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La libéralisation totale des prix des carburants a induit leur forte augmentation

Les chiffres du Haut-commissariat au plan en disent long


H.T
Mercredi 20 Juin 2018

Grevés de 35 % de taxes et de 15 % de marges commerciales, les prix moyens ont augmenté de 9,1 % depuis 2016.   
Une initiative plus que louable du HCP. Il vient de décider de largement diffuser les notes élaborées dans le cadre de sa gestion ordinaire sur des thèmes statistiques à caractère macro-économique et/ou social et de dimension nationale, sectorielle ou territoriale.
Portant le titre « Les brefs du plan », le premier de ces documents, réservés jadis à ses propres services, a trait à des produits stratégiques qui ont fait récemment la une et le buzz et qui le font davantage depuis le lancement de l’actuelle campagne de boycott. En l’occurrence celui des carburants qui  accapare près de 2,6 % des dépenses des ménages et qui impacte largement des pans entier de l’économie nationale, celui du gaz butane dont la subvention par la Caisse de compensation est de plus en plus décriée par certaines parties et celui de l’électricité qui a fait battre le pavé aux habitants de certaines villes du Maroc.
Premier constat dressé par le HCP : la libéralisation totale des prix des carburants a induit leur forte augmentation.
En effet, l’évolution de ces prix entre 2007 et 2017 s’est caractérisée par trois phases principales. Antérieure à 2001, la première de ces phases a été marquée par une croissance modérée des prix de l’ordre de 0,4 %. La deuxième qui s’est étalée entre 2012 et 2014 a connu une hausse moyenne de 8,3 % et la troisième qui lui a fait suite en 2015 s’est caractérisée par des fluctuations relativement plus accentuées et qui ont pris l’ascenseur  depuis l’année 2016 (date de libéralisation totale) puisque les prix moyens des carburants ont augmenté de 9,1 %.
Depuis 2016, les prix à la pompe du gas-oil ont ainsi poursuivi leur tendance haussière, s’approchant de la barre des 10 dirhams à fin mai 2018, au lieu de 7 dirhams au début de 2016. Avec une capacité de stockage des principaux distributeurs relativement limitée (47 jours) et une raffinerie à l’arrêt, les distributeurs se sont approvisionnés à 100 % sur le marché international.
Les importateurs ont donc tendance à augmenter relativement leurs achats quand les prix baissent et à réduire leurs importations quand les prix augmentent. Les prix du raffiné sont ainsi déterminés sur les marchés internationaux et les prix à la pompe dépendent du taux de change du dollar et des coûts de revient des importateurs, des distributeurs, du stockage et des marges commerciales. Selon les opérateurs, le prix de vente du gas-oil est ainsi constitué de près de 50 % du prix d’achat, 35 % de taxes et 15 % de marges commerciales.
Concernant les prix à la consommation de l’électricité et du gaz, le HCP précise qu’ils représentent, respectivement, 3 % et 1,7 % de l’indice global des prix à la consommation et que l’indice des prix de l’électricité a connu des évolutions relativement plus marquées à partir de l’année 2014, suite à l’entrée en vigueur du contrat-programme entre le gouvernement et l’ONE.
Au cours de la période 2014-2017, la croissance moyenne annuelle des prix à la consommation de l’électricité a atteint 3,7%. En revanche, l’évolution des prix à la consommation du gaz butane est restée relativement stable vu le système de compensation de ces produits.
Concernant les dépenses publiques consacrées aux subventions du butane, le HCP précise ainsi que ce sont les couches les plus aisées, qu’elles soient citadines ou rurales, qui en ont tiré le plus de profit mais il n’en demeure pas moins que leur effort redistributif a contribué à l’équité verticale en réduisant les inégalités sociales. En 2014, les inégalités de dépenses, mesurées par l’indice de Gini, auraient été de près de 40,3 % sans les subventions du butane au lieu de 39,5 %, suite à leur incidence redistributive. Dans ces mêmes conditions, la pauvreté monétaire aurait été de 6,1 % au lieu de 4,8 % au niveau national, de 11,5 % au lieu de 9,5 % en milieu rural et de 2,5 % au lieu de 1,6 % en milieu urbain.



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