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Les tirs de missiles balistiques chinois autour de Taïwan, dont certains seraient tombés dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, sont "un sérieux problème qui affecte notre sécurité nationale et celle de nos citoyens", a déclaré vendredi le Premier ministre nippon Fumio Kishida.
"Nous appelons à l'arrêt immédiat des exercices militaires" chinois qui ont commencé jeudi et doivent se poursuivre jusqu'à dimanche, a ajouté M. Kishida après une rencontre avec la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi.
Il a confirmé que Tokyo et Washington "continueraient à se coordonner étroitement pour maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan".
Mme Pelosi, 82 ans, dont c'était la première visite au Japon depuis 2015, a provoqué la colère de la Chine en se rendant mardi et mercredi à Taïwan, Pékin considérant ce territoire autonome de 23 millions d'habitants comme faisant partie intégrante de son territoire.
La Chine a entamé des exercices militaires d'une ampleur inédite autour de l'île, utilisant des avions et des hélicoptères de combat et tirant des missiles balistiques dont certains auraient survolé Taïwan et seraient tombés pour la première fois dans la ZEE du Japon, selon le ministère de la Défense nippon.
A Phnom Penh, où il participait à une réunion de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi a lui aussi appelé à "l'arrêt immédiat" des manœuvres chinoises.
"Les actions de la Chine ont cette fois un impact grave sur la paix et la stabilité de la région", a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishi a qualifié ces exercices "d'extrêmement menaçants", alors que certaines îles du département d'Okinawa, à l'extrême sud du Japon, se trouvent à une centaine de kilomètres seulement de Taïwan.
M. Kishi a cité le chiffre de neuf missiles chinois tirés, dont cinq semblent s'être abîmés au sud-ouest de l'île nippone de Hateruma.
A Tokyo, Nancy Pelosi a assuré vendredi que sa tournée "ne visait pas à changer le statu quo", mais que Washington "ne permettrait pas" à la Chine d'isoler Taïwan.
Par la voix du porte-parole de la Maison Blanche pour les questions stratégiques John Kirby, Washington a accusé Pékin d'avoir "choisi de surréagir" à la visite de Mme Pelosi à Taïwan. Il a prévenu que le porte-avions USS Reagan continuerait à "surveiller" les environs de l'île, tout en annonçant avoir reporté un test de missile intercontinental pour ne pas aggraver la crise.
Mais la tension n'est pas retombée vendredi, le ministère taïwanais de la Défense affirmant que des "avions et navires de guerre" chinois avaient franchi la "ligne médiane" du détroit de Taïwan, qui sépare l'île de la Chine continentale.
Déjà, lors d'une visite en mai au Japon, le président américain Joe Biden avait profondément irrité Pékin en affirmant que Washington pourrait défendre militairement Taïwan en cas d'invasion chinoise.
Avant même cette nouvelle crise, des responsables du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste au pouvoir au Japon), inquiets de la guerre en Ukraine et des tensions autour de Taïwan, se disaient favorables à un doublement du budget national de la défense pour qu'il atteigne 2% du PIB.
De par sa Constitution pacifiste entrée en vigueur après la Seconde Guerre mondiale sous l'occupation américaine du pays, le Japon n'est pas censé disposer d'une armée proprement dite et ses investissements militaires sont théoriquement limités à des moyens défensifs.
Les Etats-Unis disposent toujours de bases militaires au Japon où quelque 55.000 militaires américains restent stationnés, principalement à Okinawa.
Selon des experts, les manoeuvres de Pékin sonnent comme un avertissement non seulement à Washington mais aussi à Tokyo.
"La Chine et la Corée du Nord ont régulièrement augmenté leurs capacités militaires, mais le Japon n'a pas été à la hauteur de la réalité de la région", a indiqué à l'AFP Tetsuo Kotani, professeur à l'université Meikai et expert associé au Japan Institute of International Affairs.