Le Laboratoire de recherche en éducation et en formation planche sur son développement

Le Laboratoire international de recherche en éducation et en formation (LIREF), département du groupe scolaire la Résidence, a organisé récemment à Casablanca deux journées de réflexion autour des questions ayant trait à son développement. La première journée qui a fait suite aux premières assises du LIREF organisées en avril dernier, visait deux buts principaux : opérationnaliser les orientations stratégiques et les choix scientifiques du LIREF et mieux asseoir l’organisation du LIREF. Cette journée a réuni les membres de diverses instances du LIREF, mais aussi des chercheurs et des acteurs pédagogiques qui se sont distingués dans les domaines ciblés par le LIREF et qui sont venus constituer son réseau scientifique.
Les priorités qui ont polarisé l’attention et la réflexion du LIREF durant cette journée concernent essentiellement les fondamentaux de la réussite scolaire qui peuvent avoir l’effet de leviers de changement et contribuer à réduire le taux élevé de déperditions scolaires ; il s’agit en l’occurrence des axes suivants :
- le développement d’un préscolaire pluriel et de qualité ;  - le recentrage des programmes scolaires sur les apprentissages fondamentaux en vue de favoriser la maîtrise, dès le primaire, de compétences stratégiques pour la réussite scolaire ; lesquelles compétences se situent foncièrement dans les mathématiques, les sciences et les langues.
Cette rencontre des équipes du LIREF s’est achevée par l’annonce du programme annuel de 2010 qui sera consacré à la poursuite des travaux sur le préscolaire et les apprentissages fondamentaux qui seront au centre des préoccupations pédagogiques de la réforme et aux langues qui constituent la problématique essentielle des années prochaines. En effet, tous les rapports diagnostics réalisés par les diverses instances concernées et à leur tête le Conseil supérieur d’enseignement mettent en exergue une telle problématique. Notons que ce laboratoire de recherche a sciemment choisi de mener des recherches dans les domaines présentant des problématiques essentielles dans le système d’éducation et de formation et de participer au débat par le biais de la recherche scientifique. La deuxième journée a été consacrée essentiellement à une manifestation scientifique sur les « conditions de mise en œuvre de la réforme du système d’éducation et de formation ». Tout en saluant l’effort de recadrage de la réforme que le département de tutelle a fourni dans le plan d’urgence, le LIREF n’a pas omis de mettre en exergue le constat global qui émerge à la surface de certaines études ; lequel constat désigne la mise en œuvre de la réforme qui ne semble pas se faire sans écueils. Selon les co-fondateurs du LIREF, c’est précisément ce constat qui devrait être soumis à l’analyse et auquel il y aura lieu d’apporter des éléments de réponses si l’on veut assurer des chances de réussite au plan d’urgence qui vise la relance de la réforme.
 Dans ce contexte précis, le LIREF a été amené à réfléchir aux questions suivantes : quels sont les types de difficultés, de dilemmes et de pressions auxquels les départements chargés de l’éducation et de la formation sont confrontés et qui risquent de retarder la mise en œuvre de la réforme ? Quelles seraient les alternatives possibles et optimales susceptibles de réguler la réforme et de favoriser la mise en œuvre de sa relance ?
A la lumière d’une première lecture de l’expérience marocaine de la réforme, les responsables du LIREF ont proposé quelques axes autour desquels la réflexion et les débats se sont articulés, tels que : l’approche investie dans l’opérationnalisation de la réforme ; le processus de mobilisation des ressources humaines dans la mise en œuvre de la réforme ; la préparation des cadres de l’éducation et de la formation à la mise en œuvre de la réforme et le développement de points d’entrée stratégiques susceptibles de favoriser la mise en œuvre de la réforme.
De tels points d’entrée sont relatifs à tout ce qui est de nature à sous-tendre la quotidienneté pédagogique de l’institution d’enseignement et à favoriser les apprentissages ou la formation ; il s’agit, à titre d’exemple, de l’enseignement et de l’apprentissage des langues et du préscolaire ; la transformation en profondeur des modes de gestion des services de l’éducation et de la formation.
Pour traiter les questions soulevées par de tels axes, une pléiade de chercheurs marocains, français et québécois ont exposé quelques éléments de leurs approches découlant de leurs recherches et de leurs expériences en tant que témoins et acteurs des réformes.
C’est ainsi que cette manifestation a permis aux membres du LIREF de divers pays de partager leurs expériences, leurs analyses et leurs visions au sujet des réformes des systèmes d’éducation et de formation ; elle a permis également de générer les éléments communs d’une approche fédérée de la réforme.
Ces deux journées ont été couronnées par la signature d’une convention de partenariat entre le LIREF et l’IUFM de l’Université de Franche-Comté de France.  Par cette convention, le laboratoire cristallise sa dimension internationale et sa ferme volonté de cultiver l’ouverture et les interactions avec des centres et des institutions de recherches qui partagent avec lui les mêmes préoccupations scientifiques et une vision commune de la recherche en éducation et formation.