
-
Le Premier secrétaire reçoit une délégation de membres des organisations féminines partisanes
-
Les propositions de l’USFP pour combattre la corruption électorale
-
Le CNDH plaide à Genève pour une gouvernance équitable de l'eau et de l’énergie fondée sur les droits humains
-
Khadija Bendam nommée présidente du Conseil international des sociétés nucléaires
Contamination
Destinée à mettre en lumière la qualité globale des eaux de surface et des nappes phréatiques, à identifier les aquifères contaminés par les nitrates, à établir les sources de cette contamination et à évaluer l'aptitude de ces eaux souterraines à la consommation et à l'irrigation, cette étude a observé, lors de l'évaluation des rivières marocaines, que « la plupart des stations analysées affichent une qualité de l'eau bonne à modérée, à l'exception de zones localisées spécifiques en aval des points de rejets domestiques et industriels. Dans le contexte des barrages, la qualité de l'eau est généralement excellente à modérée, seuls 5% des barrages présentant une mauvaise qualité, attribuée au rejet d'eaux usées domestiques et industrielles contribuant à la dégradation de la qualité des eaux de surface. En revanche, une baisse notable de la qualité des eaux souterraines a été constatée, principalement due à des niveaux élevés de salinité et des concentrations élevées de nitrate.
A ce propos, ladite étude énonce que « la contamination par les nitrates est répandue dans de nombreux aquifères à travers le Maroc, notamment - les aquifères atlantiques : Souss côtier, Berrechid, Chaouia, Doukkala, R'mel, Mnasra, Gharb ; - les aquifères atlasiques : Sais ; - les aquifères du Nord-Est : Triffa ». Et de préciser que « parmi eux, les aquifères de Chaouia, Mnasra, Triffa, Gharb et R'mel se distinguent comme les plus fortement contaminés par les nitrates, avec des concentrations élevées dépassant 100 mg/l, et un taux significatif de 92,31%, 90%, 75,76%, 72,22% et 70% des échantillons, respectivement, indiquant une qualité de l'eau mauvaise à très mauvaise. Cette dégradation est principalement attribuée à l'utilisation excessive d'engrais dans les zones irriguées ainsi qu'au rejet d'eaux usées domestiques et industrielles ».
« De plus, ajoutent les rédacteurs de ladite étude, l'intrusion d'eau de mer peut avoir intensifié la contamination des eaux souterraines par les nitrates, comme observé dans de nombreux aquifères atlantiques tels que ceux de Chaouia, Doukkala et Akermoud qui révèlent des niveaux de nitrates exceptionnellement élevés à des distances de moins de 2000 m de la mer, où l'intrusion d'eau de mer est fréquente. De plus, l'analyse isotopique de δ¹ ⁵N–NO₃ et δ¹ ⁸O–NO₃ dans les aquifères de BouAreg (MA) et de Massa (AnA) suggère que les principales sources de pollution par les nitrates sont le fumier, les eaux usées et l'application d'engrais agricoles dans les régions irriguées. De plus, l'eau de la majorité des aquifères étudiés, tels que BouAreg (MA), Foum El Oued et Chaouia (AnA), est jugée impropre à la consommation et à l'irrigation, principalement en raison de concentrations élevées de nitrates et d'une salinité élevée ». De même, ajoutent-ils, « l'eau d'autres aquifères atlantiques tels que ceux de Bahira, du Souss et d'Essaouira n'est pas potable et son utilisation pour l'irrigation nécessite des conditions spécifiques telles qu'un sol plus grossier, une bonne perméabilité, une forte tolérance à la salinité et un suivi régulier de son évolution. Cependant, les eaux souterraines de la Crête Calcaire du Rif (MA) et de la Moulouya (NEA) présentent une très bonne qualité ».
Sources de contamination
Ladite étude révèle que « les sources de contamination sont variées : eaux usées domestiques et industrielles, fumier, fosses septiques, déchets animaux, mais le principal facteur demeure l'utilisation excessive d'engrais dans les zones irriguées, soulignée par plusieurs études. Par ailleurs, des paramètres tels que la texture sableuse des sols, l'irrigation par inondation et les débits élevés des eaux de retour contribuent à l'intensification de cette pollution ».
« Globalement, poursuit l’étude, cette contamination par les nitrates touche de nombreux aquifères au Maroc, synergie d'apports agricoles, d'élevage, de gestion des effluents et de pratiques culturelles, avec l'agriculture intensive et l'usage massif d'engrais comme principales causes. Les eaux usées domestiques, bien que moins étendues, jouent également un rôle significatif dans certains secteurs. Ces deux sources – engrais agricoles et eaux usées domestiques – exercent une influence majeure sur la qualité des eaux souterraines par rapport aux autres sources de pollution recensées ».
Hassan Bentaleb