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Le président Morsi limite les prérogatives de l’armée égyptienne : Hussein Tantaoui et Sami Anan en prennent pour leurs grades


AFP
Mardi 14 Août 2012

Le président Morsi limite les prérogatives de l’armée égyptienne : Hussein Tantaoui et Sami Anan en prennent pour leurs grades
Le président égyptien Mohamed Morsi a créé la surprise dimanche en annonçant l'annulation de dispositions accordant de larges pouvoirs à l'armée et la mise à la retraite du puissant maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense depuis plus de 20 ans. M. Morsi, élu en juin dernier, a également nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, deuxième personne à occuper ce poste en plus de 30 ans.
"Le président a décidé d'annuler la déclaration constitutionnelle adoptée le 17 juin" par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirigeait à l'époque le pays et dans laquelle les militaires s'arrogeaient notamment le pouvoir législatif, a annoncé le porte-parole du président, Yasser Ali, dans une déclaration télévisée.
Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, avaient dénoncé cette "Déclaration constitutionnelle" comme "un coup d'Etat institutionnel" du CSFA, dirigé par le maréchal Tantaoui, visant à limiter les prérogatives présidentielles.
La "déclaration", adoptée après une dissolution de l'Assemblée et juste avant l'annonce de la victoire de M. Morsi à la présidentielle, avait provoqué une crise politique entre l'armée et les islamistes.
Avec le pouvoir législatif, les généraux gardaient un droit de veto sur toute nouvelle loi ou mesure budgétaire et se réservaient aussi un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, le texte fondamental en vigueur sous le président déchu Hosni Moubarak ayant été suspendu.
"Vu les circonstances, c'est le bon moment pour effectuer des changements dans l'institution militaire", estime Mourad Ali, un haut responsable du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), la formation de M. Morsi. "C'est un président fort, et il exerce son autorité", a-t-il dit à l'AFP.
Il n'était pas encore clair si le président égyptien avait décidé cette redistribution des cartes politiques en sa faveur en concertation avec l'armée ou s'il s'agissait d'un coup de force.
M. Morsi a également décidé dimanche de mettre à la retraite le maréchal Tantaoui, longtemps proche de Hosni Moubarak, et l'a remplacé au ministère de la Défense par le général Abdel Fattah al-Sissi, le chef des renseignements militaires.
Le chef d'état-major de l'armée et N°2 du CSFA, Sami Anan, a également été mis à la retraite, et remplacé par le général Sedki Sobhi.
MM. Tantaoui et Anan ont toutefois tous deux été nommés conseillers auprès du président Morsi, selon les médias officiels.
Le nouveau vice-président, Mahmoud Mekki, est un magistrat qui a joué un rôle dans la fronde des juges en 2005 contre la fraude électorale pendant le scrutin présidentiel qui s'était terminé par une victoire écrasante de M. Moubarak, finalement renversé par une révolte populaire le 11 février 2011.
Il s'agit seulement du deuxième vice-président égyptien en 30 ans. M. Moubarak, qui était le vice-président d'Anouar al-Sadate au moment de l'assassinat de ce dernier en 1981, n'avait jamais pourvu le poste jusqu'à la révolte de 2011, pendant laquelle il avait nommé son chef des renseignements Omar Souleimane vice-président.
M. Morsi, formellement investi le 30 juin, est le premier civil à accéder à la magistrature suprême. Depuis son élection, il a alterné compromis et bras de fer avec l'armée pour tenter de s'imposer.
L'armée a donné à l'Egypte tous ses présidents depuis le renversement de la monarchie par les "officiers libres" en 1952. Dominée par une culture du secret, à la tête d'un empire économique opaque, elle a toujours préféré rester influente dans l'ombre du président plutôt que de s'exposer directement.
Le mouvement des Frères musulmans, qu'elle a longtemps réprimé et maintenu dans la semi-clandestinité, mais avec qui elle a su à l'occasion dialoguer, reste son seul rival de taille sur la scène politique.
Ce coup de théâtre politique survient alors que sur le plan de la sécurité, l'Egypte fait face à une grave crise dans la péninsule du Sinaï, où 16 de ses gardes-frontières ont été tués le 5 août dernier près de la frontière israélienne et de l'enclave palestinienne de Gaza.
L'armée égyptienne est depuis engagée dans une offensive d'envergure contre les "éléments terroristes" accusés d'avoir mené ou soutenu l'attaque, dans cette région où l'instabilité s'est considérablement aggravée depuis la chute de M. Moubarak.


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