-
Appel à repenser les modèles d'enseignement pour accompagner les mutations multiformes dans le monde
-
NARSA : Mise en service du système de contrôle simultané des infractions routières dans les deux sens de circulation
-
Le combat soutenu de l’USFP contre les dérives de l’expropriation : Mettre fin à des abus insoutenables
-
Mehdi Mezouari : L’USFP mène une opposition constructive face à un gouvernement d’incompétents
Un paradoxe national inquiétant
À première vue, tout semble réuni pour réussir : orientations royales stratégiques, stabilité institutionnelle, dynamique d’investissement soutenue.
Mais derrière cette façade se cache un profond malaise : une croissance qui ne redistribue pas, des réformes vidées de leur sens social, et un gouvernement qui semble avoir renoncé à bâtir un État de justice et de dignité.
L’Union Socialiste des Forces Populaires, fidèle à son histoire et à son rôle de sentinelle démocratique, propose une lecture critique de cette situation et engage une dynamique nationale de mobilisation, avec l’ambition de transformer 2025 en année d’ouverture et de reconstruction.
Une croissance sans équité : Quand le progrès oublie les citoyens
Le gouvernement se félicite d’un taux de croissance de 3,2 % pour l’année 2024, selon la Banque mondiale. Mais que signifie cette performance pour le citoyen ordinaire ? Rien ou presque. Dans les villes, les jeunes diplômés sont plus de 285 000 à chercher un emploi décent. Dans les campagnes, un tiers des familles reste privé d’un accès élémentaire à la santé. La classe moyenne se rétrécit à vue d’œil sous le poids d’une vie de plus en plus chère. Et pendant ce temps, les grandes fortunes consolident leur position, captant les marchés, les aides, les décisions.
L’économie marocaine s’organise aujourd’hui autour de pôles de rente, de privilège et de clientélisme. Les petites et moyennes entreprises sont laissées pour compte, étouffées par la concurrence déloyale et l’accès inégal au crédit. Dans ce modèle à deux vitesses, la prospérité se concentre au sommet tandis que le bas de la pyramide sociale s’enfonce dans l’insécurité économique. Le pays grandit sans cohésion ; il se développe sans justice.
Du rêve social à l’abandon organisé : Quand la réforme devient renoncement
L’enseignement public s’effondre. Des milliers d’enseignants désertent par épuisement ou précarité. La santé publique se désagrège sous la pénurie d’infrastructures, l’absence de personnel et la désertion des zones rurales. L’emploi est devenu un terrain d’expérimentations précaires, sans plan de long terme.
Plutôt que de réinvestir l’État social, le gouvernement multiplie les partenariats public-privé, sans encadrement démocratique. Les droits fondamentaux deviennent des marchandises : qui peut payer est servi, qui ne peut pas est exclu. Pire encore, cette dérive se fait avec la caution du discours de la réforme. Or il ne s’agit pas de réformer, mais de démanteler.
Le plus révoltant, c’est que cette majorité avait tout pour réussir. Les orientations royales de 2021 étaient claires, le Nouveau Modèle de Développement offrait une feuille de route ambitieuse. Mais au lieu d’un plan d’action, nous avons eu des slogans. Au lieu d’une vision, nous avons eu de l’improvisation. Déconnexion, manque de volonté politique et soumission à des logiques court-termistes : telles sont les causes réelles de l’échec.
2025 : L’année du sursaut citoyen et militant
Face à cet abandon organisé, l’Union Socialiste des Forces Populaires a fait le choix de l’action. L’année 2025 sera celle de l’engagement, du terrain, de la reconquête. Réorganisation des structures locales, redynamisation de la jeunesse socialiste, formation politique des cadres, dialogue avec les syndicats et les associations : le parti s’ancre dans la société pour mieux en porter la voix.
La jeunesse, en particulier, est au cœur de cette stratégie. À travers une campagne nationale d’enregistrement sur les listes électorales, la Jeunesse socialiste veut rendre la politique accessible, utile et transformatrice. Car la démocratie ne se réduit pas au vote : elle commence par l’écoute, se poursuit dans le dialogue et s’accomplit dans l’action.
Le 12ème congrès national prévu pour octobre 2025 ne sera pas une simple formalité organisationnelle. Il sera une plateforme stratégique pour présenter une alternative social-démocrate crédible, articulée autour de la justice fiscale, de l’investissement productif, de la protection sociale et de la souveraineté sur les secteurs vitaux.
2026 : Rupture ou naufrage ? Le moment de vérité démocratique
L’année 2026 ne sera pas celle d’un scrutin ordinaire. Ce sera un moment de bascule. Soit le pays s’enfonce dans le modèle néolibéral qui privatise, exclut, précarise, soit il fait le choix de la dignité, de l’équité et de la reconstruction démocratique.
Les programmes comme Awrach ou Forsa ou encore intilaka ne peuvent masquer la réalité : ils ne créent ni emplois durables ni perspectives claires. La dette publique dépasse désormais les 96 % du PIB. Le secteur informel emploie plus d’un tiers de la population active. Et l’obsession gouvernementale pour les équilibres macroéconomiques se traduit par une mise à l’écart de l’humain.
Mais le citoyen n’est pas dupe. Le silence social n’est pas une soumission. Une conscience collective s’éveille. 2026 peut et doit devenir l’an I d’un nouvel élan social, où les citoyens ne seront plus spectateurs de leur propre marginalisation, mais acteurs de leur destin.
Conclusion : Pour que l’espérance devienne programme
Le peuple marocain a payé cher : par sa patience, ses sacrifices, et ses espérances déçues. Il mérite mieux qu’un gouvernement comptable. Il mérite une vision, une volonté et un projet. L’Union Socialiste des Forces Populaires, fort de son histoire et de ses luttes, refuse d’être le témoin silencieux de l’aggravation des fractures. Après le sort réservé à la motion de censure par « une majorité parlementaire complaisante », le combat doit se poursuivre sur un autre terrain : celui du peuple.
Faisons de 2025 l’année du grand procès populaire contre le gouvernement de l’échec, de l’oubli et de l’abandon. Et que 2026 devienne l’année du sursaut collectif, celle du choix clair entre la continuité du désastre ou l’avènement d’un nouvel horizon fondé sur la justice, la solidarité et la dignité.
Il ne s’agit plus d’un simple affrontement entre partis, mais d’un véritable test pour notre conscience nationale. Une conscience qui refuse d’être anesthésiée, une société qui refuse d’être reléguée.

L’heure n’est plus aux bilans creux. Elle est à la rupture. Une rupture démocratique, sociale et morale. Et cette rupture, seul l’électeur souverain peut la décréter. À nous de l’accompagner, de l’organiser, de la porter jusqu’à la victoire.
Par Mohamed Assouali
Membre de la Commission nationale d’arbitrage et d’éthique de l’USFP