Les pays hôtes plient bagages : Le Mali s’invite à la fête

Les deux pays co-organisateurs de la CAN 2012, sont sortis de la plus prestigieuse compétition africaine, par la petite porte. Si cela était tout à fait prévisible pour la Guinée Equatoriale, tendre adversaire d’une Côte d’Ivoire (3-0) décidément sans rival, ce n’est pas le cas du Gabon qui avait fortement impressionné en faisant le plein lors des confrontations de poules (neuf points pour trois victoires). Les Panthères se sont inclinées face à l’intrus de service, un gâcheur de fête aux lourds crampons, le Mali. Les Chipolopolos (Boulet de cuivre) de Zambie, n’ont quant à eux, eu aucune difficulté à sortir des Soudanais complètement démobilisés (3-0) samedi en ouverture de ces quarts de finale, à Bata en Guinée Equatoriale. Les Zambiens tiennent là leur sixième demi-finale de leur histoire pour deux finales perdues. Le Ghana un virtuel champion au même titre que les Eléphants ivoiriens, aura longtemps souffert devant la Tunisie avant d’arriver à ses fins.  Il doit sa qualification à une « fière chandelle » du keeper des Aigles de Carthage, Balbouli, « dégriffé » pour l’occasion –une boulette en guise de passe décisive- qu’Ayew ne s’est pas fait prier de concrétiser.
Si la présence donc au carré d’as d’au moins trois, des huit équipes appelées à en découdre entre elles, le week-end passé en quart de finale de la CAN 2012, était attendue, le « cherchez l’intrus » de la rubrique est sans aucun doute  le Mali. Les Aigles maliens sont parvenus à sortir un  Gabon qui, pour son parcours de poule, passait pour l’ogre de service de cette CAN 2012. Les joueurs d’Alain Giresse, ont eu ceux de Gernot Rohr à l’usure pour ainsi dire. Physiquement, il n’y avait pas photo. Les Panthères, pour n’avoir pas su tuer le match après avoir mené sur une opportunité d’Eric Molongui au bout de l’heure, se sont fait rejoindre à cinq minutes de la fin grâce à un joli coaching de Giresse (entrée de Diabaté et de Yatabaré, buteur et passeur décisif) forçant ainsi les deux périodes de la prolongation. Ces dernières n’ayant rien donné, l’épreuve de tirs au but, un peu classiquement sanctionnait le meilleur joueur de la rencontre Pierre-Emerick Aubameyang au bonheur de Seydou Keita qui, lui, plaçait le dernier penalty pour un 5/5 historique des Aigles maliens. C’en était fini du rêve du Gabon qui sortait de sa compétition sans avoir perdu aucun match. C’était là le fait de ces quarts, et aussi cruel soit-il, le football est ainsi fait.
En comparaison donc, la victoire de la Côte d’Ivoire la veille de l’autre pays hôte, la Guinée Equatoriale ne fut qu’une simple formalité qui a permis  à Didier Drogba de réaliser un doublé et à Yaya Touré d’inscrire le plus beau but de ce tournoi, rendant du coup le penalty raté de Drogba, une banale anecdote. Deux 3-0 samedi et deux 1-1 dimanche. La Tunisie a laissé passé sa chance devant les Black Stars du Ghana. Après avoir fait le plus dur, c’est-à-dire, revenir au score et forcer l’extra time, les Aigles ont failli sur une malencontreuse erreur d’appréciation de leur gardien de but. Ce concours de circonstances fatal, Balbouli devra désormais vivre avec. Dommage ! La Tunisie ne méritait pas pareille sortie. Mais faut-il rappeler la cruauté de la chose. Les demi-finale de ces coups du sort donnent pour mercredi à Bata, un Zambie-Ghana et à Libreville, un Mali-Côte d’Ivoire qui déboucheront forcément vers des duels anglo-francophones à Malabo (3ème place) et à Libreville dimanche prochain (finale).