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Les enjeux géostratégiques de l’intégration du Grand Maghreb, est l’objet de deux ouvrages collectifs, que j‘ai coordonnés avec mon ami le docteur Camille Sari, expert financier, enseignant à la Sorbonne, tous deux travaillant depuis de longues années sur le Maghreb, paraissant en premier lieu en Algérie à ma demande et devant être édité au Maroc et en France avec une traduction en anglais pour le monde anglophone. (1). Cet ouvrage regroupe, et c’est une première, des experts et professeurs d’Université, des Européens, des binationaux et des Maghrébins (Algériens, Marocains, Tunisiens, Libyens et Mauritaniens) de différents spécialités avec des sensibilités différentes mais ayant la même volonté de dépasser les blocages en s’appuyant, transitoirement, sur la société civile, les entrepreneurs, les universitaires, en attendant que le politique suive à l’instar de ce qui s’est passé au début de la construction européenne.
Pourquoi un ouvrage collectif sur la construction d’un Maghreb uni et démocratique ? L’idée est venue suite à la publication à l’Institut français des relations internationales de ma contribution intitulée «Les relations Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques» parue en avril 2011 au sein du département Afrique du Nord/Moyen-Orient (2) où Camille Sari et moi-même avons constaté que le Maghreb est la seule région du monde qui n’est pas intégrée, bien qu’elle soit la plus homogène du point de vue culturel alors que les peuples de cette région ont témoigné et témoignent de leur attachement à l’union.
Nous avons dès lors contacté bon nombre de nos amis respectifs où nous avons décidé de ne pas aborder la question du Sahara dont la résolution devra être laissée aux institutions internationales, notre objectif étant de rapprocher les points de vue et éviter d’attiser les tensions, l’aspect culturel et économique étant déterminant.
Les auteurs de cet ouvrage, par la diversité de leurs origines sociologiques, linguistiques et culturelles et leurs parcours, ont tenté d’aborder tous les aspects qui entourent la construction maghrébine : l’histoire, la sociologie, le droit, les institutions, les problèmes sociétaux, l’immigration et les aspirations de la jeunesse, la relation avec l’Union européenne, les réglementations commerciales et douanières et bien entendu l’économie et la monnaie. Les défis sont nombreux et les obstacles ne sont pas à négliger. L’irrationnel, l’archaïsme, la défense des privilèges et la non-prise en compte des aspirations populaires, sont les ingrédients d’un immobilisme anachronique à contre-courant de l’histoire. La mondialisation nous réserve de mauvaises surprises et les ressources minières ont une fin. Il est dans l’intérêt de cette région de relancer son développement économique et social par la création d’une Communauté économique maghrébine.
Le premier ouvrage collectif s’intitule : «Quelle gouvernance et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques»? Il s’articule autour de deux parties. La première traite de questions stratégiques et voit successivement l’apport du professeur Abderrahmane Mebtoul, expert international et du docteur Liès Goumouri, diplômé de l’Ecole polytechnique de Grenoble et de l’Institut d’études politiques de Paris (Algérie), qui abordent le volet de «L’urgence d’un nouveau re-engineering», ainsi que du professeur libyen Kamel Almarche qui traite des «Réalités politiques et économiques du post-conflit libyen»; du docteur Camille Sari (Europe) qui évoque les questions de la «Réforme des Constitutions et des institutions et réalités économiques et sociales en Algérie et au Maroc» et de «La Constitution votée le 1er juillet 2011 au Maroc est-elle démocratique ou en transition vers la démocratie ?», de l’expert financier Gilles Bonafi (Europe ), dont l’apport est relatif au «Grand Maghreb : gouvernance, économie et psyché», du professeur Abderrahmane Mebtoul qui traite des «Fondements stratégiques de l’émergence de secteurs dynamiques au Maghreb : efficacité des institutions et bonne gouvernance» et du professeur Zakaria Abdouddahab (Maroc), qui planche sur «Les droits de l’Homme dans la Constitution marocaine de 2011».
Les économistes Fahmi Ben Abdelkader et Daniel Labaronne, évoquent, pour leur part, la «Dimension institutionnelle du soulèvement de la rue arabe», les professeurs Abderrahmane Mebtoul et Mohamed Tayebi traitent, pour leur part, des «Régimes arabes face à la contestation de leurs populations qui ont soif de démocratie».
Le professeur en droit international Christophe Collard, directeur de recherche HEC (Europe), évoque, dans cette même première partie, «La réforme du droit des affaires en Afrique du Nord à l’heure de la concurrence des systèmes juridiques».
Quant au professeur Emile H. Malet, président d’Adpes et directeur de la revue internationale Passages (Europe) et ambassadeur itinérant français au Tchad, il s’est penché sur le thème du «Malaise méditerranéen et la mondialisation», et le professeur Mustapha Cherif (ancien ministre -Algérie), sur «Le Maghreb : quel devenir face aux mutations géostratégiques mondiales, authenticité et modernité, l’indispensable démocratisation des sociétés maghrébines ?».
La deuxième partie du premier ouvrage traite du «Maghreb face aux enjeux géostratégiques». Ainsi le professeur Jean Louis Guigou (Europe), délégué de l’IPEMED, conseiller du président français et de la commission économique européenne aborde le thème, plus que jamais d’actualité, à savoir celui de la nécessité de moderniser les outils de la coopération euro-méditerranéenne.
