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La sidérurgie nationale de plus en plus en difficulté

Le département de tutelle refuse de mettre en place des mesures protectionnistes


Mohammed Taleb
Mercredi 9 Octobre 2013

La sidérurgie nationale de plus en plus en difficulté
Les répercussions des décisions démesurées du gouvernement au cours de l’exercice actuel n’ont pas encore fini de se faire sentir au niveau des différents secteurs de l’économie nationale.
Le recul des investissements publics, conjugué à  la crise de l’immobilier reflétée par  la baisse des mises en chantier et à l’inondation du marché par les produits espagnols et turcs, autant de facteurs qui ont, entre autres, causé une chute de la demande intérieure sur les produits  de la sidérurgie nationale. Une situation alarmante, qui a induit des baisses de chiffres d’affaires pour les uns, mais aussi des périodes d’arrêt plus ou moins longues, voire un arrêt total, chez d’autres.
En effet, le gouvernement, qui n’a pas fait de bons calculs en décidant d’opérer des coupes drastiques dans le budget de l’investissement, a mis en difficulté plusieurs secteurs de l’industrie nationale. Résultat: un recul du chiffre d’affaires durant le premier semestre pour Sonacid et un licenciement collectif de 350 personnes de son effectif pour Maghreb Steel.
En ce qui concerne la première, leader de son marché, l’activité a généré un chiffre d'affaires de plus de 2,35 milliards de dirhams (MMDH) en retrait de 8%, à cause essentiellement de la baisse des volumes à l'export et de la pression sur les prix engendrée par la forte pénétration des imports, selon  un communiqué de la société parvenu à Libé. Pour ce qui est de Maghreb Steel, se trouvant dans une situation alarmante, le sidérurgiste a dû, en août dernier, licencier 350 personnes sur un effectif de plus de 2000. Et ce n’est pas fini. Selon le top management de cette entreprise, «la décision a enclenché de fortes tensions sociales et si les mesures antidumping venaient à tarder encore, ces licenciements pénibles et douloureux devraient continuer et l’usine connaîtrait des périodes d’arrêt plus ou moins longues, voire un arrêt total».
Ce signal de détresse est adressé au ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies qui devrait, à en croire Othman Benmlih, directeur général de la société, se prononcer le plus tôt possible sur l’application des droits additionnels sur les importations de tôle galvanisée et laminée à froid.
«Les importations de ces deux produits ont augmenté respectivement de 225% et 238% entre 2011 et 2012. Ce qui a engendré des pertes pour l’entreprise», a déploré Benmlih.
Le DG affirme que les conclusions de l’enquête ouverte par le département du commerce extérieur à la demande de Maghreb Steel confirment le dumping sur les importations provenant de la Turquie et de certains pays de l’Union européenne tels que l’Espagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas. Ce que nous n’avons pas pu vérifier auprès du ministère, notre requête étant restée sans réponse.
«L’enquête a été initiée à la demande de Maghreb Steel dès novembre 2012. Si le volet investigation est actuellement bouclé, aucune décision n’a été prise à ce jour, malgré de nombreuses lettres de rappel insistant sur le caractère d’urgence des mesures à adopter», développe Benmlih.
Jusqu’à présent, le gouvernement marocain refuse de prendre des mesures «protectionnistes» pour sauver de la faillite Maghreb Steel, fleuron national de la sidérurgie. En fait, Abdelkader Amara, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a annoncé, récemment, que  le Maroc ne peut agir seul car le secteur de la métallurgie est avant tout réglementé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et qu’il faudra du «temps pour bien étudier le dossier». Un temps qui manque, pour un secteur clé pour l’économie et pourvoyeur d’emplois, comme l’avait souligné le communiqué alarmiste publié par Maghreb Steel à la mi-septembre.
Alors que le gouvernement reste indécis sur ce secteur, les travailleurs ainsi que les chefs d'entreprises continuent de subir pratiquement les effets d'une croissance hors agriculture  en net ralentissement, d'une demande atone et des restrictions budgétaires, notamment, les coupes drastiques opérées dans le budget de l’investissement, mais aussi les mesures fiscales de la loi de Finances 2013, telle la loi sur les délais de paiement qui a pesé lourdement sur leurs trésoreries.


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