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Le ton monte entre Moscou et les Occidentaux

Le Premier ministre ukrainien tente de trouver une issue


AFP
Samedi 12 Avril 2014

Le ton monte entre Moscou et les Occidentaux
Le ton est encore monté entre Occidentaux et Russes, menacés de nouvelles sanctions, alors que le Premier ministre ukrainien tentait vendredi de désamorcer le face-à-face avec les séparatistes pro-russes que Kiev a menacé de déloger par la force. 
«L’incitation à des sentiments antirusses (...) menace de manière évidente la stabilité européenne», a fustigé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, quelques heures après que le président américain Barack Obama a averti qu’une «escalade» russe en Ukraine conduirait à de nouvelles sanctions contre Moscou.
Jeudi, c’est le président Vladimir Poutine qui avait mis en demeure les Européens d’assurer le paiement des milliards de dette de l’Ukraine faute de quoi leur approvisionnement en gaz serait menacé.
Dans cette atmosphère de tension, le premier ministre pro-européen de Kiev, Arseni Iatseniouk, s’est rendu à Donetsk (est) pour tenter de trouver une issue à l’insurrection de quelques milliers d’activistes pro-russes, qui menace d’aggraver encore une situation ayant dégénéré en la pire crise Est-Ouest depuis la fin de la guerre froide.
 M. Poutine, qui a promis de protéger «à tout prix» les populations russes de l’ex-URSS, a en effet massé des troupes, jusqu’à 40.000 hommes selon l’Otan, à la frontière des deux pays, faisant craindre une invasion. Le président russe a mis en garde le nouveau pouvoir de Kiev, que Moscou ne reconnaît pas, contre tout acte «irréparable».
 Des pro-russes, pour certains armés, occupent depuis dimanche le bâtiment de l’administration régionale à Donetsk et celui des Services de sécurité (SBU) à Lougansk, deux grandes villes de l’Est situées à quelque dizaines de kilomètres de la frontière russe.
Le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov avait menacé les séparatistes qui ne déposeraient pas les armes d’une solution de force, faisant encore monter la tension, mais M. Iatseniouk est venu vendredi offrir des garanties, qui risquent toutefois de ne pas satisfaire les plus radicaux des pro-russes. Jeudi, le gouvernement avait déjà offert une amnistie à ceux qui déposeraient les armes.   Le Premier ministre a promis «d’équilibrer les pouvoirs entre le pouvoir central et les régions» et s’est engagé à ne toucher «sous aucun prétexte» aux lois garantissant le statut des langues autres que l’ukrainien.  Mas les séparatistes, soutenus par Moscou, exigent une «fédéralisation» de la Constitution ukrainienne, ce que refuse le pouvoir pro-européen de Kiev, qui y voit la porte ouverte à un éclatement du pays.
 Aucun contact direct avec les insurgés n’était prévu, mais Rinat Akhmetov, oligarque et homme le plus riche du pays, qui fut longtemps un des principaux soutiens de l’ancien pouvoir pro-russe, participait aux discussions, assurant que «la seule issue est la voie des négociations».  Devant l’administration occupée à Donetsk, une petite foule se pressait vendredi matin. «Pas de négociations, rien que l’indépendance», criait une femme, devant les barricades protégeant le bâtiment.  Ces troubles font craindre un scénario similaire à celui de la Crimée, péninsule ukrainienne de la mer Noire rattachée à la Russie en mars après un référendum non reconnu par Kiev et l’Occident, qui dénoncent une «annexion».   Les autorités ukrainiennes accusent Moscou de vouloir «démembrer» leur pays ou au moins torpiller l’élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai. Les favoris de ce scrutin sont en effet des pro-européens, décidés à arrimer à l’Ouest une Ukraine de 46 millions d’habitants frontalière de plusieurs pays de l’UE.
 Alors qu’une lueur d’espoir diplomatique était née de l’annonce jeudi de discussions à quatre - Etats-Unis, Russie, Ukraine, Union européenne - la semaine prochaine sur la crise, la guerre des mots est repartie de plus belle. 


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