Le docteur Camille Sari, évoque, pour sa part, «Les responsabilités de la société civile dans la constitution de l’Etat», le professeur Boutaina Ismaili Idrissi (Maroc), «L’intégration euro-méditerranéenne à l’épreuve du Printemps arabe», le professeur Luis Martinez (Europe) directeur de recherche sciences politiques (Paris), «La politique européenne de voisinage : un obstacle à l’intégration régionale au Maghreb».
«Vers un espace stratégique euromaghrébin», est le thème abordé par l’Amiral Jean Duourcq (Europe), directeur général de la revue Défense française et Tewfik Hasni, ingénieur et ancien directeur de stratégie à Sonatrach algérienne, développe le thème : «Etat des relations entre l’Union européenne et les pays du Maghreb dans le domaine énergétique».
Le sujet abordé par professeur Jawad Kerdoudi (Maroc) a trait aux «Relations Maghreb / Union européenne» et le professeur Abderrahmane Mebtoul, évoque la question du «Maghreb face à la stratégie de l’OTAN : problématique de la sécurité en Méditerranée», le professeur Mohamed Khachani (Maroc), celle de «La question migratoire dans les relations euro-maghrébines», le sociologue Nadji Safir (Algérie) celle des «Sociétés maghrébines face aux nouveaux défis et enjeux liés à la maîtrise sociale de la science et de la technologie», le docteur Mustapha Bensahali (Algérie) celle de «L’ approche des relations du Grand Maghreb avec les pays du Nord de la Méditerranée» et enfin le professeur Jean Louis Guigou, celle de «L’Afrique du Nord peut devenir la Ruhr de l’Europe».
Le second ouvrage collectif traite quant à lui de l’intégration économique maghrébine, un destin obligé. Il est également scindé en deux parties, l’une traitant des économies maghrébines en quête d’un modèle de développement et la seconde l’intégration maghrébine, voies et défis.
Ainsi le professeur Achraf Ayadi (Tunisie) aborde « La transition économique en Tunisie: endettement, politique budgétaire et monétaire », le professeur Ahmed Youra Ould Haye (Mauritanie), « Economie de la Mauritanie : opportunités, défis et perspectives d’avenir », le docteur Camille Sari, « Ce que je propose pour la construction d’une Libye moderne », le professeur à Nice Boualem Aliouat (Algérie), « Développement algérien et réseaux d’innovation au Maghreb : enjeux, difficultés et propositions en préalable aux espaces économiques régionaux », Cherif Bouabdesselam, ancien vice-président Sonatrach (Algérie), « Mon aventure de manager à Sonatrach », le professeur Abdelatif Fekkak (Maroc), « Forces et faiblesses de l’économie du Maroc, les professeurs Bentahar Mohamed et Houaria Zaam (Maroc) », « L’ entrepreneuriat féminin au Maroc : réalités et perspectives », le professeur Chafik Babour (Maroc), « Croissance, emploi et pauvreté au Maroc (1999 – 2010). État des lieux, évolution, contraintes et recommandations », Cherif Bouabdesselam, « Le management d’entreprise dans les pays du tiers-monde », Nacer Ben Zina (Tunisie), « Le problème du chômage dans les pays maghrébins », les professeurs (Europe) Loick Menvielle et Nadine « Tournois, tourisme et tourisme médical : un an après le Printemps arabe, quel avenir pour le Maghreb » et Ines Bonafi (Europe), «La grande distribution en Algérie : les leçons du passé».
La deuxième partie voit l’apport du professeur Abderrahmane Mebtoul et de Gilles Bonafi « L’économie maghrébine au sein de l‘économie mondiale, bilan », du docteur Camille Sari, « Le Printemps arabe : quelles conséquences économiques », des professeurs Abderrahmane Mebtoul et Bouachama Chouam (Algérie), « Les défis majeurs de l’union du Maghreb arabe face à la crise financière mondiale », du docteur Camille Sari, « Une monnaie commune au service de la communauté économique maghrébine », de Gilles Bonafi, « Le monde arabe doit développer son modèle économique », du docteur Mourad Goumiri, « Le Maghreb de la symbolique marchande aux frontières », du professeur Abderrahmane Mebtoul, « L’intégration du Maghreb, entre le rêve et la réalité », du professeur à Lille (Algérie) Abdelkader Djeflat « Economie de la connaissance, emploi et intégration : analyse et perspectives pour les pays du Maghreb » et enfin du professeur Farid Yaici (Algérie), « Etude sur le projet de création d’une CEM » (communauté économique maghrébine.ademmebtoul@gmail.com)
Défenseur de l’intégration de l’Afrique du Nord depuis plus de deux décennies, je souhaite vivement un large débat productif au profit exclusif de l’intégration du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique, afin de faire face aux importants enjeux géostratégiques qui se dessinent à l’horizon 2014/2020. Je tiens avec mon ami Camille Sari à remercier vivement tous les auteurs qui ont participé à sa rédaction et qui ont bien voulu livrer leurs réflexions et propositions.
* Professeur des Universités-Expert international en
management stratégique
(1)- Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul et du docteur Camille SARI—Premier ouvrage : « Quelle gouvernance et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques ? » (516 pages) -Second ouvrage: « L’intégration économique maghrébine, un destin obligé» (542 pages) EditionAnwar El Maarifa (Algérie) janvier 2014- à paraitre avant juin 2014 au Maroc et en France
(2) Contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul, Institut français des relations internationales – IFRI- «La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 4 avril 2011» voir également du même auteur «La problématique de la sphère informelle au Maghreb» (IFRI 28 pages 03 décembre 2013)