choc "Apocalypse Now", sa deuxième Palme d'or.
Ce long-métrage avec Adam Driver, dont une première bande-annonce a été dévoilée samedi, s'annonce comme une oeuvre de science-fiction à l'ambition folle, film testamentaire en gestation depuis 40 ans et qui a englouti une partie de la fortune du parrain du cinéma.
Coppola côtoiera d'autres représentants des plus grandes heures du cinéma américain: George Lucas, le créateur de "Star Wars" qui recevra une Palme d'or d'honneur, tout comme l'actrice Meryl Streep.
La jeune garde d'Hollywood est également attendue: Barry Keoghan et Jacob Elordi, tous deux remarqués dans "Saltburn", chacun dans un film en compétition, ou Margaret Qualley.
Côté grand spectacle, George Miller fera rugir hors compétition les moteurs de "Mad Max" avec "Furiosa", préquel de sa série de films post-apocalyptiques.
Parmi la centaine de films présentés toutes sections confondues, 22 sont en compétition pour la Palme d'or, remportée l'an dernier par la Française Justine Triet, avec "Anatomie d'une chute".
Le jury sera présidé par l'Américaine Greta Gerwig, 40 ans, première réalisatrice à dépasser le milliard de dollars de recettes avec "Barbie".
A ses côtés, Omar Sy ou l'actrice amérindienne Lily Gladstone révélée il y a un an à Cannes dans "Killers of the Flower Moon" de Martin Scorsese.
En compétition, des habitués comme Jacques Audiard, avec une inattendue comédie musicale en espagnol dans l'univers des narcotrafiquants, ou David Cronenberg. Emma Stone renoue avec son réalisateur fétiche Yorgos Lanthimos après sa récompense aux Oscars pour "Pauvres Créatures".
Comme souvent, la Croisette résonnera avec l'actualité mondiale, notamment en compétition, avec une fiction sur le jeune Donald Trump ("The Apprentice") et l'adaptation de "Limonov" d'Emmanuel Carrère, signée du cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov.
En passant par les interrogations sur la venue de l'Iranien Mohammed Rasoulof, en lice pour la Palme mais régulièrement empêché de voyager par le régime des mollahs.
Réunie à Cannes, l'industrie du cinéma continuera de s'interroger sur l'impact de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies sur la création, six mois après une grève historique à Hollywood, et alors que le Festival inaugure une compétition de réalité virtuelle (VR).
Mais aussi la parité (seulement 20% des réalisatrices dans la sélection officielle, selon le collectif 50/50), et les violences sexistes et sexuelles.
Sept ans après le début de #MeToo, le sujet reste dans tous les esprits, aux Etats-Unis où l'une des condamnations d'Harvey Weinstein vient d'être annulée, comme en France, entre le procès en octobre de Gérard Depardieu et le mouvement de libération de la parole relancé par Judith Godrèche.
Une invitation à Cannes de l'actrice, devenue le fer de lance du mouvement en France depuis qu'elle a accusé de viols deux figures du cinéma d'auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, pour y présenter le court-métrage qu'elle vient de réaliser, serait un symbole fort.
Réunissant plusieurs dizaines de milliers de festivaliers et des stars planétaires, Cannes sera aussi une répétition générale côté sécurité pour les autorités, à deux mois des JO.
Les festivités devaient être lancées mardi soir par l'actrice Camille Cottin, avant le lancement du film d'ouverture, "Le Deuxième acte" de Quentin Dupieux, avec Léa Seydoux, qui sort en salle en même temps.
Cinq talents à suivre
Son nom sera bientôt sur toutes les lèvres: à 41 ans, Sebastian Stan se glisse dans la peau de Donald Trump, période magnat de l'immobilier bien avant celle de président américain dans "The Apprentice", en lice pour la Palme d'or.
L'acteur d'origine roumaine était jusqu'ici connu des fans de Marvel, grâce à son rôle récurrent dans "Captain America".
Preuve de son éclectisme et de son goût pour la transformation, il a été à l'écran Tommy Lee dans une série sur ses amours avec Pamela Anderson et a été récompensé à la dernière Berlinale pour "A different man", où il jouait... un homme défiguré.
Dans "Emilia Perez", film en compétition, elle joue aux côtés de Selena Gomez et Zoe Saldaña, mais c'est elle la star.
Sous la direction de Jacques Audiard, le réalisateur d'"Un Prophète", l'Espagnole Karla Sofía Gascón incarne un chef de cartel mexicain qui défie les frontières de l'identité pour devenir la femme qu'elle a toujours su être.
Un projet enthousiasmant mélangeant comédie musicale et narcotrafic. Et un rôle en or pour l'actrice transgenre de 52 ans, abonnée jusqu'ici aux telenovelas et aux productions mexicaines.
Visage de bad boy et performances sur le fil: à 31 ans, Barry Keoghan est la star montante irlandaise, attendu à Cannes dans "Bird" en gangster tatoué.
Fin 2023, il a perturbé plus d'un spectateur dans "Saltburn", satire sociale où il joue rien de moins qu'un psychopathe.
Déficient mental dans "Les Banshees d'Inisherin", l'acteur qui, enfant, a été balloté de foyer en foyer, a déjà tourné sous la direction de Yorgos Lanthimos ("La mise à mort du cerf sacré") et Christopher Nolan ("Dunkerque"). Il est également le Joker chez Matt Reeves, rôle qu'il va bientôt reprendre.
On l'a connue rousse et joueuse d'échecs tourmentée dans "Le jeu de la dame", série à succès de Netflix pendant le confinement.
Avant ce rôle qui lui a valu un Golden Globe et les faveurs de la maison Dior, Anya Taylor-Joy, 28 ans, s'est fait remarquer dans des films fantastiques comme "The Witch" ou à costumes comme "Emma".
C'est au volant de bolides et cheveux au vent qu'on la retrouve dans "Furiosa" (présenté hors compétition le 15 mai), cinquième épisode de la saga Max Max, où elle reprend le rôle tenu précédemment par Charlize Theron dans "Fury Road" (2015).
Sera-t-elle la nouvelle Justine Triet ? Agathe Riedinger est l'une des quatre réalisatrices en compétition cette année et la seule à présenter un premier film.
La Française s'est fait connaître par ses courts-métrages dont "J'attends Jupiter", sur la télé-réalité, thème qu'elle réexplore dans "Diamant brut", en lice pour la Palme d'or, donc.
Dans le film, on suit une jeune fille obsédée par l'idée de devenir quelqu'un. Le destin lui sourit enfin quand elle réussit à passer un casting pour "La Villa".